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26 mars 2025 3 26 /03 /mars /2025 18:04

La voiture électrique, le temps des compromis ?

26 Mars 2025

L'arrivée des batteries au Lithium a permis de reconsidérer sérieusement l'électrification des voitures, avec cette fois une forte probabilité de réussite.

La campagne de conquête du marché automobile par ces nouvelles voitures rencontre plusieurs obstacles :

- Les carburants pétroliers sont toujours disponibles et pour un coût encore acceptable, il n'y a donc aucune pression pour motiver un passage rapide vers l'électrique, dont le coût est plus élevé et dont l'usage nécessite une attention particulière.

( Quant à la pression morale de la menace du réchauffement climatique, elle n'est efficace qu'à la marge ).

- Les voitures à moteur thermique, qu'il faut détrôner, donnent toutes satisfactions à leur propriétaire.

- Jusqu'à présent ces voitures thermiques sont toujours disponibles à la vente.

- Le coût des carburants pétroliers ne supporte aucune surtaxe spéciale dissuasive qui viendrait s'ajouter aux taxes déjà existantes ( déjà très lourdes...voir les gilets jaunes ).

(Il existe bien une surtaxe sur le poids et les émissions de CO2, mais elle ne concerne que les modèles d'en haut, pour le moment).

- Les mesures discriminatoires ( ZFE... ) visant à bannir les véhicules thermiques des centres villes ne sont que mollement appliquées, voire pas du tout.

- Les voitures électriques actuelles ont une autonomie très inférieure à celle des thermiques, et très variable selon les conditions d'utilisation ; et la recharge des batteries pose davantage de problèmes que refaire le plein d'une thermique.

La promotion des modèles électriques à batterie est ainsi une course d'obstacles peu propice à séduire la clientèle classique, qui perçoit ces nouvelles autos comme des objets évolutifs rapidement démodables, et mal négociables à la revente.

Il faut noter que l'élan écologique vers la voiture verte ne s'est pas produit, sinon à la marge.

( Il faut dire que cet élan est quelque peu freiné par deux ou trois aspects négatifs qui ressortent des analyses concernant les émissions réelles de CO2 des électriques lorsque l'on tient compte de l'extraction et du raffinage des matériaux spéciaux des batteries et du recyclage d'icelles, et de la nécessité d'utiliser de l'électricité décarbonée pas disponible partout...)

La réduction drastique des aides financières à l'achat d'un VE et l'annonce dans la presse spécialisée de « prochains » progrès décisifs dans la technologie des batteries, sont des repoussoirs pour les clients peu soucieux d'investir dans un objet qui sera dévalué dans deux ou trois ans.

Ce tableau assez dissuasif se traduit par des ventes inférieures aux espérances. Environ 15 % des voitures neuves sont des électriques, mais seulement le tiers sont des électriques pures, les autres sont des hybrides.

Aujourd'hui ces hybrides utilisent soit de l'électricité en partie décarbonée, soit des carburants en partie à carbone recyclable ou de synthèse, soit des carburants fossiles....

Chassez le naturel, il revient au galop.

Le retour d'expérience de ces dix dernières années nous enseigne au moins une chose :

Le marché de l'électrification de la voiture ne pourra pas être couvert par un seul type de véhicule, contrairement à la voiture thermique qui s'accommode de tous les usages.

Compte tenu des importants investissements engagés pour le développement des carburants de synthèse indispensables à la survie de l'aviation, et aux parts de marché déjà significatives des biocarburants, il existe une forte probabilité en faveur de la survie du moteur thermique, sous une forme ou sous une autre.

Cette idée semble faire son chemin puisque des discussions sont ouvertes à Bruxelles pour l'après 2035 ( ou 2040 ? on se sait plus très bien) avec les constructeurs allemands qui risquent leur survie dans ce qui ressemble de plus en plus à du trapèze volant sans filet...

Errare humanum est, perseverare diabolicum ...

 

 

 

 

 

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21 mars 2025 5 21 /03 /mars /2025 11:04

La voiture électrique à batterie, et si on arrêtait de rêver ?

21 Mars 2025

La décision de relancer la voiture électrique a été prise sans véritable étude de marketing.

Il n'a été procédé à aucune étude de marché préalable; pas plus sur la définition d'un cahier des charges du véhicule lui-même que sur les exigences du marché en termes de disponibilité du nouveau carburant électrique décarboné, ni sur la disponibilité et le coût des nouveaux matériaux qui seraient nécessaires à la fabrication du nouveau produit.

Cette façon de procéder, contraire aux règles les plus élémentaires, ne pouvait conduire qu'à la plus grande confusion telle que nous la constatons aujourd'hui.

L'idée directrice était déjà dans l'air depuis la crise pétrolière de 1973 : Il s'agissait alors de trouver une solution pour pallier le manque de pétrole et/ou une flambée des prix qui auraient créé une grave crise de l'automobile.

Faut-il rappeler que cette tentative d'électrifier la voiture avorta pour deux raisons majeures : Une fois passée la crise, le pétrole s'est rétabli et les quelques voitures électriques mises sur le marché ont vite rencontré le problème de la batterie, la technologie de l'époque étant largement insuffisante.

Au tournant du présent siècle, le problème est revenu sur le tapis , avec toujours l'argument d'une crise pétrolière imminente, et surtout la nécessité impérieuse de stopper la croissance du taux de CO2 atmosphérique responsable de la catastrophe climatique annoncée.

L'électrification des voitures devint l'étendard de la transition énergétique.

Cette fois, on pensait pouvoir échapper à la malédiction de la batterie grâce à la nouvelle technologie au Lithium capable de permettre à la voiture électrique de faire « jeu égal » avec l'ancêtre à pétrole.

Bien sûr les ingénieurs de l'électrochimie avaient bien conscience que l'état de l'art en matière de batteries au Lithium n'était pas à la hauteur des exigences du cahier des charges automobile, qui est parmi les plus sévères.

Mais on y était presque, et quelques années de travaux supplémentaires devraient suffire à toucher le « Saint Graal » et renvoyer le pétrole dans les enfers du sous-sol, au moins pour ce qui concerne la part consommée par les voitures, qui n'est pas la plus élevée, il s'en faut de beaucoup...

A la décharge des décideurs de cette opération, il faut reconnaître que la chose paraissait relativement simple : Pour faire une voiture électrique, il « suffit » de remplacer le moteur thermique et le réservoir de carburant par un moteur électrique et une batterie.

Et puis l'objectif était noble : il s'agissait à la fois de remplacer le pétrole coresponsable du réchauffement climatique, de diviser par trois la consommation d'énergie, et d'assainir l'Atmosphère de nos villes.

Trois raisons qui ont conduit à investir massivement dans la nouvelle technologie, sous l'aiguillon de la réglementation sur la limitation des émissions de CO2 des véhicules.

( Réglementation qui rend « de facto » les moteurs thermiques non conformes, donc condamnés à terme... Une façon moderne de « brûler ses vaisseaux », qui pourrait nous coûter très cher ).

Mais, la confrontation avec les réalités du terrain a montré que cette ambition se heurte à certaines difficultés techniques, dont la principale est l'autonomie encore notoirement inférieure à celle des modèles thermiques de même catégorie, et surtout très variable selon les conditions d'utilisation.

L'autonomie d'une voiture thermique de gamme moyenne est de 7 à 800 km. Un modèle électrique équivalent, consommant environ 20 L/100 km devrait donc emporter une réserve d'énergie de 150 kWh, soit une batterie de capacité nominale de 170 à 180 kWh pour égaler cette autonomie.

Dans la technologie actuelle, un telle batterie serait beaucoup trop lourde et son coût beaucoup trop élevé.

De plus, pour recharger une telle batterie en moins d'un quart d'heure ( Ce qui est le second but à atteindre, justifiant le premier ), il faudrait des bornes de plus de 600 kW, qui posent un autre problème d'adaptation du réseau de distribution électrique, et de conception de la batterie qui devrait passer à 800 V contre 400 V actuellement.

Dans l'état actuel de la technologie des batteries, il est donc impossible d'offrir une autonomie équivalente à celle du modèle thermique de milieu de gamme.

Mais est-ce bien grave docteur ?

Les bons esprits se demandent quel est l'intérêt d'avoir une autonomie de 700 km alors que le kilométrage journalier moyen d'une voiture ne dépasse pas 33 km ( 12 000 km/an, chiffre officiel ) .

Hélas, la moyenne n'est qu'une partie de l'information, qui cache des disparités considérables entre les cas particuliers.

Certains usagers n'utilisent leur voiture que localement et/ou pour des déplacements de quelques dizaines de km. Une autonomie de 200 km leur convient parfaitement.

D'autres par contre en font un usage intensif, parfois 50 à 100 000 km/an et sur des trajets au long cours. Ceux là n'ont que faire d'une auto qu'il faudra ravitailler souvent et en perdant une heure à chaque fois...

Pour dorer la pilule, les marchands de voitures tentent d'appâter les clients par des valeurs d'autonomie alléchantes, mais sans aucun rapport avec la réalité de l'usage sur autoroute, bien que conformes aux normes WLTP.

( L'acheteur d'un modèle garanti pour 400 km WLTP, qui se trouve à sec au bout de 200 km sur l'autoroute n'apprécie pas la plaisanterie et le fait savoir...).

Le développement du marché de la voiture électrique pure de heurte donc à l'obstacle de la batterie qui sous-tend en fait trois problèmes qui demeurent aujourd'hui sans solution :

- La technologie de batterie au Lithium ne permet pas aujourd'hui d'offrir une capacité énergétique utile de 150 kWh ( Eh oui, c'est ce qu'il faut pour obtenir une autonomie de 700 km, et un régime charge/décharge de 5C ( C'est aussi ce qu'il faut pour recharger en moins d'un quart d'heure ), et le tout pour un poids et un coût acceptables.

- Si cette batterie est disponible un jour ( Quand ? ) son prix la destinera au haut de gamme, ce qui ne résoudra pas le problème du milieu de gamme qui n'aura toujours pas accès à l'autonomie rêvée.

- Par ailleurs, une éventuelle généralisation des batteries à forte capacité entraînerait une augmentation considérable de la demande de matériaux spécifiques, et donc au mieux une hausse des cours et au pire une pénurie.

La volonté d'étendre la solution tout électrique à l'ensemble du parc des véhicules légers ( 1,5 Milliards dans le Monde, avec une demande croissante ) ressemble de plus en plus à une impasse.

La nécessité de recourir à une ou des solutions complémentaires devient de plus en plus prégnante pour plusieurs raisons :

- La limitation durable de l'autonomie réelle des voitures électriques de milieu de gamme, qui font le gros du marché, aura un impact négatif sur l'expansion de ce marché.

( En clair, si les clients n'en veulent pas, il sera difficile de les faire changer d'avis...)

- La tentative d'augmenter cette autonomie par une augmentation de capacité des batteries aura un impact négatif sur les prix et donc sur le marché du milieu de gamme, et également sur le marché mondial des composants des batteries.

- La substitution des voitures thermiques par les seules voitures électriques à batterie n'a de sens que si l'énergie électrique est décarbonée, ce qui est très loin d'être le cas, y compris en Europe.

- De nombreuses régions du Globe disposent d'un réseau électrique suffisant pour les besoins domestiques courants, mais incapable de fournir la puissance nécessaire à la recharge des batteries.

( de la recharge au domicile sur des bornes de 3 à 6 kW, on en est déjà à des bornes routières de 300 kW, voire beaucoup plus...)

La solution complémentaire la plus accessible est déjà en service dans de nombreux pays du Sud et partiellement en Europe. Elle conserve le moteur thermique et remplace le pétrole par des biocarburants et/ou du Biogaz.

( Selon IFP/EN ces biocarburants représentent 4,3% de la consommation mondiale de carburants des transports ).

Cette solution a l'avantage de ne nécessiter aucun investissement coûteux sur la voiture elle-même, ni sur le réseau de distribution des nouveaux carburants.

