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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 09:02

7 Septemvre 2010

 

Les raisons de la polémique autour des déclarations alarmistes du GIEC/IPCC doivent être recherchées à l’intérieur même des rapports émis par cette organisation.

Nous présentons ici quelques extraits du dernier rapport ( AR4/Fourth assessment report ) tirés du document original . IPCC/AR4/WG1/Chapter 8/

Climate models and their evaluation.

8.1.1

Les auteurs ( Lead authors ) de ce chapitre posent d’emblée le problème de la validation d’un modèle de prévision climatique portant sur plusieurs dizaines d’années, pour lequel il n’existe aucune possibilité de test en grandeur réelle, contrairement aux modèles de prévision du temps qui peuvent être rapidement confrontés à la réalité:

« Weather forecasts are produced on a regular basis, and can be quickly tested against what actually happened.

In climate change simulations, on the other hand, models are used to make projections of possible future changes over time scales of many decades and for which there are no precise past analogues.

Confidence in a ( climate ) model can be gained through simulations of the historical record, or of palaeoclimate, but such opportunities are much more limited than are those available through weather prediction. »

Traduction:

«  Les prévisions météorologiques sont couramment fournies, et peuvent être rapidement vérifiées en les confrontant à la réalité.

Par contre, les simulations de changement climatique sont réalisées grâce à des modèles appliqués à des échelles de temps de plusieurs décades pour lesquelles il n’existe aucune séquence passée comparable .

La confiance dans un modèle climatique peut être obtenue en l’appliquant à des périodes historiques connues, mais de telles possibilités sont beaucoup plus limitées que pour les prévisions météo. »

Le WG1 reconnait donc l’impossibilité de valider rigoureusement un modèle de prévision climatique, et la nécessité qui en découle de se contenter d’une approximation par comparaison avec une séquence temporelle passée, non forcément représentative de la future séquence objet de la prévision.

 

8.1.2

Dans ce paragraphe les auteurs insistent encore sur la nécessité de tester un modèle climatique en le confrontant à la réalité des observations:

« A climate model is a very complex system, with many components. The model must of course be tested at the system level, that is, by running the full model and comparing the results with observations. »

« Un modèle climatique est un système très complexe, avec beaucoup de composantes. Ce modèle doit être évidemment testé au niveau système en comparant ses résultats avec les observations. »

Comme il est rappelé au paragraphe 8.1.1 , une telle confrontation est impossible s’agissant du futur lointain pour lequel il n‘existe aucun relevé, par définition .

En d’autres termes il est rappelé qu’en matière de prévisions climatiques l’expérimentation est impossible.

Or, que vaut un calcul prévisionnel sans la possibilité d’expérimenter et de valider la formule qui conduit au résultat ?

8.1.2.2.

Après avoir établi les bases d’une modélisation numérique assise sur les connaissances actuelles de la physique des composantes et de leurs interactions, il faut donc passer à l’étape suivante qui est le test et la validation des simulations. Cette étape est évidemment essentielle pour établir la fiabilité du procédé de prévisions climatiques.

Le WG1 prend acte que cette étape de validation vient de commencer au moment de la rédaction du document AR4:

 

« What does the accuracy of a climate model’s simulation

of past or contemporary climate say about the accuracy of its

projections of climate change? This question is just beginning

to be addressed, exploiting the newly available ensembles of

Models ».

« Que peut-on déduire de la validation de modèles climatiques sur des périodes passées ou contemporaines, au sujet de cette même validation pour des prévisions de changement climatique ?

Cette question soulève un problème dont l’étude vient juste de commencer sur la base de l’ensemble de modèles récemment disponibles. »

Comment l’IPCC peut-il dans ce cas fournir, dans le même document, des prévisions climatiques sérieuses puisque, de son propre aveu, les modèles mathématiques ne sont pas encore validés?

Les auteurs posent un avertissement clair sur le caractère spéculatif des prévisions présentées dans l’AR4 :

« The above studies show promise that quantitative metrics for the likelihood of model projections may be developed, but because the development of robust metrics is still at an early stage, the model evaluations presented in this chapter are based primarily on experience and physical reasoning, as has been the norm in the past. »

En clair il faut comprendre que les prévisions climatiques présentées dans le document AR4 sont essentiellement le résultat de l’expérience et du raisonnement , et sont donc de nature à évoluer selon les progrès de l’expérience et la proposition de nouveaux raisonnements argumentés.

8.2

Les auteurs rappellent les nombreuses améliorations qui ont été apportées à la compréhension des phénomènes et des interactions depuis le précédent rapport (TAR, Third Assessment Report ). Ils soulignent l’imperfection subsistante des modèles actuels et les progrès restant à accomplir:

« Despite the many improvements, numerous issues remain.

