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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 09:07

27 Avril 2011


Nous avons vu précédemment que, si les centrales nucléaires sont, à juste titre, suspectées de constituer un facteur de risque de contamination radioactive intense, elles ne sont pas, loin de là, les seules sources de pollution par les radiations ionisantes.


Il existe un autre facteur de risques, largement aussi important pour plusieurs raisons:


- Il est à peu près inconnu, ou du moins négligé, sauf des spécialistes.


- Son intensité croît avec le développement technologique.


- Il affecte l’environnement de manière invisible et permanente.


- Il concerne non seulement les travailleurs de l’industrie, mais aussi l’ensemble de la population.


- Il n’est pas médiatique car non spectaculaire.


Il s’agit de la radioactivité naturelle technologiquement renforcée.


Jusqu’à une période récente on admettait qu’un environnement radioactif de faible intensité ne présentait aucun danger pour la santé, dès lors que les doses reçues restaient inférieures à un certain seuil, fixé arbitrairement par les autorités «compétentes » .


On considérait comme normal que la population française reçoive une dose annuelle moyenne de 2,4 milliSievert, avec des variations « acceptables » jusqu’à 20 mSv et même davantage pour les travailleurs.


Mais le progrès des études épidémiologiques, menées surtout aux Etats-Unis, a montré que le rapport dose/effet est du type linéaire sans seuil, ce qui signifie que la notion de seuil de dangerosité n’est pas pertinente.


Désormais, le concept de seuil est remplacé par le concept ALARA ( As Low As Reasonably Achievable). C’est ce nouveau concept qui est maintenant retenu pour l’évaluation des risques relatifs aux effets stochastiques, en rapport avec la notion de facteur de risque.


Rappelons que l’on appelle stochastiques les effets qui se définissent en termes de probabilités de risques, par opposition aux effets déterministes, où tel effet produit à coup sûr telle cause ( on peut dire aussi dans ces cas que la probabilité est de 1).


L’OMS se préoccupe depuis longtemps de l’effet des radiations ionisantes sur la santé publique. La mise en œuvre, récente, du concept ALARA entraîne la remise en question des stratégies de santé publique.


Dans ce cadre, cette organisation a décidé de s’attaquer à l’un des ennemis public parmi les plus sournois, le Radon.


Il existe à l’état naturel depuis la nuit des temps, mais son taux est en augmentation constante à cause du progrès technologique qui va le chercher dans les sous-sols pour l’amener en surface et le répandre partout. On le trouve dans les habitations, dans l’eau, dans le gaz naturel,  à peu près partout.


Nous présentons ici une étude de l’OMS, parue en 2009, qui présente de manière exhaustive le problème du Radon et des pistes pour s’en protéger.


Voici l’essentiel du contenu de ce « Handbook ».


( Le document est en anglais )


« Préface:


Après de tabac, le Radon est la deuxième cause de cancer du poumon parmi la population générale. Des études épidémiologiques ont fourni des preuves convaincantes d’une relation entre l’exposition au Radon dans les bâtiments résidentiels et le cancer du poumon, même pour les taux de radioactivité relativement faibles habituellement mesurés dans ces locaux.


Malgré ces constats, seuls quelques rares pays se sont attaqués au problème de manière efficace.


C’est en 1979 que l’attention de l’OMS a été attirée sur les effets du radon sur la santé publique, et c’est en 1988 que ce gaz a été classé cancérigène.


En 1993, une réunion internationale ( Etats-Unis, Europe et Asie) décida une approche commune du problème du Radon et de son impact sur la santé publique.


En 2005, l’OMS a mis sur pied le « Projet International Radon » avec pour mission d’identifier des stratégies de réduction de l’impact du radon sur la santé humaine, et de développer la communication vers les décideurs et vers le public, sur les conséquences d’une exposition prolongée à ce gaz. Trente pays ont participé aux travaux, ce rapport est une synthèse des résultats et des propositions.