Même si elle ne permet pas de réduire la demande énergétique, elle a le mérite d'exister et d'assurer une transition sans rupture tout en étant neutre en CO2.

Par contre, si elle est mal contrôlée, elle peut entrer en concurrence avec les cultures vivrières et/ou encourager les déforestations.

L'autre voie est celle des carburants de synthèse, en cours de développement pour l'aviation, et dont l'usage pourra être étendu aux autres moyens de transport pour lesquels la batterie ne convient pas.

Les autres « solutions » complémentaires sont l'Hybride PHEV, et l'électrique à Hydrogène et pile à Hydrogène.

- L'Hybride PHEV, peut être n'importe quoi entre l'électrique pur et le thermique électrifié, selon la répartition entre les deux procédés. C'est un pur produit de la réglementation locale du moment, incluant le malus au poids et les règles des ZFE.

Une variante du PHEV consiste à réserver le moteur thermique à la seule fonction de recharge de la batterie ( REX, Range Extender ), ce qui permet de réduire le poids de la mécanique et d'augmenter (un peu ) la capacité de batterie.

- L'électrique à pile à Hydrogène est une sorte d'usine à gaz exotique qui nécessite de disposer d'un réseau de distribution d'Hydrogène, peu crédible sauf pour usages locaux.

Le seul « avantage » de l'Hydrogène est la possibilité de « faire le plein » en quelques minutes.

Mais tout ceci sera à reconsidérer si les sources d'Hydrogène naturel récemment découvertes sont confirmées en tant que flux, et si leur potentiel énergétique est significatif.

L'industrie automobile est à la croisée des chemins :

Les obstacles à l'électrification à 100% du parc mondial des véhicules légers s'avèrent nombreux et pour la plupart systémiques.

Partant de ce constat, on peut prévoir qu'une part significative de ces véhicules conservera le moteur thermique, mais avec du biocarburant ou du biogaz, éventuellement du carburant de synthèse.

D'autre part, parmi les véhicules électrifiés, une part significative sera constituée d'Hybrides PHEV.

Les trois types de véhicules devront être disponibles sur le marché, ce qui posera un problème de choix pour les constructeurs historiques.

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14 mars 2025 5 14 /03 /mars /2025 19:34

Le prolongateur d'autonomie, coucou le revoilou...

14 Mars 2025

La voiture électrique n'avance pas comme prévu à cause d'un clou dans sa chaussure, sa batterie.

Tout a été dit à ce sujet, inutile d'en rajouter. 

Personne ( à part certaine presse à sensations ) ne sait dire quand la batterie attendue sera disponible pour la voiture de Monsieur tout le monde.

( Les commerciaux la promettent pour la fin de cette année, les chercheurs électrochimistes cherchent, les clients s'interrogent les chinois innovent ).

Ce contretemps fâcheux met en péril le « business plan » conquérant établi par tous les fabricants d'autos qui étaient partis sur ce nouvel eldorado comme un pet sur une toile cirée, en oubliant quelque peu les dures réalités de l'existence.

Il est vrai que, vu des luxueux bureaux de Berlaymont, le projet « voiture électrique » avait tout pour enthousiasmer les promoteurs de la transition énergétique :

- Réduction de 60% de la consommation énergétique.

- Suppression des émissions de CO2.

- Suppression des émissions de Gaz et de particules toxiques.

Les « éventuels » problèmes soulevés par les trouble-fêtes furent écartés d'un revers de main.

Ces problèmes étaient pourtant flagrants :

- Le premier concerne le carburant électrique : De même que les trains électriques ne desservent que les régions équipées d'un solide réseau électrique, les futures voitures électriques ne pourront rouler que dans les zones desservies par un robuste réseau capable d'alimenter les batteries.

De nombreuses zones dans le Monde ne disposent pas d'un tel réseau, mais par contre sont ravitaillées en carburant liquide par camions-citernes ; il n'existe pas encore de camion-citerne pour livrer de l'électricité.

- Le deuxième problème concerne l'origine de l'électricité de recharge des batteries. La voiture électrique n'a de sens que si l'électricité est décarbonée. Aujourd'hui ce n'est le cas que pour 40% de la production mondiale . Ajouter une consommation électrique massive dans un secteur encore largement dominé par les fossiles seraient évidemment contre-productif.

- Le troisième problème est l'autonomie de ces voitures électriques, qui résulte de la capacité énergétique spécifique insuffisante des batteries dans les technologies actuelles, sans qu'il soit possible de dire si, quand, et comment, ce problème sera surmonté.

- Le quatrième problème, peut-être le principal, est celui de l'approvisionnement des matériaux nécessaires à la fabrication des voitures électriques, et particulièrement des batteries.

( Problème qui sous-tend les affrontements actuels pour la possession des territoires possédant de telles richesses minières...La géopolitique de la voiture électrique est un aspect complètement passé sous les radars...Il se révèle crucial.).

- à ces problèmes objectifs il faut ajouter une interrogation des éventuels futurs clients sensibles à l'écologie quant aux conditions d'exploitation de ces nouveaux matériaux, tant en ce qui concerne la main d’œuvre que les atteintes à l'environnement et notamment aux ressources en eau...

Cette accumulation de problèmes donne à penser que la voiture électrique actuelle n'a pas vocation à conquérir, en l'état, le marché mondial, et donc qu'il serait peut-être opportun de développer des solutions complémentaires moins catégoriques, mais davantage adaptées aux réalités du monde tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit.

Dans l'état actuel des connaissances, quatre voies sont explorées :

1- Conserver la motorisation thermique, mais en utilisant un combustible décarboné ou à carbone recyclable comme le Biogaz ou un biocarburant.

C'est la solution déjà largement développée, surtout dans les pays du Sud, avec l'impact que l'on sait sur les cultures vivrières et la déforestation...

En Europe aussi, le E85 vit sa vie, à une échelle encore modeste, mais avec peut-être un avenir prometteur, si Bruxelles consent à lever son véto.

Par ailleurs, beaucoup d'espoirs sont placés dans les carburants de synthèse, mais leur coût les réserve d'abord pour l'aviation...A suivre.

Ces « solutions » permettent de se passer du pétrole, de conserver la technologie des moteurs existants, de réduire drastiquement l'empreinte CO2, mais n'apporte aucune amélioration des rendements, au contraire car de l'énergie sera dépensée pour fabriquer les carburants de remplacement...

Il faut attendre les biocarburants de troisième génération pour évaluer leur intérêt.

( Une solution subsidiaire consiste à utiliser les moteurs thermiques alimentés par de l'Hydrogène directement …Certains constructeurs y travaillent. Encore faudra-t-il trouver de l'Hydrogène décarboné...).

2- Passer à la propulsion électrique, en produisant l'électricité dans le véhicule avec une pile à Hydrogène préalablement stocké dans des bouteilles, l'Hydrogène étant produit par électrolyse de l'eau à partir d'électricité verte du réseau. Faisabilité démontrée, mais reste à produire cet Hydrogène...

Peut-être à reconsidérer avec de l'Hydrogène naturel, si son exploitation est confirmée...

3- Utiliser une motorisation mixte avec un moteur électrique et un moteur thermique, c'est la voiture Hybride, qui existe déjà, mais « un peu » chère. Pas vraiment pour le peuple...

( Intéressant cependant car elle permet de réduire la capacité de la batterie pour atténuer l'impact du surcoût et du surpoids de la double motorisation. A suivre de près...).

4- Utiliser un moteur électrique à batterie et un moteur thermique en soutien de la batterie pour éviter la panne sèche et pouvoir rejoindre une station de recharge, c'est le « range extender », promu aujourd'hui comme dernier secours avant la panne sèche.

A voir selon la puissance du générateur électrique et les conditions d'utilisation à l'arrêt et/ou dans un local fermé...A ranger dans la catégorie des solutions à tester, comme le générateur ou la batterie de secours dans une remorque, ou le système d'échange de batterie ...

Aucune de ces quatre « solutions » n'est satisfaisante.

Parmi ces quatre substituts, trois utilisent des moteurs thermiques, soit pour la propulsion en complément du moteur électrique , soit pour recharger la batterie, soit en tout thermique avec un carburant décarboné.

Donc, de deux choses l'une :

Soit un tel carburant existe et est disponible à la pompe, avec l'approbation des autorités, et dans ce cas point n'est besoin du moteur électrique.

Soit ce carburant n'existe pas, ou est réservé pour certaines applications comme l'aviation, et dans ce cas il ne nous reste que la solution 2 qui utilise de l'Hydrogène et la PAC.

La voiture électrique à batterie ne pourra pas remplacer la voiture thermique dans 100% des cas.

Soit pour des raisons liées à l'absence de réseau de distribution d'électricité suffisamment maillé et puissant, soit pour des raisons de coût trop élevé, soit pour des raisons d'autonomie insuffisante pour le service demandé, soit pour des raisons d'absence de réseau de bornes de recharge et/ou de réseau de communication assurant la cartographie et l'information sur la disponibilité des bornes.

Si le développement d'une batterie idéale ( Capacité, puissance, poids, fiabilité, prix, sécurité, etc) se révèle une chimère, il faudra bien utiliser une solutions de complément, même si elle ne coche pas toutes les cases..

La moins mauvaise pourrait être la solution conservant le moteur thermique, mais en remplaçant les carburants pétroliers par des biocarburants et/ou du biogaz, et/ou des carburants de synthèse, pourra constituer une voie complémentaire, pouvant au moins contribuer à résoudre le problème des émissions de CO2 , qui constitue quand même l'essentiel de l'objectif de la transition énergétique.

Cette situation indéterminée est susceptible de durer tant que le pétrole sera disponible à un prix encore praticable.

En Europe, la décision de forcer le passage au tout électrique malgré les problèmes existants rappelés plus haut, ne provoquera pas de miracle chez les fabricants européens de batteries. Par contre elle risque de perturber gravement le marché automobile en suscitant chez le client potentiel un réflexe d'attente préjudiciable à la décision d'achat et peut-être profitable aux constructeurs asiatiques toujours prompts à prendre des positions sur un marché à fort potentiel.

Il apparaît clairement que le passage du thermique à l'électrique sera une affaire très compliquée pour l'automobile.

La solution du véhicule polyvalent, qui prévaut jusqu'à présent avec la motorisation thermique, semble impossible à proposer avec le véhicule à batterie, dans l'état actuel de la technologie.

Les dix ans qui viennent seront décisifs pour confirmer ou infirmer ce constat, compte tenu de l'adaptation, ou pas, de l'écosystème et des progrès de la technologie des batteries.

Pendant cette période, la pénétration du véhicule électrique à batterie évoluera en fonction des aléas qui affecteront les conditions d'utilisation de la voiture :

Aides financières à l'achat, réglementation anti-pollution, ZFE, Prix de l'électricité, développement du réseau de recharge des batteries, etc.

Si ce problème de batterie se révélait persistant, il se pourrait que le thermique à carburants décarbonés soit une solution pour conserver la polyvalence de la voiture et éviter la création d'une fracture sociale entre ceux qui peuvent acquérir deux voitures ( ou une seule au prix exorbitant ) et les « autres » qui ont tout autant le besoin de se déplacer mais sans les mêmes ressources financières.

D'ici là, il se peut également qu'un autre phénomène vienne perturber le « jeu », c'est une éventuelle crise de l'approvisionnement en matériaux de base indispensables à la voiture électrique et à sa batterie.

Le repli sur le thermique à carburants décarbonés serait alors une partie de la solution.

D'autant plus qu'au train où vont les choses, une crise pétrolière pourrait s'ajouter à cette crise d'approvisionnement en produits exotiques indispensables au véhicule électrique...

Le moteur thermique a été enterré avant d'être mort, peut-être le verrons-nous ressortir de sa tombe autrement que sous forme de zombie...

 

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7 mars 2025 5 07 /03 /mars /2025 19:35

La voiture électrique, une affaire de Kilowatts et de Kilowattheures.

7 Mars 2025

A l'issu de la campagne d'électrification des voitures et des véhicules légers de transport, quel que soit le temps que cela prendra, la France devra alimenter en énergie électrique environ 50 millions de véhicules.

