17 Octobre 2012
La norme Euro 5, qui s’applique actuellement, impose des limites d’émission de particules aux seuls moteurs Diesel.
Cette limite, de 5 mg/km, impose l’utilisation d’un filtre à particules (FAP).
Les FAP conçus pour satisfaire cette norme retiennent les particules les plus grosses ( les suies) mais laissent passer les particules ultrafines (nanoparticules), dont la masse est très faible mais le nombre très élevé.
Or, ces particules sont très nocives eu égard à leurs faibles dimensions (10 à 500 nanomètres) qui leur permet d’atteindre l’intérieur des organes.
Les moteurs « Euro 5 » ne fument plus mais continuent à émettre des polluants toxiques.
Cette situation n’est pas acceptable. Il est nécessaire de connaître le nombre de nanoparticules émises et d’en limiter le nombre.
Les constructeurs de moteurs du monde entier travaillent depuis plusieurs années sur le problème du contrôle d’émission des nanoparticules. Sont concernés d’abord les moteurs Diesel, mais aussi les moteurs à essence récents à injection directe.
En Europe ces travaux se sont déroulés dans le cadre du « Particle Measurement Program » regroupant les professionnels européens du secteur, avec la participation des Etats-Unis, du Japon et de la Corée.
9 laboratoires ont travaillé sur quinze modèles de véhicules.
Notons au passage que le véhicule de référence a été la Peugeot 407 Hdi 2L, choisie en raison de l’avance de PSA dans le domaine du FAP, au démarrage du programme.
Ces travaux ont porté sur la recherche de méthodes fiables et reproductibles de caractérisation des nanoparticules émises, sur la mesure des émissions des moteurs de la technologie actuelle, sur l’efficacité des FAP, et sur la recommandation pour une limite acceptable du nombre des nanoparticules émises.
Le rapport final donne une valeur indicative de cette limite:
6 x 10 EXP(11) par kilomètre. ( 600 Milliards)
Cette valeur pourrait être retenue pour la norme Euro 6 qui doit entrer en vigueur en 2014 pour les nouveaux modèles.
Le rapport souligne également la difficulté d’obtenir des mesures fiables, ainsi que la variabilité des résultats en fonction des conditions d’essai et notamment de l’état du filtre à particules relativement à sa régénération.
Il faut noter que la valeur limite proposée correspond non pas à un quelconque seuil de toxicité, mais à ce que peut réaliser la technologie d’aujourd’hui ( ce que savent faire les constructeurs).
On peut légitimement se demander si des taux d’émission de 600 Milliards de nanoparticules par kilomètre et par véhicule ne poseraient pas quelques problèmes résiduels de santé publique !
Un véhicule diesel moyen rejette de l’ordre de 1 m3/km. S’il respecte la future norme Euro 6 il rejettera donc des gaz contenant 600 Milliards de nanoparticules par mètre cube, soit 600 000 par cm3.
C’est 40 fois plus que la concentration moyenne de nanoparticules mesurée par AIRPARIF dans l’air ambiant à la station de Gennevilliers.
Qu’en pense l’OMS ?