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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 17:04

 

10 Septembre 2012

Le battage médiatique autour de ce que l’on a nommé la transition énergétique, sous tendu par la condamnation populaire quasi unanime des énergies fossiles et du nucléaire, a créé un climat d’incertitude quant au devenir de nos politiques énergétiques dans les prochaines décennies.

On peut craindre que la fameuse transition ne soit affectée par des fortes turbulences, que la conférence environnementale de la semaine prochaine aura beaucoup de mal à prévenir.

Quelle que soit la compétence des intervenants, ils devront composer avec la réalité du terrain.

Or, que dit cette réalité ?

- Le nucléaire n’a plus la cote, il sera très difficile de faire accepter un renouvellement du parc vieillissant. Il faut donc se préparer à réduire significativement l’apport de l’atome dans le mix énergétique.

- Mais, malgré les exhortations en faveur des économies d’énergie, la demande continue de croître, il faut donc impérativement prévoir de compenser la baisse de production nucléaire par le recours à une autre source d’énergie.

- Le pétrole devient de plus en plus une denrée rare dont le prix ne peut que croître inéluctablement sur le long terme, pesant de manière insupportable sur la balance commerciale des pays non producteurs.

Il serait donc déraisonnable pour ces pays de fonder une stratégie énergétique sur ce produit.

- Le gaz paraît retrouver un regain d’intérêt pour plusieurs raisons: Les réserves conventionnelles seraient supérieures à celles du pétrole; les gaz de schiste constituent des réserves supplémentaires disponibles sous conditions; le recours au biogaz vient compléter le panel de sources possibles.

- Tôt ou tard le recours aux énergies vertes deviendra massif, le solaire et l’éolien constituant l’essentiel de leur participation.

Or ces énergies sont intermittentes, ce qui impose de disposer de ressources complémentaires fiables pour prendre le relais lors de l’absence de vent et/ou de soleil.

Faute de solutions de stockage de masse de l’électricité, il sera alors nécessaire de recourir à des centrales conventionnelles.

Ces éléments de réflexion sont évidemment pris en compte par les autorités responsables de l’approvisionnement énergétique du pays, indépendamment d’une quelconque conférence environnementale qui ne saurait en elle-même modifier la réalité des besoins.

Dans ce cadre a été lancé depuis plusieurs années un programme de construction de centrales thermiques à flamme de nouvelle génération. Ces centrales utilisent la cogénération et affichent des rendements pouvant atteindre 60%, contre 37% pour les centrales anciennes.

En voici une liste non exhaustive:

En 2005: Centrale DK6 de Dunkerque, 790 MWe .

En 2009: Centrale de Pont-sur-Sambre, par POWEO, 412 MWe.

En 2010: Centrale CycoFos, par GDF-SUEZ, 424 MWe.

En 2010: Centrale Combi Golfe, par GDF-SUEZ, 432 MWe.

En 2011: Centrale de Saint-Avold, par E-ON, 2x430 MWe.

En 2011: Centrale de Bayet, par ALPIQ , 408 MWe.

En construction:

Par EDF: Martigues, Pont-à-Mousson.

Par Direct-Energie, dans l’Oise.

Etc…

Ce programme énergétique, jugé selon les critères écologiques, paraît parfaitement hérétique puisqu’il exalte le recours aux énergies fossiles.

Il rencontre des manifestations d’opposants, par exemple à Landivisiau contre une centrale de 422 MWe devant entrer en fonction en 2016.

En fait c’est grâce à de tels programmes que la sortie du nucléaire et le développement des énergies durables seront possibles.

Un gros travail de communication sera nécessaire pour expliquer aux populations que les centrales à gaz sont un passage obligé vers les énergies durables et l’indépendance énergétique du futur.

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