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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 09:26

27 Mai 2011

La radioactivité a mauvaise presse, au sens propre du terme, car les médias l’évoquent le plus souvent dans les contextes de son usage dans les centrales nucléaires, ou pour des applications militaires, ou encore en raison de la pollution qu’elle provoque.

La RNTR ( Radioactivité Naturelle Technologiquement Renforcée ) fait désormais partie des paramètres environnementaux critiques sous surveillance des autorités de santé publique.

Il est temps de nuancer quelque peu cette image en rappelant l’importance de l’usage thérapeutique des radionucléides, qui sauvent des dizaines de milliers de vies chaque année.

Dès que le pouvoir destructeur des rayons ionisants sur la cellule vivante furent connus, la médecine tenta de les utiliser pour éliminer les cellules indésirables de l’organisme, particulièrement les cellules cancéreuses.

Les rayons ionisants communément émis lors des désintégrations de radionucléides sont essentiellement des photons Gamma, des particules Beta ( Electrons et positrons ) ou des particules Alpha ( Noyau d’Hélium ).

Ces particules sont émises avec des énergies très diverses et des effets spécifiques sur l’organisme.

Un peu comme les projectiles utilisés par les armées :

La balle de fusil de dix grammes propulsée à 900 m/s n’a pas du tout le même effet ni la même portée qu’une grenade de 300 grammes lancée à dix mètres.

Les particules Alpha sont peu dangereuses à l’extérieur. Elles sont stoppées par une simple feuille de papier, ou par la peau, qui est un bon gilet pare-balle pour la circonstance. Par contre, lorsqu’elles sont générées par un radionucléide à l’intérieur du corps ( inhalation ou ingestion ) elles causent des dégâts considérables sur les cellules dans leur proximité ( une fraction de mm ).

Leur radio toxicité est vingt fois supérieure à celle des autres particules, il est donc essentiel de savoir cibler exactement les cellules à atteindre, ce qu’on ne sait faire que depuis peu.

C’est pourquoi elles n’ont pas ( ou très peu ) été utilisées en radiothérapie jusqu’à présent car le remède aurait tué le malade !

Notons au passage que notre corps est radioactif, à cause du Potassium 40 et du Carbone 14 qu’il contient, nous émettons environ 5 000 Becquerels !

Nous supportons cela très bien car ces deux radionucléides n’émettent pas de particules Alpha, ils se contentent de particules Beta, sinon nous ne serions plus là pour en parler.

 

 

Les photons Gamma ayant peu d’interaction avec les cellules, il reste les particules Beta pour tâcher de détruire les tumeurs sans trop de dommages collatéraux pour le malade.

La stratégie consiste à porter dans ou à proximité de la tumeur à détruire, un radionucléide présentant une radioactivité Beta, et de durée de vie pas trop longue afin de disparaitre de l’organisme assez rapidement.

Les munitions sont variées:

Iode 131, Yttrium 90, Samarium 153, Lutetium 177, Strontium 89, Irridium 192, et quelques autres.

Ces produits émettent également des photons Gamma, sauf Yttrium 90 qui n’émet que des Beta.

Ce sont les Beta qui sont intéressants ici.

Le challenge dans ce combat est de réaliser, au sens propre, une frappe chirurgicale, pour éviter le plus possible des dégâts collatéraux.

Diverses méthodes ont été utilisées, dont la description n’est pas dans notre propos. La méthode moderne consiste à « vectoriser » l’élément radioactif en l’associant à un anticorps spécifique de la tumeur à traiter.

Le produit est mis en solution et injecté dans l’organisme. Les anticorps monoclonaux servent de véhicule à l’élément radioactif , ce qui permet de limiter le traitement à la zone malade, avec des atteintes périphériques limitées.

Bien sûr ceci est un raccourci un peu abusif, mais c’est l’idée.

La bonne maîtrise des méthodes de vectorisation des radionucléides a permis d’envisager l’utilisation plus large des particules Alpha, jusqu’alors manipulées avec parcimonie à cause de leur grande toxicité. Des travaux de validation sont en cours dans le cadre d’un projet Européen.

 

 

 

http://gfme.free.fr/ 

Ce petit aperçu de l’usage bénéfique de la radioactivité avait simplement pour but de montrer que derrière un Mister Hyde il y a toujours un Docteur Jekyll.

 

 

 

 

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