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7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 19:01

~Les soubresauts du climat.

7 Décembre 2013

De mémoire d’homme civilisé le climat de la Terre est demeuré à peu près stable, avec une température moyenne de la basse Atmosphère remarquablement constante autour

de 15°C.

Certes des petites variations ont pu être observées dans un passé historique. On parle ainsi d’optimum médiéval et de petit âge glaciaire, correspondants à des écarts de température moyenne de l’ordre du degré Celsius.

L’habitude aidant, l’Homme a considéré cette situation comme acquise et la société planétaire s’est adaptée à cet environnement au point de développer une grande vulnérabilité à tout éventuel changement brutal du climat.

Plus un système devient complexe et plus il est vulnérable aux perturbations extérieures. Les experts du GIEC considèrent qu’au-delà de 2 °C de réchauffement la situation serait difficilement gérable, au point de générer des catastrophes économiques accompagnées de grands mouvement de populations et donc des conflits territoriaux. Un refroidissement serait tout autant néfaste, avec des problèmes différents mais aux conséquences aussi dévastatrices.

Les variations observées actuellement sont attribuées pour l’essentiel aux activités humaines. Leur contrôle permet donc d’espérer maintenir des conditions climatiques gérables.

Mais c’est sans compter avec les variations naturelles.

La paléoclimatologie nous enseigne que la stabilité actuelle du climat est provisoire car elle correspond à la fin d’un palier post-glaciaire qui appartient à un cycle d’alternances climatiques extrêmes dont la période est de 120 000 ans environ. Certes la prochaine période glaciaire n’est pas prévue pour demain matin. Les experts ne la prévoient pas avant deux ou trois mille ans, ce qui nous laisse un certain délai pour prendre des mesures, mais enfin il faudra y penser un jour.

La période qui nous intéresse aujourd’hui se situe à la charnière entre la fin de la dernière glaciation et le début de la période post-glaciaire actuelle. Elle s’étend sur un millier d’années, entre -11 700 et - 12 700 BP environ, et porte le nom de « Dryas récent ».

Les climatologues s’y intéressent de très près elle car se caractérise par un soubresaut violent et brusque de la température d’une amplitude de 10 °C . Ces variations, relevées dans les carottes glaciaires du Groenland, ont été confirmées dans le reste du monde et ne furent donc pas seulement locales.

Ces relevés soulèvent deux problèmes principaux:

La chute de la température et sa remontée mille ans plus tard ont été très brusques, certains avancent même qu’elles ont pu se produire en quelques décades seulement.

Le second problème est que les scientifiques n’ont trouvé aucune explication satisfaisante du phénomène, ou plus exactement les explications proposées sont nombreuses mais aucune n’est satisfaisante.

Nous n’entrerons pas dans cette controverse qui nous dépasse quelque peu, mais nous voulons souligner que l’existence de tels phénomènes aléatoires dans le passé récent attestent de la vulnérabilité du climat, et surtout de la possibilité de variation brutales de grande ampleur.

Nos lointains cousins du Paléolithique supérieur ont eu à souffrir des rigueurs du Dryas récent, qui a fortement perturbé les tentatives de sédentarisation des chasseurs-cueilleurs. Il leur faudra attendre - 10 000 pour retrouver des conditions propices à l’épanouissement de la civilisation.

Parmi les hypothèses avancées pour expliquer cet épisode de re-glaciation du Dryas, on trouve des versions « classiques » évoquant un arrêt de la circulation thermo haline, ou un épisode d’activité volcanique intense, et des versions moins conventionnelles comme la chute d’un astéroïde.

Cette dernière proposition, irrecevable au siècle dernier, acquiert de plus en plus de crédibilité au fur et à mesure des découvertes de cratères récents à la surface de la Terre.

L’observation et l’étude des trajectoires des astéroïdes géo-croiseurs est maintenant une science à part entière qui mobilise de gros moyens à la fois pour leur identification et pour l’étude des moyens de s’en préserver.

En effet, si notre société moderne aurait les moyens de gérer un réchauffement de l’Atmosphère de quelques degrés, elle ne pourrait rien contre un impact d’astéroïde de quelque importance capable de déclencher un basculement climatique de même nature que celui du Dryas récent.

La Science a permis à notre Humanité de prendre conscience de la fragilité de notre environnement et de la vulnérabilité de notre civilisation. Dans le même temps elle nous charge d’une responsabilité nouvelle vis-à-vis des générations futures.

Dans les temps anciens l’Homme se préoccupait de préserver sa vie, se reproduire, et trouver à manger pour le jour suivant.

L’invention de l’élevage et de l’agriculture l’on contraint à regarder au-delà du jour suivant, les saisons sont devenues son échelle de mesure du temps.

Le progrès et la conquête du confort l’ont amené à planifier sa vie et celle de sa famille, l’échelle de temps est devenue la génération. L’élargissement des connaissances scientifiques a ouvert l’horizon des préoccupations humaines.

Notre espèce se pense dorénavant dans la durée et s’inscrit dans les temps géologiques. Nous ne pouvons plus feindre d’ignorer les périls qui menacent l’Humanité, dès lors que ces périls sont identifiés.

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