( Auxquels viendront peut-être s'ajouter quelques dizaines de milliers de camions et autres bus...)

Sur les bases généralement considérées ( 12 000 km par an en moyenne par véhicule et une consommation globale de 20 kWh aux 100 km ) la consommation d'électricité du parc VP+VUL sera de l'ordre de 120 TWh.

Cette quantité d'énergie représente la production de 10 réacteurs nucléaires de 1 600 MW chacun*, soit environ le quart de notre production électrique actuelle.

*( ou tout autres moyen de production d'électricité )

C'est beaucoup, mais c'est trois fois moins que la consommation actuelle d'énergie du secteur en carburants pétroliers.

Et c'est aussi une réduction considérable des émissions de CO2, car évidemment cette électricité sera ( devra être ) décarbonée.

Sur ces bases, l'électrification des VP et VUL est donc doublement justifiée.

La production de ce supplément d'énergie électrique s'inscrit dans un programme multi décennal, avec les moyens de production programmés dans le cadre de la transition énergétique.

( Du moins on l'espère...).

Aujourd'hui en France ( 2023 ) la puissance installée des moyens de production d'électricité est de 144 GW.

( Centrales nucléaires, centrales hydroélectriques, centrale marée-motrice (une), parcs éoliens, parcs photovoltaïques, centrale solaire ( une ), centrales thermiques, centrales géothermiques ).

La puissance maximale disponible est d'environ 100 GW ; la différence provient des arrêts programmés pour l'entretien, des pannes éventuelles, de l'intermittence de la production solaire et éolienne, des fluctuations de la météo, de la réserve d'eau des barrages, des pertes en ligne, etc.

Les connexions frontalières permettent d'importer ou d'exporter de l'électricité de et vers les six pays voisins, et au-delà par câbles sous-marins.

(Le parc français est l'un des maillons du grand réseau interconnecté européen).

La puissance moyenne appelée sur le réseau français est de 60 GW environ, variable entre 30 et 100 GW selon l'heure, la saison, et les conditions climatiques, et l'activité du pays.

La consommation annuelle d'énergie électrique est de 500 TWh environ.

Cette énergie est quasiment totalement décarbonée. Les seules unités fonctionnant encore avec des fossiles sont essentiellement des turbines à Gaz ( dont un peu de biogaz ) dont le rôle principal est de compenser l'intermittence des renouvelables ( !! ).

50 Millions de voitures électriques branchées simultanément sur des ( petites ) bornes de 10 kW ( exemple ) entraîneraient un appel de puissance de 500 GW, d'où résulterait un black-out immédiat.

( Les 11 millions de cumulus de 2 kW entraînent une pointe de 22 GW déjà bien gênante...malgré le temps partagé.

Le chauffage électrique par effet Joule est un gros consommateur saisonnier ; son remplacement par des pompes à chaleur réduira significativement cette ponction.

Pour davantage d'explications, voir :

file:///C:/Users/Utilisateur/Downloads/1001638.pdf

Il est donc hors de question de laisser l'anarchie s'installer dans le réseau de recharge des batteries de voitures...

Une chose est de produire des kilowattheures ; une autre chose sera de contrôler l'utilisation des kilowatts, dont le débit maximum ne devra pas dépasser les capacités de l'outil de production.

Le marché de la recharge des batteries de voitures sera très disparate.

La capacité des batteries pourra varier entre 30 kWh et 150 kWh voire davantage, le besoin de recharge pourra être journalier, voire plusieurs fois par jour, ou une fois par semaine, sur des bornes de puissance très variable, depuis quelques kW au domicile jusqu'à 350 kW voire davantage sur des bornes ultra-rapides, le type de recharge sera le mode lent ou le mode rapide, sans qu'il soit possible de dresser aujourd'hui un panorama de la demande future.

Le cas des petites batteries utilisées dans les autres applications ( vélos électriques, outillage portatif, smartphones, …) devra être pris en compte également.

Le problème ne se pose évidemment pas encore aujourd'hui puisque la part de VEB ne dépasse pas 2,5 % du parc roulant.

Mais, dans un futur relativement proche, plusieurs dispositions seront nécessaires pour gérer cet afflux de nouvelles applications électriques :

- Le réseau intelligent sera le ticket d'entrée de ce nouvel « ordre » électrique, qui permettra d'échanger des données entre les applications connectées, et avec les fournisseurs d'énergie, sur des bases contractuelles. De nombreux démonstrateurs sont en cours d'évaluation sous l'égide de RTE, de ENEDIS, et des distributeurs d'énergie.

- Les points de raccordement seront équipés de gestionnaires d'énergie et pourront être consommateurs ou fournisseurs d'énergie selon les besoins et les possibilités en temps réels.

La plupart des points de raccordement seront équipés de moyens de stockage et de moyens de production.

- La voiture électrique sera systématiquement incluse dans le réseau local domestique et pourra contractuellement participer à la stabilité du réseau public. Les standards de communication sont en cours de définition ( Système V2G et V2X ).

- La batterie domestique sera généralisée, de même que des moyens locaux de production lorsque c'est possible .

- Des clusters seront organisés autour de moyens locaux de production et de stockage.

Le « lissage » de la consommation d'énergie sur le réseau devra être assurée par un parc de batteries spécialisées qui seront situées aux endroits stratégiques :

- Parcs de production éolienne ou solaire.

- Sites consommateurs d'énergie électrique : Usines, locaux d'habitation (batterie domestique) et d'activités tertiaires et commerciales, stations de recharge des batteries de véhicules, etc.

La compensation de l'intermittence des renouvelables éoliennes et solaires devra recevoir des solutions efficaces en complément des centrales à Gaz à biogaz et des éventuelles STEP, probablement des batteries, qui pourraient utiliser des éléments de batteries au Lithium en reconditionnement des batteries auto réformées.

Les problèmes actuels de batteries, qui « perturbent » la croissance du marché des véhicules électriques, ne doivent pas masquer les problèmes de réorganisation du réseau de distribution d'énergie, qui doit être adapté à cette nouvelle application.

C'est à ce prix que le basculement des fossiles vers l'électricité pourra se faire sans avoir à subir les soubresauts d'une préparation bâclée par manque de vision à long terme.

 

 

 

 

 

 

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17 février 2025 1 17 /02 /février /2025 14:46

La voiture électrique, tête de turc de la transition énergétique ?

17 Février 2025

Une fois la transition énergétique décidée, et compte tenu de la part significative ( 18 % ) des énergies renouvelables décarbonées ou à carbone recyclable dans la consommation mondiale d'énergie, il devenait important de donner corps à la phase d'adaptation des « machines » à ces nouvelles sources d'énergie, tout en observant une certaine prudence car, comme dirait l'autre, « 18% ce n'est pas grand'chose.. ».

( Il existe cinq sources d'énergie renouvelable  directement exploitables :

Le rayonnement solaire, exploitable directement sous forme de chaleur, ou indirectement sous forme de Biomasse, ou encore sous forme d'électricité grâce à l'effet photovoltaïque.

L'énergie interne du système atmosphérique, dont on peut exploiter l'énergie cinétique grâce aux éoliennes, et/ou l'énergie thermodynamique grâce à des systèmes appropriés.

L'énergie interne des océans , les mouvements de la houle, les courants, les différences de températures.

L'énergie potentielle des eaux de surface grâce aux barrages.

L'énergie interne du Globe terrestre, directement exploitable sous forme de chaleur (Géothermie), ou indirectement par :

L'énergie de désintégration de certains corps présents dans le sous-sol.

Et une éventuelle source d'Hydrogène naturel dont l'existence a été démontrée récemment, mais dont la pérennité demeure encore à confirmer .

A partir de ces sources « naturelles », on peut reconstituer du carburant synthétique, par exemple en combinant du carbone, obtenu à partir du CO2 atmosphérique, avec de l'Hydrogène naturel ou issu de l'électrolyse de l'eau.

Parmi toutes ces voies exploitables, il en est deux qui posent problème :

- La Biomasse, dont l'exploitation énergétique mal contrôlée peut entrer en conflit avec les cultures vivrières et/ou la pérennité du couvert forestier, et déséquilibrer le bilan CO2 de l'Atmosphère si l'on n'y prend garde. Un dérèglement de l'Albedo de la Planète pourrait en résulter, avec des conséquences dramatiques pour le climat.

En clair le remède serait pire que le mal...

- L'énergie Nucléaire, dont le danger mal maîtrisé peut avoir les conséquences que l'on connaît hélas déjà. Sa dissémination ne pourra qu'augmenter ce risque.

Il sera cependant difficile de s'en passer, eu égard au caractère intermittent des énergies solaires et éoliennes dont le développement est bien engagé.

L'utilisation de ces deux voies à problèmes devra être particulièrement encadrée pour éviter tout débordement ).

La forme d'énergie renouvelable obtenue à partir de ces différentes sources naturelles est majoritairement de l'électricité :

Eoliennes, Hydroliennes, turbines houlomotrices, Panneaux solaires, Electronucléaire, Hydroélectricité, Solaire à concentration, Centrales électriques à Biogaz, Géothermie profonde, produisent de l'électricité.

L'électricité sera donc la forme dominante qui distribuera l'énergie du futur.

es « machines » qui utilisent déjà de l'électricité ne seront pas concernées par la transition énergétique*, seules sont concernées celles qui fonctionnent aujourd'hui avec des fossiles.

*( Sauf pour améliorer leur rendement, comme remplacer les radiateurs électriques à effet Joule par des pompes à chaleur...Ou les appareils de cuisson à résistances par des plaques à induction...)

Tous les secteurs sont concernés :

1- Le secteur de la production électrique : les centrales à charbon, à Gaz naturel, ou au fuel, qui fournissent encore une grosse majorité de la production électrique mondiale.

2- Les transports : Routiers, maritimes, aériens, qui utilisent essentiellement des carburants pétroliers ( à l'exception des chemins de fer ), et les engins de chantiers.

( Rappelons que l'alimentation électrique de secours des centrales nucléaires est fournie par des groupes électrogènes alimentés au fuel ...Il en est de même pour toutes les installations électriques critiques : Hôpitaux, Data centers, etc..

Signalons aussi, pour l'anecdote, que le navire « Thalassa » de l'IFREMER est équipé d'une propulsion électrique, et que son électricité est produite par trois énormes groupes électrogène alimentés au fuel...Chassez le pétrole, il revient au galop...).

3- La production de chaleur basse et moyenne température, dans l'industrie, la chimie, l'agriculture, l'artisanat, le commerce, le bâtiment, le secteur tertiaire, etc...

4- L'industrie : métallurgie, pétrochimie, plasturgie, cimenteries, etc.

Le secteur de la production électrique est évidemment le premier à « traiter », puisque c'est principalement lui qui doit fournir l'énergie de transition.

( On imagine mal remplacer une machine thermique fonctionnant au fuel par une machine électrique dont électricité serait fournie par une centrale au fuel ou au charbon !!! ).

Ce secteur doit donc être prioritaire dans la liste.

En 2024, l'électricité renouvelable représente 36% de la production mondiale d'électricité.

C'est encore trop faible pour convertir à l'électricité des « machines » fonctionnant aujourd'hui avec des fossiles.

La croissance de la demande d'électricité verte ne doit pas dépasser sa production, sous peine d'encourager le recours aux fossiles, ce qui serait le contraire du résultat recherché.

La décision d'électrifier à marche forcée le secteur des véhicules légers ( VP + VUL ) peut se révéler contre-productive, à un moment où l'électricité verte est encore très loin d'avoir atteint une part majoritaire de la production électrique mondiale.

Un afflux prématuré de demande électrique pour les voitures risque d'entraîner la construction de nouvelles centrales brûlant des fossiles.

( D'autant plus qu'il faudra bien compenser l'intermittence des renouvelables, ce qui est obtenu grâce à des centrales à Gaz...Et d'où vient ce gaz ? ).

Les émissions mondiales de CO2 de l'ensemble (VP + VUL) ne représentent mondialement que 12% des émissions de CO2 des fossiles.

