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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 19:29

15 Janvier 2012

Dans les articles précédents nous avons tenté de faire le point sur le développement d’une industrie de l’éolien off shore en France. Nous avons constaté l’importance du retard ( au moins dix ans), et nous avons pris acte de la volonté du Gouvernement de relancer ce développement industriel par l’intermédiaire d’un appel d’offres pour un parc éolien off shore de deux fois 3 000 MW. Le but étant de susciter la création d’un savoir-faire et d’un outil de production français, générateurs d’emplois non seulement de services mais aussi industriels. L’indépendance énergétique et la relance sont à ce prix.

Nous suivrons attentivement l’évolution de ce projet.

L’autre volet des énergies renouvelables à fort potentiel est le solaire.

Si l’on excepte la partie Sud, la France ne figure pas parmi les pays les plus ensoleillés de la planète, ce qui n’est pas un atout en faveur d’une exploitation à grande échelle.

De plus, le territoire ensoleillé est fortement peuplé et comporte de nombreux sites classés surveillés de près par les associations de défense de l’environnement, ce qui constitue une source de conflits d’usage.

Quelle est la situation actuelle ?

Selon les chiffres du Syndicat des énergies renouvelables, le parc photovoltaïque raccordé au réseau au 30 Septembre 2011 atteignait une puissance installée de 2 233 MWc ( 1 949 MW en métropole et 284 MW en TOM et en Corse ).

Pour une production annuelle de 2,3 TWh.

Rappelons qu’un seul réacteur classique de 1 500 MWe produit annuellement 10 TWh.

Cette différence d’efficacité est due aux conditions d’ensoleillement; Le Soleil ne brille que le jour, comme dirait M. de La Palice, et son éclat n’est pas à son maximum dans nos régions. De plus, la plupart des installations sont fixes et donc n’exploitent pas la totalité de la puissance solaire disponible. Il faut savoir enfin que la puissance installée n’est qu’une valeur potentielle théorique qui dépend des paramètres locaux de rendement.

La production photovoltaïque totale actuelle représente le quart de la production d’un réacteur standard, elle est donc marginale dans le mix énergétique français.

L’objectif 2020 du Grenelle de l’environnement est de 5 200 MWc photovoltaïques installés. C’est une ambition modeste puisque cet objectif correspond à une production annuelle sensiblement équivalente à celle d’un seul réacteur classique, et de plus cette production est intermittente.

Cependant ce marché est très dynamique et l’on peut espérer une croissance significative qui permettra de dépasser les objectifs du Grenelle.

L’évolution de la puissance photovoltaïque installée justifie cet optimisme:

Sept 2008 20 MW

Sept 2009 150 MW

Sept 2010 600 MW

Sept 2011 2 000 MW

Le marché se divise en plusieurs segments:

Domestique < 3 KWc 91 % des installations 27% de la puissance.

De 3 à 250 KWc 9% des systèmes 43% de la puissance.

> 250 KWc < 1% des sys. 30% de la puissance.

La croissance est fortement dépendante de la politique de prix de rachat par le réseau.

Par ailleurs la recherche et le développement de nouvelles technologies est très active, le FUI ( Fonds Unique Interministériel) soutient de nombreux projets qui permettent d’espérer à la fois une amélioration significative des rendements énergétiques, et une réduction des coûts de production.

La filière photovoltaïque est donc prometteuse, à condition que le délicat équilibre entre les prix de revient et les prix de rachat par le réseau soit bien géré afin d’éviter l’effet d’aubaine ou le désintérêt.

Si l’équipement photovoltaïque des toits existants ne pose pas de problème d’emprise foncière, il n’en va pas de même pour les « grosses » centrales, dont la puissance est aujourd’hui limitée par l’emprise au sol.

Par exemple la centrale EDF de Toul, dont la mise en service est prévue pour 2012, occupe 367 hectares pour une puissance installée de 143 MWc. Le prix annoncé de 454 Millions d’euros permet d’estimer l’investissement à 3,17 M euros par MWc installé.

Le lecteur calculera aisément la surface nécessaire pour produire en photovoltaïque l’équivalent de l’énergie issue d’un réacteur classique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

V
En juin 2012, la capacité installée en France (hors DOM-TOM) est de 3.350 MWc. Pour une année moyenne, compte tenu de l'ensoleillement de chaque région, cela entraîne une production de 3.530 GWh ou<br /> 3,53 TWh.<br /> <br /> http://energeia.voila.net/solaire/solaire_pv_potentiel.htm<br /> <br /> C'est équivalent à 60% de la production moyenne d'un réacteur comme ceux de Fessenheim ou de Bugey qui ont déjà dépassé l'âge de la retraite depuis quatre ans.<br /> <br /> En Allemagne, où le solaire est beaucoup plus développé depuis de nombreuses années, malgré un ensoleillement moindre qu'en France, la production d'électricité solaire a déjà atteint 19 TWh en<br /> 2011, soit plus que trois réacteurs de Bugey.<br /> <br /> http://energeia.voila.net/electri/allemagne_nucle_renouv.htm<br /> <br /> En 2011 toujours, la production d'électricité renouvelable de l'Allemagne a été de 122 TWh, soit 29% à 30% de la production d'électricité nucléaire française.<br /> <br /> Ce devrait être autour de 140 TWh d'électricité renouvelable en 2012.
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