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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 18:48

13 Mars 2011


Nous venons donc de recevoir coup sur coup deux faire parts lourds de signification.


Le premier nous confirme de manière ô combien tristement démonstrative que l’énergie nucléaire est bien une source de risques majeurs.


Le second nous informe que les réserves d’énergies fossiles carbonées sont beaucoup plus importantes que prévu, grâce aux gaz de schistes.


Les dangers de l’énergie nucléaire étaient déjà connus bien entendu. On évoque toujours  les cas de « Three mile island » et de « Tchernobyl », en insistant sur les causes essentiellement techniques et humaines, donc susceptibles d’être corrigées. En effet chaque accident permet normalement d’en apprendre davantage sur les risques et de corriger les procédures et les règles de sécurité appliquées dans la conception et l’usage .


La catastrophe actuelle qui frappe le Japon est d’une autre nature. Ici pas de faute technique et pas d’erreur humaine, seule la Nature est à l’origine du drame.


On peut quand même se demander s’il était bien raisonnable de construire des centrales nucléaires au bord de la mer ( quasiment les pieds dans l’eau) dans un pays connu pour sa très forte séismicité , et à 250 kilomètres en face d’une énorme faille  active sous-marine qui encaisse l’affrontement de deux plaques tectoniques dont les mouvements capricieux sont bien connus.


Le Japon étant un pays développé et civilisé, on peut en conclure que les décideurs d’un grand pays à la pointe du progrès sont parfaitement capables de se conduire de manière déraisonnable.


Et c’est cela  qui fait le danger du nucléaire.


On peut à la rigueur prendre des décisions déraisonnables dans des actes courants qui ne peuvent entraîner de catastrophes, mais le nucléaire ne souffre aucune approximation. Il ne doit pas être mis entre les mains de personnes capables de construire une centrale les pieds dans l’eau et en face d’une faille active, sous-marine ou non.


Dès lors que de tels usages inconsidérés sont possibles, le nucléaire devient effectivement un danger pour l’Humanité.


Il sera facile maintenant d’obtenir que les programmes de prolongation de vie des centrales existantes soient remis en question, à tout le moins fortement encadrés.


Pour l’opinion, entre un excès de CO2 et Fukushima, le choix sera vite fait.


Dans ce contexte, la découverte des gaz de schistes dans nos contrées jusqu’ici dépourvues de la précieuse denrée, peut être vue comme une aubaine de nature à nous conférer une certaine indépendance énergétique, et une solution de rechange nous permettant d’envisager sereinement le retrait progressif du nucléaire.


Nous n’échapperons pas à un chantage pervers, les gaz de schistes en échange de l’abandon du nucléaire. Nul doute que la proposition sera considérée sérieusement de part et d’autre.


Il est donc fort probable que nous finirons, bon gré mal gré, par aller le chercher, ce gaz de schiste, pour obtenir de voir le spectre nucléaire s’éloigner.


Et peut-être aussi qu’en fin de compte, nous aurons les deux, mais ceci est une autre histoire….


Si le gaz de schistes devient effectivement un substitut, même partiel, du nucléaire, ses émissions de CO2 viendront grossir les volumes déjà rejetés par les usages classiques des autres énergies fossiles carbonées.


Il devient donc de la plus grande importance de s’occuper sérieusement du sort de ce CO2, puisqu’il semble admis que les énergies renouvelables propres ne pourront pas prendre la relève avant longtemps, et que la consommation globale d’énergie ne baissera pas significativement.


Les programmes de capture et séquestration du carbone reviennent alors sur le devant de la scène.


Si toutefois le taux de CO2 atmosphérique demeure un paramètre mondialement critique, mais n’anticipons pas…..


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