Many of the important processes that determine a model’s

response to changes in radiative forcing are not resolved by (now) ».

« Malgré les nombreuses améliorations, beaucoup de questions demeurent en suspens. De nombreux processus importants, qui déterminent la réponse d’un modèle aux changements d’un forçage radiatif, ne sont pas encore résolus. »

Il est donc clair , de l’aveu même des rédacteurs du rapport, que les modèles comportent des lacunes sur certains processus importants, en particulier leur réponse à un forçage radiatif.

Cette partie du rapport n’appelle aucune critique, elle présente l’état des travaux et n’élude pas les difficultés posées par la validation des modèles climatiques.

La suite du rapport est en complète contradiction avec ce qui précède.

 

FAQ 8.1. Frequently Asked Questions

Ce chapitre prend le contre-pied de ce qui est exposé ci-dessus.

« There is considerable confidence that climate models provide

credible quantitative estimates of future climate change, particularly

at continental scales and above. This confidence comes from the

foundation of the models in accepted physical principles and from

their ability to reproduce observed features of current climate and

past climate changes. Confidence in model estimates is higher

for some climate variables (e.g., temperature) than for others

(e.g., precipitation). Over several decades of development, models

have consistently provided a robust and unambiguous picture of

significant climate warming in response to increasing green house

gases. »

«  On peut affirmer, avec un très haut niveau de confiance, que les modèles climatiques fournissent des estimations quantitatives crédibles du changement climatique futur, particulièrement aux échelles continentales et au-dessus. Cette confiance repose sur le fait que les modèles sont bâtis sur des principes physiques reconnus, et sur leur capacité à reproduire les changements climatiques observés dans le passé et actuellement.

Le degré de confiance dans les estimations données par les modèles est plus grand pour certaines variables climatiques ( par exemple la température ) que pour d’autres ( par ex. les précipitations ). Au cours de plusieurs décades de développement, les modèles ont constamment fourni un tableau solide et sans ambigüité d’un réchauffement climatique significatif en réponse à l’accroissement des gaz à effet de serre. « 

Cette ligne résolument affirmative laisse penser que ce sous-chapitre aurait été rédigé par une équipe différente. Peut-être sous l’influence du bureau politique du GIEC ?

« considerable confidence »

« credible quantitative estimates »

« robust and unambiguous picture »

Sont des termes qui laissent peu de place au doute tel qu‘il est exprimé dans les analyses précédentes par les spécialistes eux-mêmes .

Les auteurs de ce sous-chapitre étrange basent leur confiance dans la validité de leurs prévisions climatiques des modèles numériques sur trois points:

1 - « model fundamentals are based on established physical laws, such as conservation of mass, energy and momentum, along with a wealth of observations. »

Ce qui est la moindre des choses pour une étude scientifique!

2 - « A second source of confidence comes from the ability of models to simulate important aspects of the current climate. »

Les experts du WG1 disent exactement le contraire dans le même document, voir les extraits précédents.

 

3- » A third source of confidence comes from the ability of models

to reproduce features of past climates and climate changes. »

Affirmation contredite par les experts de l’IPCC dans les paragraphes précédents.

 

« Nevertheless, models still show significant errors. Although these are generally greater at smaller scales, important largescale problems also remain. For example, deficiencies remain in the simulation of tropical precipitation, the El Niño-Southern Oscillation and the Madden-Julian Oscillation (an observed variation in tropical winds and rainfall with a time scale of 30 to 90 days). The ultimate source of most such

errors is that many important small-scale processes cannot be represented explicitly in models, and so must be included in

approximate form as they interact with larger-scale features. »

« This is partly due to limitations in computing power, but also results from limitations in scientific understanding or in the availability of detailed observations of some physical processes.

Significant uncertainties, in particular, are associated with the representation of clouds, and in the resulting cloud responses to climate change. »

( Cependant, les modèles présentent encore des erreurs significatives. Bien qu’elles soient généralement plus importantes à petite échelle, il subsiste également d’important problèmes à grande échelle.

Par exemple, il subsiste des insuffisances dans la simulation des précipitations tropicales, des oscillations El-Niño, et de l’oscillation Madden-Julian ( Variations observées des vents tropicaux et des précipitations avec une périodicité de 30 à 90 jours ).

L’origine profonde de la plupart de ces erreurs est que beaucoup de processus importants se déroulent à petite échelle et ne peuvent être représentés explicitement dans les modèles. Mais, comme ils interfèrent avec les processus à plus grande échelle, ils doivent alors y être inclus sous une forme approximative.

