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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 19:23

16 Novembre 2010

Avec la mesure des variations de température moyenne de la basse atmosphère, la surveillance des niveaux marins est un autre témoin très important du réchauffement climatique.

Jusqu’à l’ère des satellites, les niveaux marins étaient mesurés par les marégraphes.

Ces mesures classiques ne sont pas suffisantes , eu égard à la précision exigée aujourd‘hui. En effet, ce système ( s’il est utilisé seul ) présente plusieurs inconvénients:

Les mesures sont relatives, le référentiel étant le lieu géographique sur lequel la station est implantée. Ce référentiel n’est pas stable, et ses déplacements ( rebonds post-glaciaires, affaissements locaux, effet des marées terrestres, volcanisme, etc…) ne sont pas connus avec précision. Or leur valeur est du même ordre de grandeur que les variations de niveau recherchées.

Les marégraphes ne constituent pas un réseau planétaire homogène, ils sont disposés en majorité dans l’hémisphère Nord, dans les régions de forte densité de population.

Les niveaux estimés n’étaient pas rapportés à un référentiel géodésique universel.

Dès les premières missions spatiales, les satellites ont été mis à contribution pour constituer un système global planétaire . Rappelons les missions TOPEX/POSEIDON, puis JASON 1 et JASON 2, et bien d’autres, qui ont permis progressivement la mise en place d’un maillage global constituant un réseau de mesure en concertation avec les stations terrestres de repérage géodésique.

Depuis 1993 on dispose de séries continues de mesures du niveau moyen des océans:

La courbe ci-dessous est extraite de:

 

http://www.aviso.oceanobs.com/fr/actualites/indicateurs-des-oceans/niveau-moyen-des-mers/index.html

 

Niveau-moyen-oceans_1993_2010.gif

 

Cette courbe présente une pente constante à +3,28 mm/an.

Il reste maintenant à identifier et comprendre les phénomènes qui sont à l’origine de cet accroissement de niveau.

Cet accroissement de niveau moyen, une trentaine de centimètres par siècle, peut paraître relativement bénin. Mais , comme toujours en matière de climatologie, ce n’est pas la valeur moyenne qui est importante, ce sont les variations régionales.

la courbe suivante est une cartographie des gradients régionaux des variations du niveau:

( Document de la même origine)

 

Variations-niveau-des-oceans.gif

 

 

On peut en tirer plusieurs enseignements:

Le gradient de variation du niveau marin n’est pas constant, il varie fortement d’une région à l’autre, de - 12 mm/an jusqu’à +12 mm/an. Certaines régions sont donc plus affectées que d’autres.

Les côtes Ouest Europe et Ouest Afrique sont affectées d’une légère augmentation de niveau, de l’ordre de 1 mm/an, facilement gérable si ce gradient n’augmente pas.

La région Sud-Ouest Pacifique par contre est fortement affectée par un accroissement de niveau très important.

Le Nord de l’Océan Indien est remarquablement stable, ce qui contredit certaines affirmations catastrophiques concernant le golfe du Bengale.

Une éventuelle stratégie de gestion des variations des niveaux marins devrait donc être essentiellement régionale.

Cette cartographie désigne clairement les zones exposées. Elle devra être confirmée par des relevés supplémentaires sur des périodes longues , au moins plusieurs décennies, pour vérifier qu’il s’agit bien de tendances de fond, et non de phénomènes à caractère oscillatoire.

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