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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 14:32

19 Janvier 2011


L’arrêt de Superphénix en 1997 n’a pas interrompu les recherches françaises sur les réacteurs nucléaires à neutrons rapides.


Ni les démonstrations médiatiques du collectif « sortir du nucléaire » , ni la décision allemande d’arrêter ses 17 réacteurs d’ici 2020 n’ont réussi à  empêcher la création en 2001 ( à l’initiative du DOE, US Department Of Defense) du consortium international pour l’étude des générateurs de quatrième génération, qui regroupe 12 pays et Euratom.


Rappelons que l’Allemagne reste membre d’Euratom, ce qui la place dans une position ambigüe.


L’Inde, Israël et le Pakistan, non signataires du traité ne non prolifération, n’ont pu adhérer au Consortium Génération IV. Leur statut est indéterminé.


En France, le réacteur expérimental à neutrons rapides PHENIX , qui a survécu au torpillage de Superphénix, a permis au CEA de continuer à accumuler un savoir faire dans la filière de surgénération refroidie au sodium et du recyclage des déchets, ce qui le place aujourd’hui en pointe de cette technologie.


Conformément à son rôle de réacteur expérimental, PHENIX a essuyé de nombreux plâtres avant de pouvoir être raccordé au réseau pour fournir une modeste production électrique ( 140 MWe) avant d’être arrêté en tant que producteur de courant. A côté de ce rôle de production d’électricité, il a permis d’effectuer de nombreuses expériences internationales de validation des processus de transmutation des déchets radioactifs à vie longue en éléments à vie plus courte, voire en éléments non radioactifs.


Ces travaux ont été menés sous l’égide du centre ATALANTE ( ATelier Alpha et Laboratoires pour ANalyse des Transuraniens et Etudes du retraitement), situé à Marcoule.


PHENIX a été arrêté fin 2009.


Les besoins expérimentaux d’irradiation aux neutrons rapides devront désormais être satisfaits par les réacteurs japonais JOYO ou MONJU, ou chez les Russes avec BN-600.


Dans le cadre du programme Génération IV, Jacques Chirac a approuvé en 2006 le projet d’un réacteur à neutrons rapides refroidi au Sodium, d’une puissance moyenne ( 250 à 600 MWe). La décision de lancement doit être prise en 2012. Le projet ( ASTRID, Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration), pris en charge par le CEA et AREVA, est prévu pour aboutir en 2020.


Il sera financé à hauteur de 650 Millions d’euros dans le cadre du grand emprunt, et se déroulera avec la collaboration de AREVA, EDF, GDF Suez, et une collaboration internationale avec des partenaires ayant choisi les mêmes options énergétiques, comme le Japon.


La décision budgétaire de lancement est programmée pour fin 2012.


Il est évident que ce programme est suspendu au résultat des élections présidentielles de Mai 2012. Le précédent de Superphénix laisse peu de doute sur le sort de tous les projets français de surgénérateurs en cas de changement de majorité. Le pôle écologique du Parti Socialiste a été très clair sur ses intentions.


A côté du projet ASTRID, qui vise un démonstrateur industriel dans une technologie déjà expérimentée dans PHENIX  et ailleurs dans le monde, AREVA et le CEA supportent également le projet ANTARES ( Areva New Technology base on Advanced gas cooled Reactor for Energy Supply)  de réacteur à neutrons rapides et refroidissement à gaz ( Hélium) à haute température.


Ce projet est l’un des six sélectionnés par le Consortium Génération IV, le VHTR ( Very High Temperature Reactor ).


Le sort de ce projet est également suspendu au résultat des élections de 2012.


Deux conceptions de l’utilisation de l’énergie s’affrontent:


- D’une part un concept fondé sur un usage assez large de l’énergie, pour la dissémination du progrès technologique vers les pays émergents, afin de leur permettre d’accéder au standard de vie occidental . Ce concept induit une consommation énergétique en forte croissance, et donc la recherche de sources énergétiques abondantes.


- D’autre part un concept fondé sur une utilisation parcimonieuse de l’énergie, réduite aux besoins essentiels, compatible avec les ressources durables et non polluantes. Ce concept induit une reconsidération du standard de vie pour le rendre compatible avec les ressources énergétiques naturelles disponibles.



 


 


 


 


 


 


 

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