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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 10:08

25 Mars 2014

L’annonce du prochain tarissement des sources fossiles d’énergie et la proclamation du rôle de l’Homme dans le changement climatique ont eu sur nos sociétés l’effet d’un électrochoc.

Une fois passée la phase de tétanisation, les effets d’un électrochoc se constatent après une période de récupération à l’issue de laquelle un état des lieux permet de mesurer l’efficacité du traitement.

Nous sommes entrés dans cette phase de bilan énergétique et le tableau clinique n’est pas des plus réjouissants.

D’un côté une petite minorité se partage la plus grosse partie des ressources de la Planète, y compris ses sources d’énergie; de l’autre côté la masse des laissés-pour-compte, qui aspirent à accéder au même niveau de progrès que la minorité.

Un simple petit compte d’apothicaire montre que c’est impossible, il n’y en aura pas pour tout le monde, d’autant plus que le déséquilibre s’accroît en proportion de l’accroissement de la population du Globe, laquelle est promise à un doublement au milieu du siècle.

Dans le même temps, alors que la dissémination de ce fameux progrès requiert de plus en plus d’énergie, les sources sont en voie de tarissement.

La seule certitude qui se dégage de l’examen de ce tableau, c’est l’inéluctabilité d’une profonde mutation énergétique comme seule échappatoire à un affrontement généralisé autour des dernières gouttes de pétrole et produits assimilés.

Mais quelle mutation énergétique ?

Deux secteurs sont concernés par la révolution: les sources d’énergie, et l’efficacité énergétique.

Les sources devront être renouvelables, non polluantes, décarbonées ou à carbone recyclable.

Pour l’efficacité, les pertes de chaleur devront être minimales.

Le contre exemple est donné aujourd’hui par les moteurs de nos voitures, qui ne tirent parti que de 10 à 20% du potentiel mécanique du carburant, le reste étant dissipé dans l’Atmosphère sous forme de chaleur, à laquelle s’ajoute les polluants des gaz d’échappement et le dioxyde de Carbone.

Il y a aujourd’hui plus d’un milliard de voitures en circulation dans le Monde. On estime qu’il y en aura le double en 2 040 !

Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Face au défi auquel nous allons être confrontés au cours de ce siècle, les propositions pour résoudre la crise se classent en deux catégories:

D’une part, ceux qui estiment que le progrès technologique a dépassé les limites au-delà desquelles il devient pernicieux, et qu’il a prouvé son inefficacité puisqu’il est incapable de résoudre les problèmes de survie de la moitié de l’humanité. Il faut donc faire machine arrière et revenir à des comportements plus vertueux et respectueux de l’environnement. Les pays développés doivent adopter des modes de vie « soutenables » qui serviront d’exemple aux pays en voie de développement. L’énergie sera fournie par les sources ancestrales, tout de même améliorées par cette technique décidément irremplaçable.

C’est l’opinion soutenue par la mouvance écologique.

D’autre part, il y a ceux qui veulent continuer à surfer sur le progrès tout en reconnaissant la nécessité de préserver les richesses de la Planète. En conséquence, tout en admettant la nécessité de respecter l’environnement et d’économiser l’énergie, ils estiment pouvoir échapper à la décroissance en recherchant de nouvelles sources pour une énergie abondante et illimitée, capable de soutenir et accompagner la marche de l’Humanité vers un destin plus ambitieux que la simple survie. Aux énergies naturelles que sont le Soleil, le vent, l’eau, la biomasse, la géothermie, qu’ils considèrent incapables de soutenir les besoins futurs d’un développement technologique global, ils souhaitent ajouter des sources d’énergie plus « conséquentes » comme celles de la fission nucléaire, puis de la fusion, voire même à plus long terme celle de l’antimatière.

On voit donc se dessiner les contours de deux choix de société, susceptibles de se substituer aux clivages politiques traditionnels désormais obsolètes.

On a pu ainsi constater que l’alternance droite-gauche reste sans influence sur les décisions de politique énergétique, qui pourtant conditionnent l’avenir socio-économique du Pays.

Les centres de décisions stratégiques se sont déplacés vers les acteurs de terrain que sont les grands groupes industriels et financiers, le Parlement se voyant confier les tâches « domestiques » telles que la perception de l’impôt, l’optimisation des dépenses de l’Etat, la Sécurité Sociale, les retraites, le traitement social du chômage, le remboursement de la Dette, l’organisation des élections, et la gestion médiatisée des « affaires » qui agitent en permanence le microcosme judiciaro-politicien.

Plus le Monde devient technique et plus sa gestion devient une affaire de spécialistes.

Et quoi de plus technique que l’énergie ?

La pierre d’achoppement de notre stratégie énergétique est le Nucléaire.

De la décision de persévérer ou de se retirer du Nucléaire dépend notre avenir énergétique pour les cinquante prochaines années, et probablement au-delà.

Il ne serait pas normal que cette clé demeure entre les mains des grands groupes industriels et financiers; elle doit être confiée aux représentants du peuple, et il serait même logique que son usage fasse l’objet d’un référendum. Une telle consultation nationale aurait l’avantage de compter les forces en présence, à condition qu’elle soit précédée d’une campagne d’information qui soit autre chose que le simulacre de consultation nationale qui fut consacrée l’année dernière à la transition énergétique.

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