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18 mai 2021 2 18 /05 /mai /2021 17:57

 

 

Petite chronique du CO2.

18 Mai 2021

Chaque COP (n) est l'occasion pour les Etats de réaffirmer l'urgence de mettre en pratique les bonnes résolutions prises lors de la COP (n-1).

Cette année la COP26 reprendra le vieux thème de ce qui est devenu un pèlerinage traditionnel à l'issue duquel chacun retournera à ses occupations, espérant la survenue d'un « deus ex machina » qui se chargera de réaliser les vœux des dévots de la croisade climatique.

Hélas, point de deus dans la machina et, comme en d'autres circonstances d'ailleurs, c'est à l'Humanité qu'il appartient de résoudre les problèmes qu'elle a créés par son usage inconsidéré des ressources de la nature.

Les « fautes » dont l'Homme s'est rendu coupable sont innombrables; le dérèglement climatique n'est qu'un des aspect de ces forfaitures; mais il a ceci de particulier que ses conséquences seront supportées par l'ensemble de la Planète et surtout qu'elles se feront sentir dans un délai très court qui n'autorise aucune tergiversation.

Il est admis que l'essentiel de ce dérèglement est dû aux émissions anthropiques de CO2, en majorité liées à l'utilisation des combustibles fossiles.

Or le CO2 de l'Atmosphère fait partie du cycle du Carbone qui inclut les océans, l'eau terrestre, les roches, les volcans, la biosphère, etc. Ce cycle est très long car il inclut des procédés eux-même très longs, notamment géologiques. Le CO2 injecté dans l'Atmosphère de façon inopinée y séjournera donc plusieurs siècles même si l'injection s'arrête aujourd'hui.

Et l'on n'est pas sûr de retrouver ensuite la même situation qu'au départ !

Il nous faut donc non seulement cesser d'émettre ce CO2 indésirable, mais également reprendre celui que l'on a inconsidérément répandu depuis un siècle et demi.

Les sources d'énergie de substitution aux fossiles sont pourtant connues, déjà industrialisées et pour certaines déjà en production, mais à un niveau mondial peu significatif.

( Solaire photovoltaïque et thermique à concentration, Eolien, Hydrolien, Géothermie, Biomasse, Bio carburants ).

D'autres sont des solutions d'avenir à valider comme la fusion nucléaire, ou l'Hydrogène naturel.

La fission nucléaire, bien que contestée, demeure cependant une solution qui répond au problème du CO2.

Il n'y a donc pas d'obstacle technologique.

Mais alors, où est le problème ?

Il faut rechercher les causes de la paralysie des Etats face à la transition énergétique dans l'impossibilité actuelle de décrire et d'implanter cette transition dans le respect des règles de la rationalité économique, qui est l'hypothèse centrale de la théorie économique.

L'être humain montre des comportements majoritairement irrationnels dans ses choix personnels.

Pour corriger cette tendance naturelle, source de nombreuses incohérences, la Société technologique s'est dotée d'un outil permettant de donner aux nouveaux projets une efficacité permettant le développement du progrès dans un cadre rationnel.

Il s'agit de la théorie économique moderne, qui repose sur le critère de rationalité.

Encore faut-il que soient précisés les critères retenus pour définir de quelle rationalité l'on parle.

Dans le domaine de l'Industrie, et donc de l'Energie, le critère essentiel de rationalité est l'efficacité financière.

(Dans le domaine de l'aide humanitaire, de la santé publique, ou de l'éducation, d'autres critères sont retenus, mais qui ne concernent pas les Compagnies cotées en Bourse).

Or, la transition énergétique exige un bouleversement complet des outils industriels existants et des méthodes de production, de distribution et de stockage de l'énergie nouvelle.

Et cela implique de renoncer à des outils de production existants (et rentables) pour investir des sommes colossales dans une nouvelle économie technologique dont le succès n'est pas garanti, ni au plan technique, ni au plan de la fameuse rentabilité économique.

Dans cette mutation il y aura beaucoup de coups à prendre et, faute d'une stratégie mondiale claire, il faudra garder deux fers au feu afin de ne pas être pris au dépourvu.

Par exemple les constructeurs historiques d'autos devront fabriquer à la fois des thermiques, des électriques et des hybrides, voire même des véhicules à Hydrogène, pour ne pas être largués.

Les grandes compagnies assises sur l'extraction, le raffinage, le transport et la distribution des énergies fossiles devront se diversifier dans les renouvelables ou céder leur place à de nouveaux exploitants des nouvelles sources.

La taxation du CO2 est un réflexe de politicien qui ne résout aucun des problèmes cités plus haut, et qui au contraire ne fait que charger la mule, en l'occurrence le consommateur final sur lequel retombera le fardeau d'un impôt nouveau.

(voir gilets jaunes)

Les exhortations de la COP 26 ne changeront rien à cette situation, à part les engagements qui resteront théoriques puisque les vrais acteurs ne seront pas présents.

Devant un tel chantier, seuls les Etats ont le pouvoir de prendre les choses en mains avec des moyens comparables à ceux qui ont conduit à remettre le monde en marche à la sortie du dernier conflit mondial.

La France a pu construire de toutes pièces un parc électronucléaire et un ensemble de barrages hydroélectriques pour au moins avoir de l'électricité.

C'est ce type d'action qui seul pourrait amorcer la transition énergétique. Les méthodes actuelles ne sont certes pas inutiles, mais leur efficacité insuffisante risque de nous mener jusqu'au XXII ème siècle avec encore 50% d'énergie fossile et 3 ou 4 °C d'augmentation de la température.

Il nous faudrait alors ajouter des dépenses complémentaires colossales pour corriger les conséquences de ce changement de climat ( Augmentation du niveau des océans, sécheresse, changement d'affectation des sols, déficit hydrique généralisé, déplacements massifs de populations, etc).

Il serait dramatique que cette COP 26 ne soit qu'un simple copier-coller des épisodes précédents, reprenant des engagements jamais tenus et se satisfaisant d'un tableau futur, idyllique certes, mais non accompagné d'un programme politique lui donnant quelques chances d'être réalisé.

La non rentabilité économique de la transition énergétique est une chose entendue, sinon elle aurait eu lieu depuis longtemps !

Il faut donc cesser de rêver ; ne cherchons plus à tordre les chiffres pour leur faire dire ce que les politiques voudraient entendre.

Bien sûr la transition énergétique finira par se fera d'elle-même par épuisement des réserves fossiles, mais quand, et faut-il accepter le risque d'un naufrage qui laisserait les pays fragiles encore plus démunis face à une situation de catastrophe qui verrait les pays riches se partager une énergie devenue parcimonieuse ?

En attendant la canicule permanente, vous pouvez toujours faire de bonnes affaires avec le pétrole, en consultant ceci :

https://actufinance.fr/investir/petrole/

Et bonne chance à la COP 26...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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