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17 février 2019 7 17 /02 /février /2019 15:42

17 Février 2019

Pendant que les Etats tentent, avec plus ou moins d'enthousiasme, de mettre en œuvre un programme de remplacement des énergies fossiles par des énergies nouvelles plus respectueuses de l'environnement, le magasin reste ouvert et les affaires continuent.

Le diagramme suivant donne une image de la réalité du terrain :

La transition énergétique, une course avec handicap.

Depuis la COP 1 en 1995, vingt-cinq années se sont écoulées, durant lesquelles les promoteurs de la transition énergétique n'ont pas ménagé leurs efforts auprès des Etats, dont dépendent les grandes décisions, et vers les consommateurs qui seront les acteurs de la mise en œuvre de ces grandes décisions.

La première idée, avant de chercher à remplacer les fossiles, fut de réduire drastiquement notre appétit d'énergie en cultivant l'efficacité énergétique afin de réduire la hauteur de l'obstacle.

L'examen des courbes ci-dessus laisse penser à première vue que tout ces efforts ont été vains.

Pire même, puisque depuis 2 000 le taux de croissance de la consommation d'énergie a augmenté très significativement.

On connaît les trois facteurs principaux responsables de cet appétit:

D'une part la démographie. Durant les quarante dernières années, la population de la planète est passée de 4,4 Milliards d'individus à 7,6 Milliards, soit une augmentation de 72 %.

D'autre part la mondialisation pour le meilleur et pour le pire. Les modes de vie énergivores des pays développés « contaminent » les pays en voie de développement, créant un accroissement fulgurant de la demande énergétique.

Enfin les modes de vie des pays développés, orientés vers toujours davantage de technologie, dont l'accroissement n'est pas compensé par l'amélioration de l'efficacité énergétique.

La question de savoir jusqu'où cet appétit d'énergie pourra être satisfait n'est pas vraiment posée car personne ne conteste aux pays du Sud le droit d'améliorer leurs conditions de vie.

Quant à la démographie, les meilleurs prévisions annoncent une population planétaire de 9,8 Milliards en 2050, et 11 milliards en 2 100.

A moins de croire au père Noël, il faut donc s'attendre à un accroissement consistant de la demande mondiale d'énergie dans les prochaines décennies.

Aujourd'hui ce maelström planétaire est alimenté essentiellement par les énergies fossiles ; la participation des énergies renouvelables existe, mais le rythme de croissance doit être supérieur à celui de la demande énergétique pour espérer voir baisser dans l'absolu la demande de fossiles.

Les renouvelables en sont encore à l'aube de leur règne, comme en témoigne le graphique suivant :

La transition énergétique, une course avec handicap.

Seul le charbon voit sa croissance s'inverser, après il est vrai près de deux décennies de croissance immodérée.

Par contre la crise de 2008 n'a laissé qu'une faible trace sur la consommation d'énergies fossiles, ce qui démontre la robustesse de la tendance à la croissance.

Quant à la production nucléaire, et malgré un regain d'intérêt en certaines régions, elle n'est plus un acteur majeur à l'échelle planétaire.

Les courbes ci-dessus donnent la mesure de l'effort colossal à accomplir au plan mondial, même si les bons chiffres constatés en Europe peuvent donner l'illusion d'une victoire à portée de mains.

Des succès sur le front européen ne garantissent pas la victoire au plan mondial.

Car en matière de climat aussi, Paul Valéry aurait eu raison en comparant l'Europe à un petit cap de l'Asie.

 

 

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