Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 17:23

10 Juin 2010

Lentement, mais sûrement, le numérique pénètre l’univers de l’Education Nationale.

La première démarche a concerné le déploiement des ENT ( Environnements Numériques de travail) , dans l’enseignement secondaire.

Au quatrième trimestre 2009 l’état des lieux était le suivant:

- Généralisation à plus de 50% dans 17 départements.

- Généralisation à moins de 50% dans 29 autres départements.

- Expérimentation dans 15 départements.

- Etudes préalables dans 26 départements ( dont l’ensemble de la Bretagne).

- Pas d’intérêt, dans 13 départements.

( Source: http://www.educnet.education.fr/services/ent/scolaire/deploiement/hist-carto-ent/carte-co-T4-2009/ )

La seconde démarche a été le lancement de l’expérimentation du manuel scolaire en sixième, à la rentée 2009.

325 classes sont concernées, avec 8 000 élèves.

Cette expérimentation sera vraisemblablement étendue dans le cadre du grand plan numérique du Ministre Luc Chatel.

Ce « grand plan numérique pour l’école » , qui doit être précisé en 2010, marque la volonté des pouvoirs publics d’inciter l’Education Nationale à effectuer son virage vers les technologies numériques. Une partie du grand emprunt serait consacrée à ce projet.

Il apparaît donc un nouveau marché qui suscite les convoitises des industriels déjà présents dans les secteurs concernés. En effet, il ne s’agit plus de fournir « seulement » des manuels papier, mais de proposer un ensemble de services « clé en main » incluant les matériels, les logiciels, l’intéropérabilité, et pas seulement du contenu pédagogique. Sans oublier la formation des enseignants à ces nouveaux médias.

Le livre de grand-papa a vécu, il faut désormais apporter l’interactivité, le son et l’image, et l’ouverture sur le réseau internet.

Les grands du multimédia et de l’informatique sont évidemment déjà en piste, et en premier lieu Microsoft:

- En 2003, signature s’un accord-cadre avec l’Education Nationale pour la fourniture de logiciels . Un avenant 2006 précise les conditions d’application de cet accord.

- Pour les enseignants, mise à disposition gratuite du logiciel MS Office 2007.

- Etablissement de partenariat avec le monde associatif enseignant.

- Adaptation au contexte français du programme international «  Partners in Learning ».

- Initiation et financement partiel du « forum des enseignants innovants » à Rennes en 2008.

- Diverses autres actions comme des offres de formations .

L’objectif de Microsoft est bien évidemment de se tailler une position de leader incontournable dans le domaine du logiciel éducatif , ce que sa force de frappe l’autorise à envisager raisonnablement.

Beaucoup regrettent le choix de Microsoft par l’EN, au détriment d’autres solutions logicielles ouvertes. Encore faudrait-il que ces hypothétiques autres solutions soient supportées par une logistique à la hauteur, ce qui ne s’est pas présenté.

Face à cette offensive de Microsoft, dont les ambitions vont au-delà de la fourniture de logiciels, les éditeurs scolaires ne pouvaient pas rester inactifs sous peine de disparaître purement et simplement.

En 2003, sous l’impulsion du Ministère de la Jeunesse, de l’Education Nationale et de la Recherche, trente et un éditeurs se sont associés pour créer le CNS ( Canal Numérique des Savoirs) . Le CNS est une plateforme de distribution de ressources numériques éducatives destinées à l‘ensemble des niveaux des écoles, collèges et lycées, opérationnelle depuis la rentrée 2005. La nouvelle plateforme CNS V2 permet à chaque utilisateur d'accéder d'où qu'il se trouve (dans l'établissement ou au domicile), grâce à un identifiant et un mot de passe uniques, à l'ensemble des ressources acquises au sein du catalogue du CNS.

D’autres éditeurs ont effectué la même démarche, toujours dans le cadre des directives ministérielles, pour créer une autre plateforme, le KNE ( Kiosque Numérique de l’Education). Les objectifs sont les mêmes, dans le respect de l’interopérabilité.

Les éditeurs traditionnels d’ouvrages scolaires se sont donc donné les moyens de préserver leur activité grâce à une diversification dans le numérique. Pour le moment les éditions papier ne sont pas menacées car les deux versions coexisteront pendant quelques années. Mais il ne fait pas de doute que le succès du livre scolaire numérique multimédia entraînera le désintérêt pour le manuel papier, sauf dans quelques cas particuliers.

Il existe une source émergente de concurrence dans le domaine des contenus éducatifs numériques, ce sont les contenus développés par les enseignants eux-mêmes et mis gratuitement à disposition de la communauté. Les matériels et les logiciels existent, qui permettent la réalisation de ces supports de cours sans difficultés particulières, et donc sans la nécessité d’une logistique que seule une grande maison peut offrir.

Depuis Jules Ferry les enseignants peuvent choisir librement leurs manuels, pourvu qu’ils soient conformes aux programmes et respectent quelques règles de base imposées par le Ministère.

S’il existe des sources gratuites de contenus éducatifs numériques fiables, on peut penser que de nombreux enseignants les choisiront pour des raisons budgétaires.

A moins qu’une règlementation draconienne n’intervienne pour rendre incontournable le recours aux grandes maisons…..

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires