4 Février 2011
La forêt française représente près de 30% du territoire ( 15,5 M ha ).
On peut penser qu’un tel patrimoine naturel favorise le développement d’une filière bois performante de nature à placer notre pays en bonne position commerciale, notamment à l’exportation.
Qu’en est-il exactement ?
Le rapport Puech, commandé par Nicolas Sarkozy, nous fournit un certain nombre d’informations:
Ref: Rapport Puech/ 2008/ Forêt française/ « agriculture.gouv.fr »
- Le secteur bois participe au second rang au déséquilibre de la balance du commerce extérieur, pour un déficit de 6,3 milliards d’euros !
- La régénération par plantation est en panne, le nombre de plants a chuté de 70% en 15 ans.
- La régénération est essentiellement naturelle, méthode trop longue et aléatoire, et insuffisante à reconstituer les couverts.
- La grande diversité des espèces complique l’exploitation des parcelles.
(La richesse écologique est en même temps un handicap commercial).
- Sur les 525 000 ha détruits par la tempête de 1999, seulement 125 000 ont été reconstitués.
- Les dégâts de Klaus ne sont pas encore réparés.
- Les 40 à 80 000 ha supplémentaires revendiqués chaque année ne sont que des friches broussailleuses inaptes à participer à la filière bois. En fait il s’agit essentiellement de déprise agricole dont le potentiel bois est faible.
- Les investissements consacrés à la forêt française sont parmi les plus faibles d’Europe.
- Le FFN ( Fonds Forestier National), créé en 1946 pour soutenir le développement de la forêt française, a été supprimé en 2000, pour réduire les charges des industriels de la filière bois.
- La filière du granulé est à peine en phase de croissance, et déjà la France doit importer des granulés d’Allemagne et d’autres pays de l’UE.
- Les industriels du bois n’exploitent que 60% de la ressource potentielle, ce qui laisse chaque année 36 Mm3 de bois inexploités.
- La forêt est trop morcelée, et 74% de la surface boisée est disséminée entre 3,5 millions de petits propriétaires privés.
- Une partie importante des forêts françaises est en zone montagneuse et/ou difficilement accessible.
- Les populations de grands gibiers, en surnombre, portent souvent préjudice à la régénération .
Ce tableau apocalyptique est probablement à nuancer, mais dans les grandes lignes il donne une bonne mesure de l’effort qui est à accomplir pour donner à notre pays une chance d’atteindre les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement.
Le rapport Puech fournit des propositions que nous analyserons dans un prochain article.