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26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 09:51

26 Avril 2021

 

Dans notre article du 30 Janvier nous rappelions la croissance persistante de la consommation mondiale d'énergie de sources fossiles, et la croissance simultanée du taux de CO2 atmosphérique et de la température de la basse Atmosphère.

La cause semblait entendue, tout cela est lié et la responsabilité des activités humaines ne fait plus de doute, ce verdict est entériné par les experts du GIEC, qui réunit les travaux de la fine fleur des recherches en climatologie.

Les conclusions de cette auguste assemblée n'ont pas varié depuis deux décennies, sinon dans les détails.

Il est donc stupéfiant que, depuis cet avertissement solennel, quasiment rien n'aie changé dans les comportements énergivores, sinon à la marge.

Le message du GIEC n'a manifestement pas convaincu tout le monde, de tableau suivant en porte témoignage ( dans la mesure de la confiance que l'on peut accorder aux sondages).

L'humanité et le changement climatique, coupable ou non coupable ?

Il y aurait donc quasiment la moitié des sondés pour lesquels la responsabilité de l'humanité n'est que partielle dans le changement climatique.

Ce qui évidemment change tout ( pour ces semi-sceptiques ) quant à l'urgence de bouleverser leurs habitudes de vie pour tenter de parer un danger qui n'est pas nié mais dont la cause principale serait à chercher ailleurs.

Il est vrai que la climatologie est une science basée sur la « modélisation prédictive* » ; ces deux termes associés induisent naturellement une certaine méfiance. Sans aller jusqu'à évoquer Nostradamus, on peut comprendre que certains répugnent à considérer comme acquises des conclusions sur le climat futur de la Planète basées sur des connaissances d'aujourd'hui, même ( surtout ? ) si ces conclusions sortent de modèles informatiques. Tout le monde a entendu parler des phénomènes chaotiques et de leur grande sensibilité aux conditions initiales. Or, en matière de climat, ces conditions initiales dépendent de très nombreux paramètres, dont certains restent à découvrir, et dont les interactions ne sont pas encore tout à fait caractérisées ( c'est un euphémisme ).

Pour parler clairement, le climat obéirait aux « lois » du chaos, ce qui donnerait aux prévisions pour la fin du siècle un caractère de prédictions de mauvais aloi.

Une prédiction ne vaut que par la confiance accordée au(x) prédicateur(s), en l'occurrence le GIEC.

*Les bons auteurs précisent que dans le domaine de la modélisation prédictive :

« Il n'existe cependant aucune garantie quant à la survenue effective des données de sortie ».

Qu'en termes galants ces choses-là sont dites, disait Jean-Baptiste en d'autres temps....

Il y a ainsi des circonstances dans lesquelles la réalité prend la forme du consensus, lorsqu'elle ne peut être démontrée par les méthodes habituelles de la démarche scientifique.

Cette réalité « provisoire » est alors glissante, en ce sens qu'elle s'adapte aux nouvelles donnes apportées par les progrès de la recherche scientifique.

( A ne pas confondre avec les réalités alternatives chères à Donald ).

Il en a été ainsi pour de nombreuses découvertes où ce qui été admis comme vrai était remis en question quelques années plus tard, et plusieurs fois de suite.

Ce fut ainsi (et cela l'est encore) le cas pour la physique atomique, pour la médecine, pour l'astrophysique, sans que cela soit contesté, car la Science a su éviter de se figer dans des dogmes, au moins à l'époque actuelle...

Tant qu'il s'agit d'affaire de spécialistes et que la vie même des citoyens n'est pas directement impactée, tout va pour le mieux et le monde profite des retombées de cette Science à formulation variable, mais vivante.

Mais lorsqu'un résultat scientifique prend la forme d'une prévision qui nous annonce que notre civilisation va disparaître avant un siècle, et qu'il est urgent d'arrêter tout pour conjurer la catastrophe, on peut comprendre que certains émettent quelques réserves avant de brûler leur vaisseaux.

Voilà peut-être pourquoi les conclusions du GIEC ne recueillent qu'un consensus mou.

On ne peut pas espérer implanter une stratégie mondiale dans ces conditions, l'échec serait assuré, conduisant à une situation pire que celle qui nous attend si rien n'est fait.

Anyway, comme disent nos voisins d'en face, pour implanter une stratégie mondiale, il faut un gouvernement mondial, ce qui n'existe pas faut-il le rappeler.

Et personne ne souhaite un tel gouvernement, pour des raisons évidentes...

Un consensus mou ne peut aboutir qu'à des stratégies molles, voire même contradictoires voire pas de stratégie du tout, c'est alors un peu la politique du chien crevé au fil de l'eau.

Les courbes de croissance de la consommation d'énergie fossile et du taux de CO2 montrent sans ambiguïté que les efforts consentis jusqu'à présent ici et là n'ont eu aucun résultat, ou que ces résultats ont été largement compensés par l'appétit énergétique du « monde moderne » qui ne sait pas évoluer sans encore plus d'énergie.

50% d'adhésion aux objectifs de la lutte mondiale contre le réchauffement climatique, c'est peu mais il faudra faire avec.

Les promesses de lendemains décarbonés ne suffisent plus, il faut désormais des actes forts. Le temps des engagements pour la saint glin-glin est révolu, c'est à peu près ce qui s'est dit la semaine dernière, et c'est ce qu'on attend de la prochaine COP 26.

Le retour des USA dans le concert climatique peut être un signe encourageant, mais un signe de quoi ?

Il y a deux gros obstacles à l'implantation d'une stratégie efficace : les sources fossiles d'énergie, et le mouvement anti-nucléaire.

Le trio Pétrole-Gaz-Charbon paraît indétrônable, il apparaît qu'il le restera jusqu'à épuisement des réserves, il y en a encore pour un siècle ou deux.

Ce trio est devenu le sang de notre société moderne, comment faire pour le remplacer sans mettre en péril cette société, et sans refuser au tiers-monde l'accès au progrès ?

Le nucléaire, dépourvu d'émissions de CO2, pourrait être une réponse partielle, mais il rencontre une opposition farouche, dont on comprend les motivations, qui plombe toute stratégie qui y ferait appel.

La COP 26 devra donner des réponses claires à ces problèmes.

On a compris qu'en 2050 et au-delà le monde sera encore vivable grâce aux belles promesses, mais on fait quoi demain matin ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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