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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 16:07

24 Septembre 2010

Avant l’invention de Gutenberg, l’oralité était l’unique véhicule de transmission de la culture populaire. Les livres , recopiés sur parchemin, étaient réservés à l’élite.

Le procédé de Gutenberg permit de reproduire rapidement les ouvrages, mais le procédé resta longtemps artisanal, donc très onéreux.

La modernisation des procédés d’impression donna son essor au livre dans le milieu de la bourgeoisie, mais il fallut attendre le XIXè siècle pour le voir atteindre les classes populaires lorsque se répandit l‘apprentissage de la lecture.

L’usage du livre comme véhicule de la culture dans le peuple est donc récent à l’échelle historique.

Le livre audio est un retour à l’oralité, au temps des conteurs et des veillées au coin du feu. Ce retour aux sources est d’abord passé par la radio, tout le monde se souvient des « maîtres du mystère » et des pièces de théâtre régulièrement diffusées en soirée, que nous écoutions religieusement après le repas du soir. On ne peut mettre en doute le caractère émotionnel de l’écoute , il suffit de se rappeler la panique déclenchée par la diffusion de « La guerre des mondes » sur les radios américaines.

L’invention de la cassette et du baladeur a permis une diffusion plus large des productions audio. Les premiers livres audio étaient destinés aux personnes malvoyantes , mais ont très vite trouvé un plus large public notamment pour la diffusion des cours de langues.

Lors de l’arrivée du numérique c’est donc tout naturellement l’audio qui a bénéficié de ce progrès, grâce au CD qui a remplacé la cassette dans la continuité.

Les éditions de livres audio , d’abord destinées aux malvoyants, se sont ensuite orientées vers des productions pour la jeunesse , pour l’enseignement des langues, pour des dictionnaires interactifs. Une nouvelle clientèle s’est manifestée pour des productions plus généralistes d’ouvrages habituellement édités en format papier.

Le marché du livre audio devient significatif, il attire une clientèle plus réceptive à l’écoute , peut-être moins formée à la lecture. De plus , si l’édition est de qualité, le comédien lecteur donne vie au texte. Beaucoup de personnes viennent au livre audio, qui n’auraient pas fait la démarche d’acheter le livre papier.

Enfin, faut-il le rappeler, l’écoute d’un livre audio ne nécessite aucun matériel spécial onéreux , un simple lecteur MP3 suffit, ou même un vieux lecteur de CD.

En France le marché du livre audio est encore balbutiant, mais il représente déjà 10% du volume de l’édition aux USA, l’Angleterre et l’Allemagne sont également en plein développement.

La production d’un livre audio est onéreuse. Pour une lecture vivante donc attractive, il faut faire appel à un comédien de valeur , dont la rémunération sera en rapport. Rien à voir avec les livres audio gratuits enregistrés par des bénévoles dont les performances ne sont pas toujours à la hauteur de leur dévouement. De plus il faut ajouter la rémunération du propriétaire des droits , assurer la production soit sur CD, soit sur Internet au format MP3 et gérer la commercialisation sans oublier la TVA.

Les problèmes de contrefaçon sont les mêmes que pour les productions musicales et en général la diffusion des œuvres de l’esprit.

Il se pourrait donc que le livre audio, grâce à sa grande facilité d’utilisation, devienne un concurrent du livre homothétique, ou au moins se taille une part complémentaire de marché importante.

Affaire à suivre….

 

 

 

 

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