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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 17:10

13 Mai 2015

La stratégie électronucléaire reste la pierre d’achoppement de la transition énergétique. Rien de significatif ne pourra être décidé sans d’abord statuer sérieusement sur le sort de cette technologie qui fournit aujourd’hui 75% de notre consommation électrique.

Le projet de Loi transition énergétique, adopté le 14 Octobre 2014 en première lecture par l’Assemblée Nationale, reprend l’essentiel des promesses du Gouvernement:

- Part du nucléaire dans la production électrique ramenée à 50% à l’horizon 2025.

- Puissance électronucléaire plafonnée à 63,2 GW.

Après examen par le Sénat, le projet a été modifié en première lecture par cette assemblée le 3 Mars 2015. Le projet est actuellement soumis à l’Assemblée Nationale pour seconde et dernière lecture avant adoption définitive ( Procédure accélérée).

Concernant le nucléaire, les modifications apportées par le Sénat portent essentiellement sur la suppression de l’échéance de 2025, la réduction à 50% de la part nucléaire est conservée mais reportée « à terme », ce qui en fait ne change pas grand-chose, puisque personne de sensé n’imaginait que l’on pouvait arrêter vingt réacteurs d’ici 2025 !

Remarquons au passage que fixer un quota de 50% sans fixer de référence peut réserver quelques surprises:

Si la consommation augmente, ce qui ressort de nombreuses prévisions en cas de reprise économique, la part du nucléaire peut se retrouver à 50% sans avoir à arrêter un seul réacteur !

Si au contraire la consommation diminue, comme souhaité dans le projet de transition énergétique, ce n’est pas vingt réacteurs qu’il faudrait arrêter d’ici 2025, mais trente voire davantage.

Le nombre de réacteurs dont l’arrêt doit être programmé se situe donc entre zéro et trente, selon l’évolution de la consommation, laquelle est évidemment imprévisible ! Ce n’est plus une stratégie, c’est du guignol.

On voit qu’il est absurde d’inscrire dans une loi un quota qui n’est pas rapporté à une quantité d’énergie de référence. Mais les sénateurs n’ont pas relevé cette absurdité qui pourtant saute aux yeux d’un lecteur, même non averti.

Il apparaît donc que cette Loi ne règlera en aucune manière le problème de la politique électronucléaire, et laissera la transition énergétique dans l’incertitude la plus totale. Ce qui était probablement le but recherché par les lobbies de l’Industrie de l’énergie, qui se retrouvent devant un boulevard pour imposer la stratégie de leur choix à des hommes politiques complètement dépassés par une situation à laquelle ils ne sont pas préparés.

Ne parle-t-on pas déjà dans les couloirs du château d’augmenter le plafond de la puissance électronucléaire à 64,85 GW ? Ceci permettrait de démarrer l’EPR de Flamanville sans avoir à arrêter aucun vieux réacteur.

De la belle ouvrage…

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