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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 19:35

11 Février 2012

Les hasards du calendrier entraînent parfois des courts-circuits inattendus.

Dans la campagne électorale qui bat son plein, tous les candidats sont d’accord sur au moins un point: pour sortir le pays de la crise il faut relancer l’outil industriel pour exporter et améliorer notre balance du commerce extérieur. Le slogan « Achetons français » s’est naturellement transformé en « Produisons français », tant il est évident que pour espérer vendre à l’export il faut d’abord commencer par fabriquer…

Le consensus autour de cet objectif semblait sans faille, avec la stratégie de soutien aux PME gravée dans le marbre à droite comme à gauche.

Jusqu’au jour où l’actualité s’est invitée dans ce concert harmonieux, sous la forme de deux pavés jetés dans la mare du ronron médiatique.

Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais…

Nous voulons parler de PHOTOWATT et de la nouvelle usine RENAULT du Maroc.

PHOTOWATT s’est voulu la concrétisation d’une démarche logique dans le cadre du développement des énergies nouvelles. L’entreprise a réussi à se doter du savoir faire lui permettant de maîtriser toute la chaîne photovoltaïque depuis le matériau de base jusqu’aux équipements de terrain. La première phase du programme gouvernemental de soutien aux PME et aux énergies nouvelles lui a permis de démarrer une industrialisation prometteuse. Mais le manque de continuité de la politique d’Etat, ainsi que la concurrence sauvage ( car affranchie de toute loi sociale) ont conduit PHOTOWATT à déposer son bilan.

Le fait que EDF se positionne en repreneur ( un peu forcé ?) ne change rien aux conditions de concurrence internationale ( essentiellement chinoise ). Ce que PHOTOWATT n’a pas pu réussir pour des raisons de concurrence chinoise et de manque se soutien de l’Etat, EDF pense le réussir grâce à sa force de frappe. Avec quelle recette ?

En tous cas, voilà encore une PME performante sacrifiée au mépris des promesses de l’Etat qui prétendait relancer l’outil industriel en soutenant les PME, comme le fait si bien le grand frère d’outre-Rhin.

Le deuxième pavé est bien sûr le milliard investi au Maroc par Renault pour y créer quelques milliers d’emplois rétribués avec un « salaire » quasi colonial, ceci afin de réduire d’autant les effectifs en France où, paraît-il, les ouvriers sont scandaleusement surpayés.

Voilà qui est de nature à relancer l’outil industriel en France…

L’analyse de notre stratégie future annoncée était pourtant très claire: ne cherchons pas à concurrencer le marché mondial sur le bas de gamme, basons nous sur l’excellence française pour innover et briller dans le haut de gamme.

Hélas notre incapacité à égaler les berlines allemandes nous a contraints à nous replier sur le menu fretin, là où les marges sont les plus faibles et la concurrence féroce.

Le pire, c’est que l’on nous promet un feu d’artifice avec la voiture électrique qui, elle, sera fabriquée en France… en 2020 ?

Sans nous préciser avec quelle électricité les batteries seront rechargées, attendu qu’en 2012 nous sommes déjà au bord de la pénurie.

Voilà qui met un peu de sel dans la soupe électorale que l’on nous sert tous les soirs.

 

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