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12 septembre 2023 2 12 /09 /septembre /2023 15:44

 

La batterie solide française arrive...bientôt.

12 Septembre

Un constructeur de voitures se doit d'avoir la maîtrise des éléments essentiels qui les constituent, afin d'exprimer ses choix stratégiques, créer l'esprit de la marque grâce à son image, avoir le contrôle des choix technologiques, assurer son indépendance commerciale et industrielle, contrôler les méthodes et les coûts de fabrication, etc.

Dans la voiture électrique, la batterie est devenue un élément essentiel de par ses nouvelles attributions :

Elle définit la puissance de la voiture par le courant maximum qu'elle peut fournir.

Elle définit l'autonomie, qui est directement proportionnelle à sa capacité énergétique.

Elle définit pour moitié le coût de production du véhicule ( Aujourd'hui ).

Elle définit la durée de vie optimale de la voiture par son cyclage et l'évolution de son SOH .

Elle définit les conditions de recharge par son aptitude à accepter les charges rapides ( 2C, 3C, 5C …).

Son caractère d'élément essentiel est donc aujourd'hui évident.

( Ce n'est pas un élément que l'on peut acheter sur l'étagère d'un centre auto...)

Or, les constructeurs européens ne maîtrisent pas cette filière. La très grosse majorité des batteries des voitures électriques fabriquées en Europe provient de fournisseurs extra-européen.

Face à des industriels non européens capables de maîtriser l'ensemble des éléments de la voiture, et de la produire à des coûts que l'on sait, le « combat » paraît perdu d'avance.

Pour tâcher de « reprendre la main » en cette affaire, l'Europe soutient un vaste programme destiné à donner aux constructeurs européens les moyens de lutter à armes égales non seulement sur le marché automobile, mais également sur les marché futurs du stockage de l'énergie électrique.

( Les énergies renouvelables ont besoin de batteries, comme le réseau intelligent et les installations d'auto production ...)

Bien sûr il ne s'agit pas, du moins on l'espère, de faire des copies de ce qui se fait déjà très bien en Chine et ailleurs, l'affaire des panneaux solaires nous a servi de leçon, en tous cas on peut le penser.

Il s'agit donc de profiter de l'émergence de la nouvelle technologie* des batteries solides pour prendre le train non pas en marche, mais avant qu'il soit parti sous drapeau asiatique.

Plusieurs dizaines de projets d'usines de fabrication de batteries lithium ont ainsi vu le jour en Europe, avec l'objectif d'équiper une bonne partie du parc européen.

* ( Rappelons les quatre points faibles des batteries actuelles au Lithium:

- La capacité spécifique ( Le poids ) : 300 kg pour 50 kWh.

- Le coût : 7 000 euros pour 50 kWh.

- Le risque potentiel d'emballement thermique .

- La faiblesse de la densité de courant par rapport aux performances demandées ( Charges rapides 4C ou 5C  : seulement 2C sur les batteries courantes ).

L'objectif de tous les fournisseurs de batteries est de corriger ces points pour améliorer l'image de la voiture électrique, et prendre (ou garder) des positions de leaders sur ces marchés ).

La France est ainsi partie prenante dans le groupe ACC ( Automobiles Cells Company ) qui réunit

Stellantis, Mercedès- Benz, SAFT (filiale de TOTAL énergies), et Prologium, pour mettre sur pied un activité de production de batteries de nouvelle génération destinée au marché européen.

Prologium ( Groupe taïwanais qui apporte son savoir-faire ) est déjà très actif dans la batterie solide, et apporte avec Saft une solide bibliothèque de brevets qu'il compte bien monnayer auprès de différents fabricants de batterie de par le monde.

Parmi les améliorations revendiquées par les brevets PLG ( Prologium ), on trouve :

- Amélioration d'un facteur 2 de la capacité spécifique.

- Amélioration du régime de charge ultra-rapide jusqu'à 5C .

- Suppression du risque potentiel d'emballement thermique.

- Réduction significative du coût de production.

Une première usine a été officiellement inaugurée dans le Nord en Mai 2023, avec une possibilité de début de production avant fin 2023.

La capacité de production annuelle est de 13 GWh ( 260 000 batteries de 50 kWh, ou 130 000 de 100 kWh ).

Deux autres unités ACC de production identiques sont prévues dans le plan.

Les premiers échantillons sont attendus avec l'impatience que l'on imagine...

( On ne sait pas très bien ce que fabriquera la nouvelle usine puisque la technologie est présentée comme en cours de mise au point...

En fait, la batterie solide est une sorte de serpent de mer dont on parle beaucoup dans la presse mais sans jamais en voir la queue, sauf sous forme de dispositifs imparfaits auxquels il manquent toujours dix-neuf sous pour faire un franc.

Mais le dispositif Prologium est peut-être la pépite qui fera taire les mauvaises langues, dont celle-ci ).

Rappelons que le parc européen se renouvelle à hauteur d'environ 13 Millions de véhicules neufs par an.

Le marché est donc immense, mais la concurrence extra-européenne l'est aussi...

De nombreux autres projets de Gigafactories sont en cours en Europe pour servir une bonne part de ce marché évalué à environ 1 000 GWh par an.

( Notons au passage que, lorsque les 250 Millions de véhicules du parc roulant européen seront électrifiés, leur consommation d'énergie électrique sera considérable, que l'on peut évaluer à plus de 600 TWh par an, dont 100 TWh pour la France...

100 TWh correspond à la production de 8 réacteurs EPR de 1 600 MW. )

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