9 Juin 2012
La définition d’une stratégie énergétique pour la France sera l’un des piliers du quinquennat.
Il n’est plus imaginable de continuer à tirer des bords entre les parcs éoliens off shore et les réacteurs nucléaires de quatrième génération sans jamais fixer clairement un cap au bateau France.
Il sera de plus en plus difficile de faire croire que l’on peut à la fois investir des sommes colossales dans le nucléaire, dans les énergies durables, dans les économies d’énergie, tout en soutenant les politiques du logement, de l’Education, de la Santé, de lutte contre la pollution, le tout dans un contexte de dette souveraine indécente.
La distribution de gages aux uns et aux autres n’est pas une stratégie, tout au plus un procédé pour calmer la foule, un peu comme le capitaine d’un navire fait jeter de l’huile pour calmer les vagues sans pour autant arrêter la tempête.
Fessenheim , c’est donc l’huile que l’on jette à la mer en pleine tempête pour calmer les vagues écologistes.
Fessenheim est un vieux machin entré en service en 1977. Après 35 ans de bons (?) et loyaux services, plus que deux ans et demi pour accomplir les 150 trimestres autrefois requis par la CNAV pour avoir droit à la retraite des vieux travailleurs. Mais la loi a changé, il faut maintenant 166 trimestres pour être libre de passer ses journées à la pêche.
Notre vieux Fessenheim sera donc admis à faire valoir ses droits à la retraite en 2017 seulement.
C’est du moins la date de départ qui a été annoncée par Nicole Bricq, Ministre de l’écologie, du Développement durable, et de l’Energie.
( Ceux qui trouveraient étrange cette coïncidence entre cette échéance et la fin de la mandature présidentielle feraient preuve de mauvais esprit).
Les tenants de la sortie du nucléaire sont évidemment furieux. Cinq années pour arrêter une centrale qui pourrait l’être en quelques heures !
A ce rythme, on n’est pas sortis de l’auberge. En 2025, c’est tout au plus deux centrales supplémentaires qui seraient mises à l’arrêt.
L’éventuelle mise à la retraite anticipée de Fessenheim, ou non, sera donc le test de la volonté du Gouvernement d’infléchir la stratégie énergétique du pays. Une prolongation de cinq ans induirait un doute sérieux sur la volonté de changement de la nouvelle équipe.
Il va de soi que cet arrêt de Fessenheim n’aurait de sens que s’il est accompagné de l’arrêt des travaux à Flamanville.