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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 12:36

 

5 Février 2013

Le projet de Loi sur la tarification progressive de l’énergie (Loi Brottes) n’en finit pas de faire du bruit dans Landerneau, et même au-delà.

Toujours en discussion, avec de nombreux amendements, elle est censée entrer en application le 1er janvier 2015.

Sans entrer dans des détails qui nous plongeraient dans un véritable labyrinthe administratif (certains parlent d’usine à gaz), il faut rappeler que cette loi prévoit de taxer lourdement le gaspillage énergétique dans les bâtiments à usage d’habitation.

Avec sa consoeur la RT2012 ( Règlementation Thermique du Bâtiment), elle forme un couple auquel il devient impossible d’échapper, qu’il s’agisse de logements neufs ou anciens.

Nous voilà donc, contraints et forcés, placés dans l’obligation de procéder à une chasse au gaspi. Procédure légitime, car il fallait bien s’y mettre un jour, admettre que la fête est finie et qu’il faut éteindre les lampions.

Cette contrainte, ressentie comme une brimade par certains, va nous coûter cher. Il n’y a que deux options: Ne rien faire et supporter la surtaxation qui s’alourdira au fil du temps, ou investir dans une démarche de sobriété énergétique.

Dans un cas comme dans l’autre, la facture sera salée.

Cette perspective impose d’ajouter à la Loi un volet social qui définira les conditions de prise en compte de la précarité énergétique.

La prise en compte et la mise en œuvre des mesures de sobriété énergétique revêtira des aspects très divers susceptibles de générer une reprise de l’activité économique.

La transition vers la sobriété énergétique, qui s’effectuera sur une ou deux décennies, aura un coût qui avoisinera mille milliards d’euros.

Ces dépenses colossales seront effectuées en direction des entreprises qui prendront une part active à la mise en œuvre de la réforme:

Bien sûr d’abord les entreprises spécialisées dans la rénovation des bâtiments.

Les entreprises du bâtiment, qui tireront parti du surcoût de 10 à 15% des logements neufs BBC.

Les marchands de pull-over et de sous-vêtements molletonnés, car le premier reflex des usagers sera de baisser la température de leur logement.

Les médecins et pharmaciens, car le nombre de rhumes et mots de gorge vont monter en flèche.

Les marchands d’appareils de chauffage d’appoint à pétrole ou à gaz bouteille, qui échappent à la loi.

Les installateurs de cheminées et d’inserts, pour la même raison.

Les marchands de bois et dérivés, dont les affaires vont prospérer.

Les installateurs de toitures photovoltaïques.

Les installateurs de mini éoliennes.

Les installateurs de pompes à chaleur.

Les sociétés spécialisées dans le diagnostic énergétique.

Les marchands d’appareils de mesures à l’usage des précédents.

Les marchands d’appareils domestiques électriques, qui proposeront des matériels basse consommation.

Les marchands de cumulus électriques qui proposeront des appareils super isolés.

Les installateurs électriciens, qui proposeront des systèmes de délestage et de gestion d’énergie.

Les marchands de voitures électriques, car une batterie de 30 KWh rechargée à l’extérieur peut être utilisée à domicile comme source principale de courant et échapper ainsi à la RT2012.

Etc…

Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ?

Hélas non, car nous ne pouvons ignorer ce petit diablotin qui se rappelle toujours à notre bon souvenir: Le principe de réalité.

Nous n’avons parlé ici que du problème de la sobriété énergétique des bâtiments d’habitation, qui ne représente que l’un des multiples volets du vaste problème de la transition énergétique qui doit être entreprise.

D’autres programmes, encore plus importants, sont prévus:

- Développement des énergies renouvelables sans CO2: Eolien, Solaire, Hydraulique.

- Développement des énergies à carbone recyclable: Méthanisation, Biocarburants.

- Développement des procédés de stockage de l’électricité: Filière Hydrogène, pompage-turbinage, stockage chimique, etc…

- Refonte des réseaux de distribution électrique.

- Démantèlement des centrales nucléaires arrêtées.

- Développement des procédés de séquestration du carbone.

- Construction de nouvelles centrales à gaz à cogénération.

Il s’agit de travaux qui devront impérativement être menés à bien sous peine de conduire à l’avortement de la transition énergétique.

Ce n’est donc pas mille milliards qui seront nécessaires, mais probablement deux ou trois fois plus.

D’où sortiront ces milliards, sinon d’une colossale augmentation de la dette publique ?

Une partie de poker que nous n’avons pas le droit de perdre…

 

 

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