Le choix de les électrifier n'a donc pas été motivé par l'urgence d'intervenir sur ce paramètre.

Le choix a porté sur l'automobile pour d'autres raisons :

- L'implication directe des citoyens dans la transition énergétique.

- La visibilité : plus de un Milliard de véhicules de par le monde convertis aux énergies nouvelles, cela constituera une vitrine irremplaçable pour la promotion anti-pétrole.

- La suppression des émissions de gaz d'échappement toxiques qui deviennent une calamité dans les agglomérations.

- Enfin, l'économie d'énergie réalisée en passant à l'électrique, qui sera un exemple à suivre pour les autres secteurs concernés.

Il fut ainsi décidé que cette mutation se fera dans les meilleurs délais, dès 2035 pour l'Europe.

D'un commun accord il fut admis que les quelques problèmes subsistants seront rapidement résolus et n'entraveront pas l'essor du programme.

( Le problème de la batterie, déjà connu, fut considéré comme secondaire et non susceptible d'entraver le projet...).

Il est vrai que, pour un observateur peu au fait des problèmes technologiques, quoi de plus simple que le remplacement d'un moteur thermique par un moteur électrique ?

Du même coup on divise pas trois la consommation d'énergie, et on supprime les émissions de CO2 et les émissions polluantes associées.

Quant aux investissements nécessaires, ils seront vite compensés par les bénéfices réalisés puisque, c'est bien connu, une motorisation électrique est beaucoup plus simple qu'une thermique, donc moins chère, CQFD.

( On a vu le résultat de ce raisonnement simpliste...)

Les bureaux d'études sont donc partis, comme un pet sur une toile cirée, pour développer cette auto électrique qui montrera le chemin de la transition énergétique.

Il faut dire, à leur décharge, qu'ils ont été fortement encouragés par les promesses des fabricants de batteries au Lithium, ce nouvel avatar du stockage de l'électricité étant, au dire des « experts », la panacée tant attendue par la profession.

Certes de grands progrès ont été accomplis dans le domaine des batteries, mais les transports sont encore hors de portée, sauf les bicyclettes, les trottinettes, et quelques véhicules d'utilité locale.

Il existe un marché pour des véhicules électriques d'usage local et/ou de seconde voiture. Il peuvent se satisfaire d'une batterie de 30 kWh largement suffisante pour ces usages.

Il existe également un marché pour les voitures hybrides pouvant offrir les mêmes possibilité qu'une thermique tout en satisfaisant à la réglementation ZFE.

Mais l'électrique pure de milieu de gamme, qui devra embarquer une batterie de 150 kWh pour obtenir une autonomie de 6 ou 700 km n'est pas encore à la portée de la technologie des batteries actuelles, surtout dans les domaines de prix attendus.

Il nous reste à espérer que ce problème à cinq variables : Capacité, Poids, Puissance, Coût, Cahier des charges, recevra une solution avant 2035*, et si possible avant les chinois qui, eux, semblent avoir compris que le premier arrivé aura gagné le jack-pot.

* Ou tout autre date à la discrétion de Bruxelles, qui devra bien tenir compte des réalités.

On peut également espérer que les clients deviendront plus raisonnables et accepteront enfin d'acheter, plus cher, des voitures dont l'autonomie fantaisiste les contraindra à une gymnastique intellectuelle permanente pour éviter la panne sèche.

( La médaille de Saint Christophe sera livrée avec la voiture... )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 17:57

Les voitures électriques et les aléas de la charge rapide .

8 Février 2025

La faiblesse de l'autonomie des voitures électriques est un sujet sensible qui pourrait bien contrarier le développement de ce marché s'il n'y était rapidement porté remède.

Pourtant, le parcours journalier moyen d'une voiture n'est que de 33 km soit 12 000 km/an.

Mais cette valeur moyenne, plutôt faible, cache une très grande disparité.

En effet, quelle que soit l'intensité de l'utilisation journalière, chaque utilisateur aura besoin plusieurs fois par an d'effectuer un déplacement de longue distance sur autoroute.

La fréquence de ces déplacements au long cours est évidemment très variable, entre deux ou trois voyages dans l'année, jusqu'à plusieurs dizaines voire davantage selon l'activité exercée et le mode de vie.

Une voiture thermique de bonne facture est capable de remplir les deux types de besoins grâce à son autonomie de l'ordre de 700 km, et la possibilité de « refaire le plein » en cinq minutes à n'importe quelle pompe et pour un coût sans surprise.

Par contre, pour offrir les mêmes possibilités, la voiture électrique doit embarquer une batterie d'une capacité « utile » de 150 kWh environ, et pouvoir accéder facilement à une borne de charge rapide capable de lui fournir une puissance continue de 600 kW capable de lui délivrer environ 100 kWh en 10 minutes.

( Voir articles précédents ).

Aujourd'hui, les VEB ( Voiture Electrique à Batterie ) de milieu de gamme sont équipés de batteries d'environ 50 kWh utiles, limite imposée par le prix et le poids dans les technologies de batteries actuelles.

Ce rapport 3 entre ce qu'il faudrait pour l'usage autoroutier et ce qu'il est possible d'avoir aujourd'hui, résume le problème de la voiture électrique actuelle.

(Certes, on peut toujours ergoter autour de l'intérêt réel d'avoir une autonomie de 700 km alors que la moyenne journalière des trajets est de 33 km, mais aucun raisonnement ne convaincra le client de renoncer au « confort » d'une autonomie de 700 km qui lui permet d'aller voir tante Adèle tous les week-end sans avoir à s'arrêter deux fois en chemin et perdre deux heures pour obtenir au prix fort les deux fois 35 kWh qui lui permettront d'atteindre Avignon ou Plougastel.

Car une borne de charge rapide ne peut fournir que 35 kWh ( 10% à 80%) à une batterie de 50 kWh...).

Les acheteurs d'un VEB de classe moyenne devront donc se contenter d'une autonomie de 160 km sur autoroute entre deux charges ( 10%-80% ) sur une borne de 100 kW, qui leur délivrera à chaque fois 35 kWh ( en un temps assez indéterminé) qui seront « brûlés » en 160 km à 130 km/h sur l'autoroute, car la consommation d'un VEB à ces allures est de 22 kWh/ 100 km en moyenne.

( Ceux qui vont souvent voir tante Adèle passeront leur chemin et rachèteront une thermique...).

Ceci explique probablement une grande partie du manque d'enthousiasme des acheteurs .

Et la charge rapide dans tout çà ?

Passe encore pour l'autonomie espérée à laquelle il nous faut renoncer avec nos « pauvres » 50 kWh.

Mais, pour compenser, peut-être aurons-nous la charge rapide en cinq minutes, comme la vieille guimbarde thermique de grand'père.

Hélàs, il nous faudra aussi y renoncer, du moins pour le moment..

Voyons ce qu'il en est.

La batterie décide des performances du véhicule.

( Il est important de rappeler cette nouvelle doxa ; ce n'est plus le moteur qui est le cœur d'une voiture électrique, mais bien sa batterie. Ceci pour les amateurs de km départ arrêté, il y en a encore...).

Sa capacité décide de l'autonomie.

En effet, la consommation d'une voiture électrique de gamme moyenne varie entre 12 et 22 kWh/100 km selon les conditions d'utilisation* ( valeurs moyennes évidemment ).

*( En ville avec récupération d'énergie au freinage, ou sur autoroute à 130 km/h )

L'autonomie est donc comprise entre 400 et 160 km environ pour une batterie de 50 kWh utiles

Dans le premier cas on part avec une batterie chargée à 100% ( au domicile ou sur une borne disponible pour plusieurs heures...) et on l'utilise en agglomération ou sur route à vitesse limitée à 80 km/h, jusqu'au niveau de 5%, soit 47,5 kWh consommés et donc environ 400 km parcourus, en utilisant à 50% la récupération d'énergie au freinage.

Quasiment l'autonomie WLTP, celle qui est mise en avant dans les publicités.

Dans le second cas on part avec la même batterie pleine, mais sur l'autoroute à 130 km/h.

On sait que les bornes rapides ne lâchent les kW qu'entre 10% de charge et 80%. en-deçà ou au-delà c'est de la charge lente...

On s'arrête donc à une borne rapide lorsque le niveau de batterie est à 10%, et après avoir parcouru 200 km en consommant 22 kWh/100 km.

On est déjà loin des 400 km du catalogue.

La charge rapide fonctionne et nous délivre de quoi remplir la batterie à 80%.

Nous repartons avec une réserve utilisable de 70% de la capacité utile ( Entre 10% et 80% ).

Cette fois la distance que l'on pourra parcourir avant de retomber à 10% de capacité sera de 35 (kWh) divisés par 22 (kWh/100 km), soit 160 km.

Les 400 km d'autonomie sont donc oubliés.

Mais çà on le savait déjà en partant, pour peu que l'on soit curieux et que l'on dispose d'une petite calculette à 8 euros.

Eh oui, si l'on va un peu loin, il faudra s'arrêter pour refaire le plein tout les 160 km.

( En limitant la vitesse à 100 km/h, la consommation tombe à 15 kWh/100 km et l'autonomie entre deux recharges est alors de 230 km. C'est mieux, mais à peine...Et qu'est-ce qu'on fait sur l'autoroute à 100 km/h ?).

Le régime de charge-décharge ( le courant ) supporté par la batterie décide de la puissance maximale que cette batterie peut fournir, et donc le moteur qui peut raisonnablement être utilisé derrière.

( Dans une batterie au Lithium, le courant électrique qui va de l'anode à la cathode et vice-versa, est constitué d'un flot d'ions Lithium qui transitent physiquement d'une électrode à l'autre à travers l'électrolyte. Plus la demande de courant ( charge branchée à l'extérieur ) est grande et plus sera grande la vitesse de transit , d'insertion, et désinsertion de ces ions.

Selon les matériaux et la structure des électrodes et de l'électrolyte, il existe une valeur limite de la densité de courant au-delà de laquelle il y a détérioration des structures internes et risque d'agglomération d'ions (les fameuses dendrites) qui entraînent une perte de capacité et peuvent créer des court-circuits destructeurs.

Les batteries de # 50 kWh montées actuellement sur les modèles de moyenne gamme sont spécifiées pour un régime de charge/décharge de 2 C, éventuellement 2,2 C, La puissance max dépend ainsi du courant maximum que peu fournir la batterie sans compromettre sa fiabilité.

Le régime 1C correspond au courant qui décharge ou charge la batterie en une heure.

Un régime 2C permet de charger ou décharger la batterie en 30 minutes.

Etc.

Pour une batterie de 50 kWh, le régime 2C habituellement spécifié correspond à une puissance de 100 kW pendant 30 minutes au terme desquelles la batterie est vidée.

100 kW font 135 CV, qui est donc la limite acceptable de la puissance du moteur pour ne pas dépasser le courant max de la batterie, au-delà duquel la fiabilité est compromise.

( Les voitures équipées d'une batterie de 50kW sont donc, en principe, équipées d'un moteur d'une puissance max de 150 CV environ. Certains modèles dits « sportifs » peuvent avoir un moteur plus puissant, mais la fiabilité de la batterie est compromise...Et quel intérêt d'avoir 200 CV si la batterie doit se vider en dix minutes ?

On touche ici une des limites de la voiture électrique en général : elle peut éventuellement aller vite, voire très vite, mais pas longtemps.

( Le très vite est cependant limité par l'absence de boîte de vitesse ce qui, aux hautes vitesses, entraîne des régimes dangereux pour les roulements à billes et les rotors...

Au-delà de 12 000 tours/mn la vie des roulements et des rotors est compromise ; certains peuvent monter jusqu'à 18 000 tours/mn mais ce n'est pas le même prix...

De plus, à ces hauts régimes, les pertes Joule ( dans le cuivre des bobinages), les pertes fer ( dans les noyaux des bobinages), et les pertes de commutation dans les semi-conducteurs, augmentent considérablement et donc dégradent le rendement, ce qui accroît la consommation et vide la batterie en quelques minutes...).

