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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 18:20

 

7 Mars 2012

L’enthousiasme suscité par l’émergence des énergies renouvelables décarbonées, porteuses d’espoir pour l’avenir de la planète, ne doit pas nous distraire de la réalité d’aujourd’hui:

En 2009 la production mondiale d’énergie primaire se répartissait ainsi:

- Pétrole: 32,8%

- Charbon: 27,2%

- Gaz naturel: 20,9%

- Biomasse: 10,2%

- Nucléaire: 5,8%

- Hydraulique: 2,3%

- Eolien, Solaire,

Géothermie: 0,8%

Source: « Key World Energy Statistics » iea.org

81% de la production d’énergie primaire est donc constituée par les combustibles fossiles carbonés, non renouvelables et fortement émetteurs de dioxyde de carbone.

10,2% sont attribués à la biomasse, essentiellement du bois énergie, dont une faible partie seulement est renouvelable.

Les énergies non émettrices de CO2 contribuent pour 8,9% du total, encore faudrait-il compter à part le nucléaire, dont l’avenir est compromis.

Les énergies renouvelables et propres ( Hydraulique, Eolien, Solaire, Géothermie) ne représentent donc que 3,1% .

Cette répartition appelle quelques remarques:

- Bien que technologiquement réalisable depuis une trentaine d’années, l’exploitation des énergies Eolienne et Solaire ne représente aujourd’hui qu’une part dérisoire de la production énergétique mondiale. Elles ne peuvent soutenir la concurrence des énergies fossiles qui sont disponibles à coût «dérisoire» . Elles ne pourront s’imposer qu’à la faveur d’une crise provoquant un renchérissement considérable et durable des combustibles traditionnels, ou de la mise en application sérieuse des accords internationaux sur la réduction des émissions de CO2, circonstances qui n’ont pas encore été observées à ce jour.

- Bien qu’au centre des débats planétaires en raison de la récente catastrophe du Japon, l’énergie nucléaire ne représente qu’une part minime de la production mondiale, environ la moitié de ce que fournit la biomasse. Son seul intérêt réside dans l’absence d’émission de CO2.

La puissance du lobby nucléaire a réussi ( jusqu’à Fukushima) à escamoter les inconvénients majeurs que sont les risques d’accidents catastrophiques, les risques à long terme représentés par les déchets, les risques de dissémination, et le coût réel du traitement des déchets et du démantèlement.

L’opinion est en droit de demander si l’on doit accepter de tels risques pour les générations futures.

Le trio de base Charbon, Pétrole, Gaz naturel, reste donc très largement majoritaire dans le mix énergétique mondial, et probablement pour quelques décennies encore, avec des variations locales.

Cette situation place notre civilisation technologique sur la corde raide, eu égard à la perspective d’épuisement de ces ressources.

La connaissance des réserves énergétiques est donc essentielle. La notion de réserve étant très variable ( Une réserve est toujours associée à un coût d’exploitation) selon les bases de l’analyse, on trouve des données différentes selon les sources.

Par exemple, voici les chiffres selon BP Statistical Review of World Energy 2009:

Pétrole: 44 ans

Gaz naturel: 64 ans

Charbon: 183 ans

D’autres données sont proposées par d’autres sources, mais qui ne modifient pas l’aspect qualitatif.

Il semble donc que le charbon restera maître du terrain à la fin de ce siècle, avec la participation de l’hydraulique, de l’Eolien, du Solaire, de la Géothermie, et de la Biomasse, à des hauteurs qui ne dépendent que de notre volonté de les promouvoir.

Le sort du nucléaire est en suspens. Il n’est pas possible de prévoir ce qui dépend de décisions politiques et/ou de recherches avancées dont les résultats sont par définition aléatoires.

Cette revanche du vieux charbon ira de pair avec la persistance des émissions de CO2 associées, qui resteront importantes malgré l’amélioration des procédés de combustion et l’application des procédés d’enfouissement.

L’augmentation du taux de CO2 sera naturellement maîtrisée par l’épuisement du pétrole et du gaz naturel, et l’accroissement de la production des énergies décarbonées et/ou renouvelables ( Biomasse).

Le taux de CO2 atmosphérique se stabilisera à un niveau probablement très supérieur au taux actuel, plus près de 700 ppmv que de 500.

A nous de construire un autre scénario…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

C
Il faut être optimiste.
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