Ceci est dû en partie aux limitations de la puissance de calcul, mais aussi aux insuffisance de connaissances scientifiques et d’observations de certains processus physiques.

En particulier, la représentation des nuages présente des incertitudes significatives, et donc également leur influence sur le changement climatique.)

Ce dernier paragraphe est suffisamment explicite quand à la confiance que l’on doit accorder aux modèles dans leurs formes actuelles.

Il y a, dans ce seul chapitre 8, suffisamment de contradictions et d’ambigüités pour nourrir une vigoureuse polémique.

 

Et maintenant ?

Les experts de l’IPCC/GIEC se trouvent confrontés à la nécessité d’arbitrer entre de nombreux modèles climatiques ( 23 modèles dans le dernier rapport !!! ). La situation ne va pas s’améliorer si l’on en juge par le passage suivant, extrait du programme de travail de la réunion d’experts début 2010:

« Since participation in the IPCC process is important for modelling centres, the number of models and model versions is likely to increase in CMIP5.

Some groups may submit multiple versions of the same model with different parameter settings.

The new generation of models is likely to be more heterogeneous than ever, as some but not all of the new models will include interactive représentations of biogeochemical cycles, chemistry, ice sheets, land use or interactive vegetation.

This makes a simple model average increasingly difficult to defend and to interpret. Many models are not independent and some are clearly more robust than others when compared with selected observations »

( Pour les centres de modélisation la participation à l’IPCC est importante. Le nombre et les versions de modèles différents vont probablement augmenter dans l’avenir.

Plusieurs groupes de travail vont proposer différentes versions du même modèle, avec des paramètres différents.

La nouvelle génération de modèles sera probablement plus hétérogène que jamais, car certains modèles, mais pas tous, incluront des représentations interactives de cycles biogéochimiques, de phénomènes chimiques, les glaciers, l’utilisation des sols, la végétation interactive.

Cette situation rend incroyablement difficile la recherche d’un consensus sur un modèle moyen représentatif. Certains modèles ne sont pas indépendants, et certains sont clairement plus valides que les autres par rapport aux observations.)

En clair, il faut s’attendre à devoir interpréter un nombre de modèles encore plus nombreux et compliqués, ce qui rend de plus en plus improbable la convergence vers un modèle unique pour la prévision climatique.

Ces nombreux modèles ne pourront être utilement considérés qu’à la condition de disposer d’un système de classement, qui n’est pas encore disponible.

Et qui décidera que tel modèle est meilleur que tel autre ?

La vague de contestation soulevée dans le milieu scientifique indépendant par le rapport du GIEC/IPCC ne peut plus désormais être ignorée. Compte tenu des enjeux considérables d’une politique mondiale de gestion des modifications climatiques, il est apparu essentiel de fonder cette gestion sur des bases scientifiques solides acceptées par l’ensemble de la communauté scientifique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui .

Les conclusions du GIEC/IPCC à l’usage des décideurs de la planète sont perçues comme peu représentatives des connaissances scientifiques actuelles , et surtout présentées comme ayant un caractère dogmatique, ce qui est à l’opposé de toute démarche scientifique digne de ce nom.

Le 10 Mars 2010, à la demande du Secrétariat Général des Nations Unies et avec le consentement (forcé) du bureau de l’IPCC/GIEC, l’IAC a été sollicité pour entreprendre une analyse indépendante des procédures et des méthodes de travail de l’IPCC/GIEC.

L’IAC ( Inter Academy Council) est une organisation internationale qui réunit les Académies des Sciences de nombreux pays.

Créé en 2000, cette organisation a pour mission de fournir aux organismes internationaux comme les Nations Unies ou la Banque Mondiale , des rapports scientifiques sur les problèmes mondiaux de tous ordres.

Suite à cette demande, l’IAC a constitué un groupe d’experts dans les domaines concernés ( Independant Expert Group, IEG) qui aura pour tâche de mener un audit à l’issu duquel seront éventuellement proposées des révisions des pratiques et des procédures de l’IPCC.

Rappelons que l’IPCC ( GIEC) a été créé en 1988, par le WMO ( World Meteorological Organization), et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, donc avant l’existence de l’IAC.

Compte tenu de l’état d’avancement du cinquième rapport de l’IPCC ( attendu pour 2012/2103 ), le groupe d’experts pour l’audit devra fournir ses conclusions pour le 31 Août 2010.

Note: Le rapport de l’IAC est sorti à la date prévue. Nous en donnerons une analyse dans un prochain article.

 

 

 

 

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C
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