Les batteries sont spécifiées, entre autres, pour un certain régime de charge-décharge maximum afin de préserver la fiabilité. Un courant trop élevé pourrait détériorer les structures internes et conduire au mieux à une baisse des performances, et au pire à un échauffement destructeur.

( Dans un tel cas, le BMS bien élevé mettrait fin à l'exercice et la voiture s'arrêterait d'elle-même...en principe ).

Ce régime de charge-décharge à ne pas dépasser s'exprime en fonction de la capacité.

Pour une batterie de 50 kWh, le régime 2C correspond au courant qui décharge la batterie en trente minutes, et donc à une puissance de 100 kW ou 135 CV.

Cette batterie peut donc se brancher à une borne de recharge capable de lui fournir 100 kW.

Ce peut être une borne plus puissante ( 150 ou 175 kW ), le BMS de la voiture dialoguera avec la borne pour lui expliquer qu'elle veut 100 kW.

Le client peut vouloir 100 kW, mais si le BMS estime que c'est trop car la température de batterie est déjà un peu trop élevée, ou la batterie un peu fatiguée, il se mettra d'accord avec la borne autour d'une valeur intermédiaire, par exemple 80 W, voire 70W. ( Eh oui, c'est déjà de l'IA qui décide à notre place ).

La charge démarre donc sur 80 kW. Mais ce courant, proche du maximum spécifié pour la batterie, va faire chauffer cette batterie d'autant plus que la voiture est à l'arrêt et que le système de refroidissement est arrêté ( en général ).

La borne va donc démarrer sur 80 kW . Mais si l'échauffement résultant, qui vient s'ajouter à la température initiale est estimé trop haut, la borne va réduire la puissance fournie, autant que nécessaire pour éviter une surchauffe.

Le temps de la charge rapide risque ainsi de s'allonger, et le temps mis pour atteindre 80% de charge sera très supérieur à celui attendu par le client.

La borne peut même s'arrêter avant la fin si le BMS constate une surchauffe anormale.

( C'est le BMS de la voiture qui surveille tout çà...)

e phénomène d'allongement du temps de charge est commun à toutes les batteries de cette génération, mais l'effet est plus ou moins marqué selon l'origine de la batterie.

Un constructeur utilise généralement plusieurs fournisseurs de batteries, pour des raisons de sécurité des approvisionnements. Cet effet d'allongement des temps de recharge est variable d'un fournisseur à l'autre …

De plus, l'allongement du temps de recharge est d'autant plus important que la température initiale de la batterie est élevée, ce qui est en général le cas après une ou deux heures d'autoroute à 130 km/h en été. La charge rapide peut alors s'avérer piteuse, voire même refusée.

( Après un parcours autoroutier à 130 km/h en été, il peut être prudent d'attendre que la batterie refroidisse avant de la brancher sur une borne rapide...évidemment ce temps d'attente vient s'ajouter au temps de la recharge...).

Dans certains modèles haut ( très haut ) de gamme, le système de refroidissement de la batterie peut être mis à contribution pour favoriser une charge rapide éventuellement.

Donc la charge rapide peut ne pas s'avérer aussi rapide qu'espéré. Et de plus, la quantité d'énergie récupérée à la borne « rapide » représente au mieux 70 % de la capacité utile de la batterie.

( elle démarre à 10% pour se terminer à 80% ).

( Cet arrêt à 80% de la charge max est justifié pour deux raisons :

D'une part, la valeur limite de la tension à ne pas dépasser est assez imprécise et varie d'une batterie à l'autre et en fonction de l'échauffement ; il est donc prudent d'interrompre la charge rapide avant d'entrer dans une zone dangereuse.

D'autre part, au-delà de 80%, le courant de charge serait tellement réduit qu'il faudrait une heure ou deux pour compléter la charge à 100%, ce qui enlèverait tout intérêt à l'opération ! ).

Pour récupérer 70 % de capacité avec une batterie de 50 kWh utiles sur une borne de 100 kW il faut théoriquement 21 minutes.

Mais, selon l'état de la batterie, la puissance délivrée au départ est souvent inférieure à 100 kW, elle est plutôt d'environ 80 kW, voire moins.

En cours de charge, la batterie va chauffer et, selon sa température initiale, cet échauffement supplémentaire devient dangereux ; la puissance délivrée par la borne est alors réduite à proportion de l'échauffement, en sorte que la durée de la recharge peut être notablement allongée, plus près de 40 minutes que des 20 minutes espérées.

On voit que la charge rapide est une donnée assez fantaisiste, qui dépend du régime charge-décharge accepté par la batterie considérée, de son état de santé ( SOH, State Of Health), de sa température au départ de la charge, et de son coefficient d'échauffement en fonction du courant, de la présence, ou pas, d'un dispositif de refroidissement actif pendant la charge.

En sorte que selon l'origine de la batterie, ses spécifications en termes de régime de charge-décharge ( 2 C, 3 C, 4 C,…), son état de santé ( SOH ), son coefficient d'échauffement, la présence ou pas d'un refroidissement externe, une recharge rapide pourra durer entre 5 et 45 minutes.

( Les 5 minutes sont obtenues avec une excellente batterie possédant un très bon SOH , compatible avec un régime 4 C, et branchée sur une borne de 250 W ).

Il est donc extrêmement important de vérifier le « curriculum vitae » de la batterie avant de signer pour un achat...

Sachant que le prix sera en rapport avec les spécifications de la batterie*.

*( Un prix alléchant peut être associé à une batterie dont les spécifications sont bas de gamme... )

Si on ne peut pas avoir l'autonomie idéale, au moins essayons d'avoir la charge la plus rapide possible.

( D'où l'intérêt de bien lire les spécifications...)

Cette course à la performance des batteries peut être une incitation à différer un achat éventuel, sachant que la prochaine version du modèle convoité sera équipée d'une batterie permettant une meilleure autonomie, une puissance plus élevée, un temps de recharge plus court, et parfois un prix inférieur !

( Les média qui parlent un peu d'automobile électrique se focalisent sur ce problème d'autonomie et donc de batterie. Et chacun d'annoncer la sortie prochaine ( ? ) d'une nouvelle batterie qui résoudra tous les problèmes et coûtera moins cher.

A force de parler de la merveilleuse batterie que nous aurons en 2030, on oublie un peu que les voitures commercialisées aujourd'hui sont équipées de batteries d'aujourd'hui qui font ce qu'elles peuvent avec les technologies existantes ).

L'avenir de la voiture électrique n'est pas écrit dans le marbre. Il dépendra de la manière dont seront résolus, ou pas, les problèmes d'autonomie, de charge rapide, et de coût.

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2 février 2025 7 02 /02 /février /2025 19:08

Voiture électrique : un REX peut en cacher un autre...

2 Février 2025

Le REX ( Retour d'EXpérience ) est l'indispensable chaînon qui referme la boucle de toute production de produit de grande consommation. C'est lui qui permet d'optimiser le produit et de le rendre apte à remplir le objectifs du service marketing, de faire pièce à la concurrence, et de dégager de la marge, qui est la finalité de tout centre de production qui se respecte...

La voiture électrique n'y échappe pas, surtout pendant la difficile phase de lancement que nous vivons, période critique s'il en est.

Parmi les données préoccupantes remontées de la clientèle figure la faiblesse de l'autonomie, notoirement inférieure à celle des voitures thermiques, et très variable selon les conditions d'utilisation..

( Cette faiblesse se double d'un autre inconvénient, lié au temps passé pour refaire le plein à la borne de charge...)

Ces mauvais points résultent de la nécessité de réduire le poids et le coût de la batterie afin de limiter le coût total du véhicule à une valeur compatible avec les prix du marché.

Ce compromis a conduit, pour la gamme moyenne de véhicules, et compte tenu de la technologie disponible des batteries, à une réserve d'énergie d'environ 50 kWh, ce qui conduit à une autonomie de 200 à 300 km selon les conditions d'utilisation.

( malgré cela les prix demeurent encore trop élevés par rapport au thermique. Mais ceci est un autre problème qui devrait se résoudre lorsque les grandes séries seront atteintes et lorsque l'Europe fabriquera ses propres batteries...).

Cette autonomie, environ la moitié de celle d'une thermique, se double d'un autre problème encore plus gênant, qui est sa grande dépendance aux conditions d'utilisation.

( La consommation peut varier du simple au double entre la conduite en ville avec récupération d'énergie au freinage, et la conduite sur autoroute à 130 km/h).

Certes, un calculateur affiche en permanence à l'écran l'autonomie restante en fonction des conditions d'utilisation du moment, mais le problème reste entier).

D'autre part les bornes de charge rapide limitent la quantité d'énergie délivrée à 80% de la capacité de la batterie* ce qui correspond, avec notre batterie de 50 kWh « utiles », à une énergie de 35 kWh entre deux recharges rapides, soit 160 km pour une consommation de 22 kWh/100 km  sur autoroute..

* ( Au-delà de 80%, la puissance de charge est automatiquement réduite par mesure de sécurité )

Cette faible autonomie autoroutière est dissuasive, et ne permet pas d'envisager sereinement un déplacement de longue distance.

Les publicités en couleur sur papier glacé, destinées à nous vendre des voitures électriques, mettent en exergue l'autonomie, ce qui prouve que ce paramètre est bien LE paramètre important, ce que l'on commence à savoir...

Quand un client s'intéresse à l'autonomie, ce n'est pas pour aller au supermarché, au bistrot, ou pour accompagner les enfants à l'école, c'est pour faire de l'autoroute.

Or les publicités mettent en avant l'autonomie qui est officiellement mesurée selon le cycle WLTP, donc non contestable ( au sens juridique du terme ) et pouvant, en principe, servir de comparaison avec la concurrence.

Le client  naïf  ( au sens de « non spécialiste ») séduit par l'autonomie annoncée ( On dit « revendiquée » ) achète donc la voiture, ravi de disposer d'une autonomie WLTP de 410 km grâce à sa batterie de 51 kWh utiles ( Un exemple parmi d'autres...).

Le Dimanche suivant, notre ami emmène sa famille pour un week-end découverte et emprunte l'autoroute ( Emprunter n'est pas le mot qui convient, vu le montant des péages...) pour aller voir tante Adèle qui réside à 650 km.

Partant avec le plein d'énergie, et roulant à 130km/h ( Vu le montant de l'achat, autant faire rouler la bagnole ) et surprise, la réserve de 10% est affichée au bout de 210 km seulement.

Première interrogation : où sont passés les 410 km « garantis » dans le dépliant ?

Mais la jauge est formelle, il faut songer à recharger...

Arrêt à la station-service et branchement à une borne de charge-rapide. Tout se passe bien, sauf que la charge s'arrête à 80 % du maximum ; renseignement pris, il paraît que c'est normal, pour des raisons de sécurité ( voir plus haut ).

Il faut donc repartir, avec seulement 80% de charge, on ne discute pas avec une borne (qui est bornée par définition).

Il fait beau, un petit 130 pour rattraper le temps perdu, et là oh re-surprise, la réserve de 10 % est atteinte cette fois au bout de 160 km seulement !

Et il nous reste encore 130 bornes avant d'arriver !

Cette petite mésaventure, très déplaisante au demeurant, est sans réel dommage, sinon pour l'amour propre car l'impression d'avoir été berné laisse des traces ( et pour tante Adèle qui devra attendre un peu...).

Retour chez le concessionnaire, qui explique que, sur autoroute, la consommation croît avec la vitesse et que, voyez c'est précisé ici en bas de page : «  Consommation max sur autoroute: 22 kWh /100 km ».

Notre ami a du sortir ses lunettes de lecture car c'est effectivement bien écrit, mais en tout petit.

Comme dans la fable, notre acheteur déçu

  Jura mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. 

Et il le fera savoir autour de lui...