Résumé pour les décideurs:


Le Radon est un gaz radioactif qui se dégage des roches et des sols et tend à se concentrer dans les espaces clos comme les mines ou les habitations.


La voie d’infiltration par le sol est reconnue comme la plus importante source de radon dans les habitations. Les autres sources, comme les matériaux de construction ou les eaux, sont la plupart du temps de moindre importance.


(NDT: Cette affirmation doit être nuancée car l’accumulation de petites doses issues d’autres sources conduit à une contamination non négligeable).


le Radon est la composante principale de l’exposition des populations aux radiations ionisantes.


Des études récentes conduisent à estimer que la proportion de cancers du poumon attribuable au Radon serait de 3% à 14%, selon la concentration moyenne dans le pays concerné, et la méthode de calcul.


Les analyses indiquent que le risque de cancer du poumon croît proportionnellement à l’exposition au Radon. Ce gaz est la seconde cause de cancer du poumon après le tabac.


La plupart des cancers imputables au Radon se produisent parmi les fumeurs, ce qui confirme l’effet de renforcement mutuel de ces deux causes.


Les mesures du taux de Radon doivent être basées sur des protocoles standardisés pour garantir la précision et la pertinence des résultats.


Les taux de Radon varient avec les méthodes de construction et les habitudes de ventilation. Les résultats dépendent de la saison, et peuvent varier d’un jour à l’autre, ou d’une heure à l’autre. Pour ces raisons, la mesure du taux moyen annuel dans un bâtiment doit être effectuée sur une très longue durée, au moins trois mois, et plus si possible.


Il est important de prendre en compte le problème du radon dans les constructions neuves, mais également dans les bâtiments existants pour y apporter des solutions correctrices.


La principale stratégie de prévention consistera à assurer l’étanchéité du bâtiment vis-à-vis des entrées possibles par le sol, et d’établir une ventilation pressurisée.


( NDT: à condition que le renouvellement d’air soit précédé d’un filtrage).


Compte tenu de l’ignorance du public en matière de risque associé au radon dans les bâtiments, il est recommandé de procéder à une campagne d’information.


La mise en place d’un programme de santé publique axé sur le Radon sera de préférence gérée à l’échelon national.


Une telle politique nationale devra indiquer au public les zones géographiques à risques, et préciser la nature de ces risques.


Cette démarche devra être associée aux programmes existants sur la qualité de l’air et la lutte contre le tabagisme. Il sera mis en place un programme d’information et de formation des professionnels du bâtiment qui seront concernés par les mesures du radon et la mise en place des solutions de protection.


Il sera mis en place un système de diagnostic des bâtiments avec attribution d’un code en rapport avec le taux de radon mesuré avant chaque transaction ( NDT: comme pour l’indice de performances énergétiques).


Il sera défini un taux de référence à l’échelon national, à partir duquel seront calculés les indices de performance des bâtiments.


A partir des plus récentes données scientifiques, l’OMS propose le taux de référence de 100 Bq/m3.


( NDT: En France, après une campagne de mesures, il a été constaté un taux moyen dans les habitations de 66 Bq/m3, avec des valeurs dépassant 1000 Bq/m3 ).


Dans les pays, ou les zones géographiques, où ce taux ne peut être atteint compte tenu des conditions géologiques particulières, la référence choisie ne devra pas être supérieure à 300 Bq/m3, ce qui correspond à une dose de 10 mSv/an selon les calculs de la Commission Internationale de Protection contre les Radiations. »…….. Fin de traduction.


( NDT: Rappelons que la dose moyenne annuelle reçue par la population française est de 2,4 mSv, avec des valeurs extrêmes très supérieures).


Les détails du rapport sont ici:


 

 

 

 

http://whqlibdoc.who.int/publications/2009/9789241547673_eng.pdf   



L’article suivant précisera la situation en France.



 


 


 


 


 


 


 


 

 
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