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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 09:44

Voiture électrique, gros appétit de kWh.

14 Octobre 2013

Nous vivons une époque de transition énergétique; les solutions technologiques adaptées à cette période changeante ne seront plus valables lorsque la transition sera achevée.

Par exemple aujourd’hui les voitures électriques les mieux adaptées sont les hybrides, car les carburants fossiles sont toujours disponibles sans rationnement et à un coût acceptable, on peut donc les utiliser en synergie avec l’électricité pour réduire les émissions de CO2 et assurer une autonomie suffisante.

Mais demain, dans l’hypothèse d’un épuisement des réserves fossiles, l’essence et le gazole ne seront plus que de lointains souvenirs et les biocarburants seront distribués avec parcimonie car réservés aux usages prioritaires.

nos voitures devront alors se contenter de l’électricité verte.

Aujourd’hui le parc automobile français comprend 38 Millions de véhicules, dont 32 Millions de voitures particulières.

On peut donc raisonnablement imaginer une France dont les routes seraient sillonnées par 32 millions de voitures électriques utilisées comme le sont aujourd’hui nos engins à moteurs thermiques, c’est-à-dire sur une base de 12 000 kms/an ( Source INSEE).

Sachant qu’il faut 20 kWh pour parcourir 150 kms ( Source Renault, modèle ZOE, usage combiné ville-route), le parc de 32 millions de véhicules électriques consommerait environ 50 TWh par an.

Ce chiffre est à méditer car la consommation des futures voitures électriques est rarement prise en compte dans les prévisions d’évolution de la consommation finale d’électricité du pays.

50 TWh représentent la production annuelle de 4 000 éoliennes offshore de 5 MW, soit 20 000 MW installés, auxquels il faut ajouter les installations de relève de compensation d’intermittence, elles aussi bien souvent oubliées dans les prévisions.

Rappelons que le Grenelle prévoit l’installation de 2000 MW d’éolien offshore pour 2020 ( 330 génératrices réparties sur quatre parcs), soit le dixième de ce qu’il faudrait pour faire rouler nos voitures électriques, si elles existent un jour...

50 TWh représentent également 75 % de la totalité de la production hydroélectrique française actuelle en année moyenne.

On peut aussi préférer produire ces 50 TWh avec une dizaine de centrales thermiques de 900 MW...

Aujourd’hui, 30 Millions de véhicules à moteur thermique consomment de l’ordre de 150 TWh en essence ou gazole, c’est-à-dire trois fois plus que ne consommeraient leurs équivalents électriques. Cette différence est due au très mauvais rendement réel des moteurs thermiques, qui ne dépasse pas 20% en moyenne d’usage, contre 60% pour l’électrique.

Le passage de l’automobile au tout électrique sera donc un réel progrès énergétique, mais il ne faudra pas négliger la consommation correspondante, qui sera tout à fait considérable.

Pour en prendre la mesure, il faut savoir que 50 TWh représentent la totalité de l’énergie primaire utilisée pour le chauffage de 10 Millions de logements conformes à la RT 2012.

Il faut bien réaliser que, lorsque les fossiles seront épuisés ou hors de prix, l’électricité verte aura la charge de fournir 70 à 80% de nos besoins en énergie finale, qui atteignent aujourd’hui près de 2 000 TWh.

( Le reste étant fourni par les autres énergies vertes ).

Il y a du pain sur la planche.

En face de ce défi inédit, aucun décideur politique ne peut raisonnablement décréter l’arrêt massif de réacteurs électronucléaires sans s’être assuré d’abord que des moyens de production de substitution soient prêts à garantir la relève.

Et ce ne sont pas 330 éoliennes qui pourront prétendre relever un tel défi.

On ne peut à la fois proclamer la fin de l’ère du pétrole et ignorer ses conséquences pratiques.

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