Le marché de ces autos à 50 kWh est donc limité aux usagers qui peuvent s'accommoder de cette autonomie en toute connaissance de cause, ou qui en acceptent les inconvénients au nom du progrès et de la lutte contre le CO2, ou qui n'ont pas pris la mesure des conséquences de cette dépendance, ou qui ne font que des déplacements ne dépassant pas quelques dizaines de kilomètres, et/ou qui veulent se prémunir contre les ZFE..ou pour toute autre raison.

A première vue ils sont peu nombreux puisque seulement 17% des acheteurs de voitures neuves en France en 2024 ont choisi un VEB.

Les autre ont choisi une hybride ou une thermique.

17%, c'est un taux de pénétration qui ne plaît pas au marketing, surtout après plusieurs années de promotion plutôt énergique..

Les subventions de l'Etat ont permis de masquer un peu ce désamour, mais leur réduction drastique récente s'est vite ressentie sur les carnets de commandes.

Des batteries de plus forte capacité seraient trop lourdes et trop chères dans la technologie actuelle

pour équiper les voitures de milieu de gamme.

Des technologies de batteries plus performantes sont à l'étude, mais sans qu'il soit possible de prévoir une date pour leur introduction dans le milieu de gamme à un niveau de coût acceptable.

Les voitures de milieu de gamme devront donc, pendant quelques années encore ( ? ) se contenter de batteries de # 50 kWh, avec une autonomie très inférieure aux 700 km permise par les voitures thermiques de même gamme.

Il est vraisemblable que ce handicap pèsera sur la croissance du parc de VEB, et que toute proposition permettant d'en pallier les inconvénients sera bienvenue.

La solution radicale consiste évidemment à acheter une voiture hybride. Mais ces voitures ne sont pas disponibles dans la gamme de prix des voitures moyennes.

( Les électriques sont déjà trop chères avec un seul moteur, on imagine sans peine le coût avec deux moteurs...)

Certains* s'orientent alors vers le REX ( Range EXtender ) qui consiste à ajouter dans un VEB un groupe électrogène de quelques kW pour recharger, au moins partiellement, la batterie du VEB afin d'éviter la panne sèche et de permettre d'atteindre un point de charge.

Ce n'est bien sûr qu'un pis-aller, qui risque d'apporter plus de problèmes que de solutions :

(Le coût, le poids, l'encombrement, la sécurité, l'évacuation des gaz brûlés, la ventilation, la réglementation, le bruit...)

*( EREV, Extended Range Electrified Vehicle, annoncé par plusieurs constructeurs, à suivre...)

D'autres ressortent l'idée de la batterie de secours ou le générateur électrique de secours, dans une petite remorque accrochée derrière la voiture...

D'autres encore songent à créer un réseau d'échange standard de batteries, une vide contre une pleine, déjà expérimenté mais sans succès ( Il faudrait déjà commencer par standardiser les batteries.....)

Côté camions, car il est question de les électrifier aussi, on tente de réinventer le train électrique routier, voire même le trolley.

Les 50 kWh convient très bien pour l'utilisation ville-route avec une partie de récupération d'énergie au freinage (en ville), et vitesse limitée à 80 km/h hors agglomérations, une consommation moyenne de 12 kWh/100 km, une autonomie « réelle » de 400 km serait ainsi obtenue, assez proche de la valeur WLTP.

Le problème ne se pose véritablement « que » pour les déplacements de longue distance sur autoroute.

Si ce « chemin de croix » ne se produit qu'une ou deux fois pas an, il peut être accepté, au nom des autres avantages de l'électrique, et par intérêt pour l 'écologie, et pour tante Adèle....

Mais s'il doit être supporté plusieurs fois par mois, voire davantage, il devient rédhibitoire.

( D'autant plus que le coût de l'énergie électrique sur une borne autoroutière de 100 kW est plutôt gratiné ) .

Le problème demeure donc entier pour la clientèle qui se refuse à payer pour une autoroute qui lui fera perdre plus de temps qu'une nationale gratuite...

( Une première démarche pourrait améliorer la situation : Supprimer le péage de l'autoroute et limiter la vitesse à 110km/h.

C'est le cas en Bretagne, pour la plus grande satisfaction des usagers ).

Sans vouloir le crier sur les toits, les constructeurs sont bien conscients de ce problème, qui peut être un frein significatif au marché de la voiture moyenne électrique, remettant en cause les prévisions expansionnistes, et redonnant des couleurs aux solutions alternatives à base de pile à combustible et/ou de carburants de synthèse.

Nous avons donc d'une part des clients qui voudraient bien rouler en voiture électrique, mais qui sont rebutés par les prix et par la faiblesse de l'autonomie, et qui continuent à privilégier les thermiques toujours disponibles.

D'autre part, des constructeurs qui voudraient bien augmenter l'autonomie de leurs voitures électriques tout en diminuant les prix de vente, mais qui se heurtent à une impossibilité technologique.

Et au milieu, la Commission de Bruxelles, qui pense trancher le nœud gordien en obligeant les constructeurs à ne fabriquer que des voitures électriques à partir de 2035, et qui pénalise très lourdement dès 2025 les constructeurs qui n'auraient pas déjà orienté leur production vers de l'électrique.

Cet imbroglio, joint au retard considérable de l'Europe dans le secteur des batteries, conduit à un attentisme de mauvais aloi qui peut, s'il dure trop longtemps, coûter très cher à l'Industrie Européenne et aux ouvriers qu'elle emploie.

Ce qui ne gênera pas outre mesure les constructeurs chinois...

 

 

 

 

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29 janvier 2025 3 29 /01 /janvier /2025 16:47

Batteries de voitures électriques, la course aux 150 kWh.

29 Janvier 2025

Dans la course au saint Graal de l'autonomie de la voiture électrique, le poteau d'arrivée est en vue. Mais, comme il disait : « notre route est droite, mais la pente est forte... ».

Le challenge est simpliste ( niveau cours élémentaire ) :

Une voiture électrique de bon aloi consomme 20 kWh aux cent km.

( Dans des conditions normales sur autoroute )

Pour parcourir 700 km ( Autonomie classique d'une thermique ) il faut donc 140 kWh.

Pour accomplir cet « exploit » il faut donc embarquer une batterie de 150 kWh en comptant les petites marges.

Mais l'autonomie « roulante » ne suffit pas, il faut aussi ne pas perdre des plombes à la station de recharge pour refaire le plein, alors que les thermiques n'y passent que cinq ou dix minutes.

Pour égaler les performances d'une thermique en temps passé à la pompe pour faire le plein, il faut donc ne pas dépasser dix minutes pour remplir la batterie.

Pour embarquer 140 kWh en dix minutes il faut une puissance électrique continue de 850 kW.

Ces valeurs, incontestables, sauf à inventer une nouvelle mathématique ou changer les données du problème*, sont inscrites sur le poteau d'arrivée de notre fameux chemin pentu.

*( Beaucoup s'y sont essayés, tâchant de démontrer qu'une autonomie de 700 km ne servait à rien, que faire du 130 sur l'autoroute était inutile et ringard, que passer une heure à la pompe c'était positif pour casser la croûte et faire pisser mirza...

D'autres encore, souvent les mêmes, ont essayé de tordre les conditions de mesures pour afficher des autonomies fantaisistes ( Genre CLTC, un peu chinois...) avec des batteries de 50 kWh, mais sans réussir à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.).

Car les mathématiques ne se laissent pas violer si facilement, les chiffres du challenge sont toujours solides et constituent un « must », au moins commercial, qu'il faut pouvoir afficher afin de montrer son savoir-faire, prendre rang parmi de top10 des fabricants de batteries, et tenir la dragée haute aux candidats concurrents.

( Exercice pour lequel les chinois sont experts...)

Certains ont bien toussé un peu devant la perspective de bornes de 850 kW, quelque peu surréalistes, mais l'enthousiasme des services de marketing l'a emporté....Après tout, il en faudra bien plus lorsqu'il s'agira d'électrifier les camions...

Ces batteries de 150 kWh seront bien utiles pour vendre beaucoup d'autos de haut de gamme à 70 ou

80 000 euros car ce sont elles qui feront la marge de l'entreprise, permettant de se battre sur les prix du moyen de gamme.

Mais pour atteindre le sommet des 150 kWh, il faut d'abord passer par le palier des 100 kWh.

Il est « facile » de fabriquer une batterie de 100 kWh, il suffit d'ajouter des éléments. 

Mais le problème est que, pour une batterie de voiture, il faut aussi augmenter le courant sous peine de passer des heures à la recharger, et il faut aussi conserver un poids acceptable.

Aujourd'hui, avec les batteries « classiques » de 50 kWh, un régime de charge 2C suffit aux besoins d'une recharge 10%-80% en vingt minutes sur une borne semi-rapide de 100 kW .

A condition que la batterie supporte d'encaisser 100 kW sans chauffer exagérément...

Mais une batterie de 100 kWh rechargeable en dix minutes réclame un régime de charge de 6C voire plus, ce qui est une autre paire de manches.

Il s'agit là d'une technologie différente, qui n'est pas une « simple » extrapolation de la technologie des 50 kWh actuels.

( D'autant plus qu'une batterie de 50 kWh pèse déjà 300 kg, et qu'il n'est pas question de doubler ce poids pour passer à 100 kWh...)

Quelques modèles de VEB sont déjà proposés sur le marché avec des batteries de 100 kWh revendiquant le régime de charge 5C , qui permet de récupérer 70 kWh en 12 minutes, à conditions de trouver une borne capable de délivrer une puissance continue de 350 kW, et que la batterie en question supporte le régime 5C jusqu'à 80% de charge.

( Ces conditions constituent deux des marches à franchir pour passer de 50 kWh à 100 kWh. Il en reste quelques autres sur lesquelles s'acharnent tous les centres d'études spécialisés ).

On commence à voir quelques modèles qui revendiquent ces performances, mais leur prix est en rapport, de l'ordre de 80 000 euros quand même, le prix de la batterie représentant une partie importante...

Quant aux batteries de 150 kWh, on les attend toujours, des annonces sont faites ici et là.

Pour ces oiseaux rares, le régime de charge sera de 5 ou 6 C, qui permettra de charger à 80% en dix minutes, à condition de trouver une borne de 700 kW , et à condition de supporter le régime 6C jusqu'aux 80%.

( Deux autres marches supplémentaires à gravir...)

Pour fournir 700 kW de puissance en 400V, il faudrait un courant de 1 800 A , ce qui est au-delà du raisonnable ( Le câble de charge poserait des problèmes ) ; il sera nécessaire de passer en 800 Volts, ce qui posera un problème de compatibilité avec le réseau de recharge 400 V.

( Il faudra imaginer des bornes capables de s'adapter à la demande de 400V ou 800 V...)

Nous touchons là un domaine stratosphérique, tant au niveau de la voiture qu'au niveau des bornes de 700 kW dont on peut se demander si c'est bien raisonnable.

Partis au départ d'une batterie de 30 kWh chargée à domicile sur un « petit » compteur domestique, nous voici donc en route vers des bornes routières de quasiment 1 MW, pour charger des batteries de 150 kWh en 800 V, tout çà pour avoir une autonomie de 700 km.

Il est clair que l'on ne parle pas de la même voiture.

Le marché lui-même est donc en train de nous démontrer que là où une seule voiture thermique pouvait servir à tous les usages, en électrique il en faudra deux.

Le parc français de VP compte 39 Millions de véhicules particuliers pour 30 Millions de ménages, soit une moyenne de 1,3 VP par ménage.

Les ménages possédant deux voitures sont donc très minoritaires. Et ceci ne va pas changer demain matin sur ordre de la Commission de Bruxelles.

Donc, petit problème : Quelle type de voiture électrique acheter ?

Cette question ne se pose évidemment que pour les acheteurs de voitures neuves, les « autres » ne disposant que d'un budget qui est orienté vers le marché de l'occasion, encore essentiellement thermique.

( Rappelons que les voitures électriques ne représentent encore que 2,5% du parc de VP roulants en France ).

Pour ces 1,7 Millions d'acheteurs de voitures neuves en 2024, 17% seulement ont choisi l'électrique, alors que 33% ont préféré la ceinture et les bretelles en optant pour l'hybride.

Les autres 50% sont demeurés fidèles au thermique.

83 % des acheteurs ont ainsi manifesté leur désir de garder un moteur thermique à bord...

Parmi les 17% qui ont choisi une voiture électrique pure, certains l'ont achetée comme second véhicule, dans une proportion qui n'est pas précisée dans les statistiques.

Ce faible engouement pour la chose électrique n'est en aucun cas un signe de désamour ; il doit être analysé dans le contexte présent, qui est celui d'une application nouvelle encore dans sa phase de mise au point, confrontée à un milieu lui-même en phase d'adaptation, et dans un contexte de prix très évolutifs concernant les véhicules, le carburant électrique utilisé, et la taxation de ce carburant.

Les mesures de dissuasion envers le thermique et d'incitation à passer à l'électrique ne sont pas encore efficaces :

L'arrêt de la commercialisation des véhicules neufs thermiques en 2035 est significatives pour les constructeurs, mais ne touche pas encore les utilisateurs, qui peuvent continuer à acheter en 2025 des voitures thermiques neuves qui ne seront même pas touchées par la réglementation ZFE.

D'autre part la voiture électrique demeure plombée par son autonomie encore très problématique, même avec les batteries de 50 kWh, et surtout très variable selon les conditions d'utilisation.

Cet « inconvénient », inacceptable sur un véhicule dont le prix est notablement supérieur à son équivalent thermique, rend hasardeux tout projet de déplacement long sur autoroute et nécessite une préparation d'itinéraire et de bornes de rechargement qui relèvent d'un autre âge...

Que les usagers préfèrent le thermique n'a donc rien d'étonnant. Et il en sera ainsi tant que les défauts de jeunesse de l'électrique n'auront pas été corrigés, et tant qu'il restera du pétrole dans les cuves...

Notons au passage que l'enthousiasme pour la lutte contre les émissions de CO2 ne s'est pas manifestée ici...La fibre écologique n'a pas beaucoup vibré.

Quelles que soient les péripéties qui émailleront le lancement de la voiture électrique, il faudra au moins trente ans pour électrifier l'ensemble du parc français de 40 millions de véhicules, dans le meilleur des cas...Ce qui nous amène au-delà de 2055.

Donc il n'y a pas le feu au lac, nous avons trois décennies pour remplacer le pétrole par l'électricité, ne gâchons pas ce noble but par une précipitation de mauvais aloi.

Ne soyons pas comme l'enfant qui se précipite sur son jouet de Noël, mais qui n'a pas les piles pour le faire marcher...

 

 

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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 19:37

24 Janvier 2025

Compte tenu du prix des batteries, et des recommandations concernant les précautions d'emploi à respecter pour en obtenir le meilleur service, une certaine inquiétude quant à leur fiabilité et leur durée de vie n'a pas manqué de se répandre parmi les propriétaires de VEB, et surtout parmi les acheteurs potentiels.

D'autant plus que, du moins actuellement, le coût de remplacement d'une telle batterie est plutôt dissuasif.

Pour calmer une rumeur qui « aurait » pu avoir une mauvaise influence sur les ventes, les autorités compétentes de la CE ont adapté la norme Euro 7, qui fixe désormais entre autres des valeurs de durabilité de la batterie avec l'objectif de rassurer les futurs clients.

«  La capacité de la batterie devra avoir conservé une valeur supérieure à 72% de sa valeur initiale au bout de 10 ans ou 180 000 km ». ( ces valeurs étant susceptibles d'être aménagées).

De plus, à la voiture devra être associé un PEV ( Passeport Environnemental du Véhicule ), une sorte de carnet de santé ( numérique?) portant, entre autre, diverses informations sur l'état de la batterie.

Tout ceci étant applicable dès 2026, et déjà contenu dans les assurances proposées par les concessionnaires.

Comme tout accumulateur électrochimique, les batteries au Lithium des voitures électriques sont affectées par un processus de détérioration plus ou moins rapide et plus ou moins important selon les conditions d'utilisation, et bien sûr le niveau de qualité.

Parmi les facteurs affectant les performances, puis la santé de la batterie, on peut citer :

- Le nombre élevé de recharges ( Cyclage ) et leur profondeur.

- Le non respect des consignes d'utilisation préconisées par le constructeur.

- La conduite sportive, qui multiplie les appels de courant importants et répétés.

- La conduite sur autoroute, qui sollicite la batterie de manière permanente avec un courant élevé et donc une élévation de température génératrice de dégradations des processus électrochimiques.

- Les recharges rapides, qui correspondent à des régimes de courants très supérieurs ( 2C, 3C...) au régime « normal » < 1C utilisé sur route.

- L'immobilité prolongée ( Vieillissement calendaire ).

- L'utilisation par des températures extrêmes ( Hivernales ou estivales ).

- Etc.

Bref, tout ce qui fait la vie d'une voiture...

Une même batterie pourra ainsi vieillir prématurément, ou rester encore fringante bien au-delà de dix ans, selon le mode d'utilisation pratiqué par le ou les propriétaires.

Les paramètres mesurables principaux qui caractérisent l'état d'une batterie sont le SOC et SOH.

Le SOC ( State Of Charge ) est relatif à la diminution du nombre d'ions Lithium en état de participer activement aux échanges à travers la membrane échangeuse d'ions, et donc à la capacité effective de la batterie.

( La capacité d'une batterie est proportionnelle au nombre d'ions Lithium libres de se déplacer d'un côté à l'autre de l'électrolyte.

Au cours du vieillissement, un certains nombre d'ions sont détournés définitivement de leur vocation première par diverses réactions secondaires qui les immobilisent et donc réduisent la charge électrique globale disponible. Certains de ces ions peuvent même s'accumuler jusqu'à former des « dentrites », sorte de stalactites génératrices de court-circuit...)

Le SOC est une mesure importante de la dégradation du processus d'échange d'ions entre l'anode et la cathode.

Le SOH ( State Of Health ) mesure l'augmentation de la résistance interne de la batterie.

Cette résistance est le résultat de diverses composantes : ohmique, électrochimique, de concentration, dont la valeur globale augmente en fonction de l'utilisation et du temps.

( Il en résulte une perte de puissance disponible et un échauffement de la batterie ).

Le SOC et le SOH sont ainsi complémentaires dans l'appréciation du vieillissement de la batterie.

( On considère qu'une batterie qui a « perdu » plus de 30 % de sa capacité initiale doit être remplacée. Non pas seulement à cause du manque de capacité, mais à cause du risque de détérioration d'une ou plusieurs cellules susceptibles d'être cause d'un accident majeur ).

Le diagramme suivant est un exemple de la répartition statistique de baisse du SOH en fonction de la fréquence des recharges rapides.

 

La durée de vie des batteries de voitures électriques.

Les BMS ( Batterie Management System ) est en principe chargé de mesurer et d'enregistrer (entre autres) périodiquement le SOC et le SOH . Il est ( sera ) possible, toujours en principe, d'accéder à ces valeurs grâce à l' OBD ( On Board Diagnostic ).

Ces valeurs doivent ( devront) figurer dans le PEV du véhicule.

Lors de l'achat d'une voiture électrique en seconde main, il sera donc en principe possible de connaître l'état de sa batterie et ainsi d'éviter les mauvaises surprises.

( Il existe des « kits » à brancher sur le connecteur OBD pour obtenir ces indications...)

Leurs valeurs initiales étant référencées dans le carnet d'entretien ( ou dans le PEV s'il y a lieu ).

Tout cela n'est valable bien entendu que si le BMS n'a pas été reprogrammé ...

( Et c'est là qu'est l'os, comme dirait mon cousin...)

Les voitures électriques sont ainsi vendues avec deux assurances (!) : l'une, classique, pour la voiture ; l'autre pour la batterie.

Concernant la batterie, deux paramètres sont pris en compte pour faire « jouer » l'assurance :

La valeur seuil de baisse du SOC, en général 75% de la valeur nominale, parfois moins..

Le kilométrage, en général 160 000 km, parfois plus.

( D'autres valeurs seuils différentes peuvent être proposées par les marques...)

Les motifs d'exclusion de cette garantie, il y en a, varient d'une marque à l'autre.

Elles portent essentiellement sur les conditions d'utilisation, dont l'historique est normalement enregistré par le BMS.

Par exemple : Abus de la charge rapide*, profondeur de décharge excessive, périodes d'immobilisation trop longues, utilisation inappropriée de la batterie, traces de chocs assimilables à un accident, traces de « bidouillage », etc).

*( On notera qu'un automobiliste qui utilise l'autoroute utilisera également souvent la charge rapide....chercher l'erreur.)

Le propriétaire d'une voiture électrique achetée neuve est ainsi couvert par l'assurance batterie dans les limites indiquées ci-dessus, selon le kilométrage ou le SOH + SOC .

Un fort rouleur sortira de la garantie assez rapidement ( 2 ans pour 80 000 km/an )*.

*( Comme, en plus, il utilise beaucoup l'autoroute, donc la charge rapide pénalisée par le contrat d'assurance, sa garantie aura rapidement fondu au soleil...Chercher la deuxième erreur ).

Il résulte de tout cela que l'avenir de la batterie au-delà des huit années de la garantie, parfois bien avant, n'est pas assuré, au sens propre...

Mais une batterie de bon aloi, utilisée dans les règles de l'art, peut très bien conserver SOC et SOH dans des limites très convenables durant beaucoup plus de dix ans...sans perdre plus de 15% de sa capacité initiale et de son SOH.

Le marché de l'occasion devient, dans cette perspective, la chasse à la perle rare de la voiture de deux ou trois ans d'âge, dont la batterie aura conservé un SOC et un SOH de bonne facture, un kilométrage inférieur à 50 000 km, et un historique ( PEV ) attestant d'un usage en père de famille...et si possible avec prolongation du contrat d'assurance batterie.

Mais la décote sera faible et donc le prix élevé...La voiture ne sera pas bradée.

Tout autre choix devra être pesé par rapport à la décote consentie d'une part et au risque de devoir remplacer la batterie d'autre part.

Aujourd'hui, monter une batterie neuve, au prix exorbitant, sur une voiture déjà âgée, n'est ni rationnel, ni rentable financièrement ; autant acheter du neuf.

Par ailleurs, le reconditionnement d'une batterie est possible, mais dans des limites strictes. On peut changer quelques éléments défectueux, mais on ne rajeunira pas les autres, et il est hasardeux de faire travailler ensemble des éléments neufs et des éléments avec SOC et SOH déjà atteints par l'âge.

Les batteries « reconditionnées » sont réutilisables mais dans des applications de stockage à poste fixe, avec certaines réserves liées à la sécurité .

Le reconditionnement ne supprime pas l'âge des éléments puisqu'il n'intervient pas sur la chimie des modules qui sont conservés..Une « vieille » batterie reconditionnée reste une vieille batterie...

Le marché de la voiture électrique d'occasion demeure donc « terra incognita ». Il faut s'y aventurer avec les plus grandes précautions, du moins tant que la batterie demeurera la pièce la plus chère de la voiture.

( 30% du prix de la voiture neuve, et beaucoup plus s'il faut la remplacer sur une voiture d'occasion, et si elle est encore disponible en magasin... ).

Le succès commercial d'une voiture est conditionné par l'existence d'un marché de l'occasion digne de ce nom. C'est vrai aussi pour la voiture électrique.

Sans un marché de l'occasion solide, le VEB deviendra un objet jetable, une niche sans avenir planétaire.

Il est donc impératif de faire évoluer la batterie vers une technologie permettant à terme de la produire à un coût compatible avec les besoins d'un marché de seconde main.

On aurait tort de sous-estimer les progrès qu'il reste à accomplir pour amener la batterie au niveau technologique nécessaire :

- Atteindre un niveau de capacité spécifique suffisant pour offrir 150 kWh de capacité utilisable pour un poids acceptable.

- Trouver une technologie assurant un fonctionnement à l'abri des emballements thermiques.

- Offrir une plage de température de fonctionnement comparable à celle des autres composants électroniques, soit – 10 °C à + 80 °C.

- Permettre un régime de charge de 5 C en charge rapide sans dépasser la température maximale.

- Avoir une durée de vie compatible avec le marché de l'occasion.

Ce cahier des charges extrêmement sévère, mais souhaitable, ne pourra pas être atteint (s'il l'est un jour ) sans de difficiles, longues, et coûteuses recherches, qui devront s'accompagner de travaux de normalisation permettant un minimum de compatibilité ( matérielle et électrique ) entre des batteries de diverses origines, afin de multiplier les sources d'approvisionnement, créer une concurrence, et faciliter le remplacement de la batterie le moment venu.

Tenter d'imposer et de généraliser par la réglementation une solution encore non adaptée à tous les besoins serait un pari très risqué qui pourrait avoir des conséquences économiques désastreuses, notamment celle de renforcer l'intérêt pour des solutions à moteurs thermiques utilisant des carburants alternatifs décarbonés, ou tout simplement conserver les hydrocarbures pour les besoins des régions ne disposant pas d'électricité décarbonée...

 

 

 

 

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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 09:22

La voiture électrique à la recherche de son autonomie...

15 Janvier 2025

Après une première phase de dix ans de lancement et de test du marché, la voiture électrique à batterie (VEB) entre dans la deuxième phase de sa commercialisation.

La première phase a permis d'engranger les données d'un REX ( Retour d'Expérience ) concernant à la fois l'aspect technologique et l'aspect adaptation du « biotope » à l'intrusion de ce nouvel animal qui respire de l'électricité à la place du pétrole.

La première information remontée du REX est le manque d'enthousiasme de la clientèle pour s'approprier ces nouvelles voitures, dont la part dans le parc mondial roulant ne dépasse pas 2,5% malgré une décennie de promotion volontariste.

( Voir notre article du 13 Décembre 2024 ).

L'interprétation conservative attribue cette « pause » aux conditions économiques ambiantes défavorables ; « situation qui ne saurait durer grâce aux correctifs que les économistes ne manqueront pas d'apporter aux différents plans de développement, etc... »

L'interprétation réaliste examine attentivement le REX pour tâcher d'identifier les deux ou trois points qui pourraient constituer un frein à l'enthousiasme des potentiels clients, et qu'il faudrait tâcher de corriger afin de redresser la courbe des ventes.

Parmi les points critiques on trouve l'autonomie de ces nouvelles autos, à la fois nativement trop faible, et surtout très dépendante des conditions de conduite ; défauts aggravés par des temps de recharge eux-mêmes variables en fonction de divers paramètres dépendant de facteurs ésotériques comme la température de la batterie, son état de charge ( SOC), son état de santé ( SOH), son état d'usure ( Cyclage ), son régime de charge spécifié par le fabricant, toutes choses parfaitement étrangères au conducteur, qui ne peut que subir les conditions de charge imposées par le BMS, et/ou par la borne de charge elle-même.

( Les « conseils » prodigués dans les manuels d'utilisation tentent de rassurer l'utilisateur, mais bien souvent c'est le résultat inverse qui est obtenu...).

Le deuxième point critique est le prix de la voiture électrique, très dépendant des subventions du moment, et de la politique commerciale des réseaux, en sorte que l'achat d'une telle auto peut être une bonne affaire, ou une tringle à rideaux. 

L'autonomie du véhicule est déterminée par la quantité d'énergie disponible ( Capacité utile de la batterie ) et la consommation d'énergie de la voiture.

La consommation d'une voiture électrique moyenne de bonne facture se situe autour de 22 kWh aux cent km sur autoroute à 130 km/h, dans les mêmes conditions de conduite qu'une voiture thermique classique.

( Cette valeur peut varier entre 20 et 24 kWh voire plus sur autoroute selon les modèles, le profil de route, le vent, et le chargement...et tomber à 12 ou 13 kWh/100km à faible vitesse et récupération d'énergie au freinage ).

Pour avoir une autonomie de 700 km sur autoroute ( La même que celle d'une thermique de bon aloi ) il faut donc disposer d'une réserve utile d'énergie de 150kWh environ, qui correspond à une batterie de 160 à 170 kWh (valeur nominale dont il faut retirer 10 à 20 kWh pour avoir la charge utile).

Nous en sommes encore très loin...

Aujourd'hui les voitures électriques commercialisées dans le milieu de gamme sont équipées de batteries dont la capacité nominale est de 50 kWh environ, pour une capacité « utile » de 45 kWh dans le meilleur des cas.

( Vu le prix des batteries, c'est le mieux que l'on puisse faire pour garder un prix acceptable de la voiture...)

L'autonomie est donc limitée à environ 200 km sur autoroute à 130 km/h.

Ce qui est évidemment inacceptable pour le client qui souhaiterait retrouver une autonomie comparable à celle à laquelle il est habitué, sans avoir à réduire drastiquement sa vitesse.

Il « suffirait » donc de monter une batterie de 160 à 170 kWh ( valeur nominale ) pour retrouver une autonomie comparable à celle du thermique.

Mais, dans la technologie d'aujourd'hui, une telle batterie conduirait à un poids et un coût totalement inacceptables pour la classe de véhicules considérée.

Il s'agit donc d'une impasse technologique qui doit être surmontée sous peine de devoir reconsidérer les perspectives de parts de marché, et donc les plans de développement industriel.

( Certes, il existe quelques modèles équipés de batteries de 150 kWh ( NIO, en techno semi-solide, et d'autres...), mais dont le prix n'est pas compatible avec le budget d'une thermique de moyenne gamme.

Ces modèles de foire ont le mérite de démontrer qu'il faut bien 150 kWh pour égaler l'autonomie d'une thermique ).

Quelles sont les perspectives d'amélioration dans ce domaine des batteries de voiture ?

On sait faire des batteries de capacité très élevée, largement supérieure aux « pauvres » 150 kWh demandés pour la voiture électrique.

Mais ces batteries, utilisées à poste fixe dans diverses applications de stockage et en particulier pour les énergies renouvelables, sont réalisées dans des technologies qui ne conviennent pas à l'application sur véhicules, notamment concernant la capacité spécifique ( kWh par kg de poids ) pour laquelle la voiture est très exigeante.

( Les batteries actuelles de 50 kWh entraînent déjà un surpoids de plusieurs centaines de kg ! )

Le cahier des charges pour la batterie auto est également très exigeant sur d'autres paramètres comme le courant max pour la recharge rapide*, la gamme de température, le cyclage, la profondeur de charge et de décharge, la fiabilité, et bien sûr la sécurité.

Les recherches pour améliorer la capacité spécifique se font dans le cadre de ce cahier des charges très sévère, et en tenant compte de la faisabilité industrielle, des coûts de fabrication, de la disponibilité des matériaux, des possibilités de recyclage, de l'empreinte carbone, toutes choses qui sont exigées dans le cadre de la transition énergétique.

*( Pour recharger en 20 minutes une batterie de 150 kWh, il faudrait un régime de charge supérieur à 5 ou 6C, contre 2C pour les batteries actuelles...).

Le passage éventuel de 50 kWh à 150 kWh introduirait une difficulté supplémentaire, qui est l'approvisionnement des matériaux plus ou moins exotiques nécessaires pour produire ces batteries.

Pour toutes ces raisons, et d'autres qui nous échappent encore, le passage à 150 kWh pour les gammes moyennes qui font les quantités, n'est pas pour demain matin.

On peut en déduire que la prochaine décennie sera riche en nouveaux concepts de batteries, permettant de proposer des modèles de voitures à autonomie augmentée, le saint Graal des 150kWh restant l'objectif à atteindre sans perdre de vue le cahier des charges toujours aussi sévère.

Tout cela fait hélas de la voiture électrique actuelle un objet perfectible, donc peu attractif pour le client potentiel peu soucieux d'acquérir une auto qu'il aura du mal à revendre sur un marché de l'occasion devenu morose, d'autant plus que le prix des modèles neufs aura baissé par le « jeu » normal des quantité produites.

( La durée de vie des batteries au Lithium actuelles est estimée à une dizaine d'années, dans les meilleures conditions d'utilisation. Son remplacement sera très difficile et très onéreux dans dix ans eu égard à l'évolution très rapide de la technologie dans ce domaine, ce qui rend problématique la survie de la voiture électrique sur le marché de l'occasion...).

Nous avons donc d'une part des voitures « vendables » mais d'autonomie limitée à # 200 km sur autoroute, et d'autre part des voitures dont l'autonomie égale celle des thermiques, mais beaucoup trop chères pour le marché de volume visé par le marketing.

 

Or le remplacement des voitures thermiques par des électriques doit concerner au moins 80% du parc mondial pour être efficace dans la réduction des émissions de CO2. Il s'agit donc de faire des produits de très grande diffusion...Et surtout produire beaucoup d'électricité décarbonée .

La raison conduit alors à envisager deux types de voitures électriques :

L'une dédiée aux déplacements locaux de 100 à 200 km par jour, et l'autre pour les déplacements au long cours pour lesquels une grande autonomie est souhaitable.

Mais il sera difficile d'expliquer au consommateur qu'il lui faudra désormais acheter deux voitures ( dont une à un prix exorbitant ) pour obtenir les services que lui rendait sa voiture thermique jusqu'à présent.

Il existe donc un problème réel dont la solution n'apparaît pas aujourd'hui.

Pour les constructeurs, et dans l'état actuel de la technologie des batteries, il paraît raisonnable de choisir la solution « vendable », c'est-à-dire équipée d'une batterie de 50 kWh procurant une autonomie d'environ 300 km hors trajets autoroutiers, et compatible avec la recharge au domicile ou sur les bornes de 22 kW, et sur les bornes rapides de 100 kW pour les trajets autoroutiers pour lesquels il faudra accepter de recharger tous les 200 km.

Ce compromis permettra de converger vers un prix de vente acceptable, tout en sachant que c'est une solution que les clients auront du mal à digérer...

Reste à convaincre les clients du bien-fondé de ce choix...

( Nous ne croyons pas à l'efficacité de la méthode « à la hussarde » choisie par Bruxelles, les constructeurs non plus apparemment...)

La meilleure façon de faire accepter la perte d'autonomie est de procurer aux usagers des moyens de recharge des batteries à la fois nombreux, et faciles d'accès, avec un moyen de paiement uniformisé, des emplacements sécurisés pour des recharges nocturnes hors du domicile, une obligation d'équiper toutes les places de parking publics et privés d'une borne de charge, un tarif de l'électricité attractif, etc. On peut rêver...

( Cette histoire de réseau de recharge avec de l'électricité décarbonée rappelle étrangement le problème des énergies intermittentes : Les éoliennes et les panneaux solaires ont été construits à tour de bras, mais on a « oublié » de construire les installations de compensation de l'intermittence...On voit le résultat aujourd'hui ).

Compte tenu de toutes ces données contradictoires, les constructeurs sont devant la voiture électrique « comme une poule qui aurait trouvé un couteau », c'est-à-dire dans l'expectative la plus totale.

Le dilemme est simple :

Fabriquer des voitures au prix du marché, mais qui seront boudées par les clients recherchant une autonomie importante, ou fabriquer des voitures qui plaisent à tout le monde mais qui seront trop onéreuses pour être achetées par la clientèle visée.

Certains constructeurs, refusant de rester le c... entre deux chaises, tenteront une sortie du côté des carburants synthétiques en proposant des véhicules hybrides rechargeables, voire même uniquement thermiques, tout dépendra de la disponibilité et du prix des nouveaux carburants, et de la réglementation de Bruxelles pour ce qui concerne l'Europe, sachant que le reste du monde ne suivra pas forcément Bruxelles....

Le futur marché de la voiture électrique se présente ainsi comme un souk oriental où le candidat fabricant d'autos devra faire son choix entre une multitude de solutions, sans très bien savoir ce que voudra acheter le client final, et ce qui aura la bénédiction de Bruxelles pour ce qui concerne l'Europe.

Ce « marché aux puces » risque de coûter très cher à ceux qui auront fait le mauvais choix...

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