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17 juin 2021 4 17 /06 /juin /2021 18:53

 

Fuite de gaz au réacteur EPR de Taishan, so what ?

17 Juin 2021

Les réacteurs EPR sont semblables aux réacteurs déjà en fonctionnement dans le parc français, du moins dans le principe. Les différences résident dans la réalisation, qui est censée introduire davantage de sécurité grâce aux leçons tirées des accidents de Tchernobyl et surtout Fukushima.

On devrait donc s'attendre à une fiabilité irréprochable, et à voir au moins disparaître les défauts identifiés sur les réacteurs de l'ancienne génération.

Rappelons que, sur cette ancienne génération la sûreté était fondée, entre autres, sur le principe des trois barrières de sécurité :

-Le confinement du combustible dans des gaines étanches.

-L'isolement et l'étanchéité du circuit primaire de refroidissement.

-L'enceinte de confinement de l'ensemble des organes sensible d'une tranche.

A l'époque on avait « oublié » une quatrième barrière, ou plus exactement on avait considéré qu'elle était inutile (!) : il s'agit d'un dispositif de récupération du corium en cas de rupture de cuve.

On a vu à Tchernobyl et Fukushima les « désagréments » que pouvait entraîner cet « oubli » en cas de rupture de cuve par LOCA ( Lost Of Cooling Accident ).

Pour l'EPR, on a repris le principe des mêmes barrières, en ajoutant cette fois la quatrième.

On a également renforcé considérablement les dispositions annexes telles que alimentations électriques de secours, protection contre les tsunamis et tout événement météorologique extrême, autonomie complète des différentes tranches d'une centrale, renforcement des équipes de sécurité, durcissement de l'enceinte de confinement, etc.

Avoir quatre barrières, c'est bien, mais encore faut-il qu'elles soient efficaces.

Or ce n'est pas le cas, enfin pas tout à fait.

En effet la première barrière, les gaines de combustible, n'est pas fiable au sens où elle n'est pas efficace pour confiner le combustible en cas d'accident ; elle a plus un rôle d'optimisation du processus de gestion de la combustion et du contrôle de la réaction nucléaire.

Cette barrière doit jouer son rôle pendant la durée de vie du combustible contenu, soit 12 à 18 mois; ensuite le combustible est renouvelé avec de nouvelles gaines.

Elle présente une grande vulnérabilité aux contraintes mécaniques, thermiques, chimiques, qui en font davantage un organe à protéger qu'un organe protecteur.

En fonctionnement normal, les produits de la réaction nucléaire restent confinés dans leur gaine (doivent rester confinés). Il y a plusieurs milliers de crayons combustibles dans un réacteur, donc autant de gaines ; lorsque la gaine de l'un (ou plusieurs) des crayons combustibles présente une fuite, les produits gazeux de fission ( Xénon et Krypton) s'échappent et vont polluer l'eau primaire de refroidissement .

On parle de « crayons fuitards », et la chose est bien connue sur les réacteurs actuels. La plupart des réacteurs de ce type sont affectés par ce défaut, qui n'est pas critique tant que la fuite ne dépasse pas un certain seuil.

L'eau de refroidissement est contrôlée, filtrée, et ces produits (radioactifs) sont mis de côté jusqu'à ce que leur radioactivité soit affaiblie (leur période est faible) ; ils sont alors expulsés dans l'Atmosphère ( !!.).

On conçoit que la détermination d'un seuil critique pour cette pollution est chose difficile. En effet on sait détecter la présence d'une pollution, et on sait éliminer les produits en question ; on pourrait donc accepter un taux relativement élevé de pollution. Mais on ne sait pas déterminer les circonstances de la ou des fuites et leurs emplacements, et surtout leur possible évolution dans le temps. Il est donc prudent d'arrêter avant d'atteindre un état qui pourrait devenir incontrôlable.

Il y a donc des seuils critiques dans le cahier des charges.

Si le taux de pollution de l'eau primaire dépasse le seuil critique, la consigne est d'arrêter le réacteur

et d'enlever le combustible pour procéder à une réparation, ou mettre au rebut l'ensemble du combustible.

Enlever le combustible nécessite évidemment d'arrêter le réacteur, d'attendre le délai requis, et de démonter le couvercle de cuve pour avoir accès au combustible que l'on peut alors extraire. Puis il faut le placer dans la piscine pour le refroidir, avant d'intervenir, ce qui est une opération longue et compliquée.

C'est évidemment un contretemps, mais en aucune façon un risque d'accident, à condition de respecter les consignes d'arrêt.

Sur un réacteur neuf, utilisé selon les règles, la fuite ne peut pas être due à l'usure ou au vieillissement des gaines de combustible*. Elle peut provenir d'un défaut initial, ou d'un accident au cours des manipulations de chargement.

*S'agissant d'un nouveau modèle de réacteur, il peut cependant apparaître des contraintes mécaniques d'un type nouveau...

Si on laisse les choses aller sans intervenir, la ou les fuites peuvent s'aggraver jusqu'à l 'entrée d'eau dans la gaine et une suite d'événements très fâcheux pour le réacteur. (et le personnel...)

Les consignes d'arrêt sont strictes et il est est fâcheux d'envisager un relèvement des taux limites au prétexte que l'on a besoins d'électricité.

Encore un coup dur pour l'EPR qui n'avait pas besoin de cette publicité.

Mais quoi qu'il en soit, s'il ne s'agit pas d'un accident de manipulation, alors il s'agit d'un vrai défaut qui peut compromettre la validité du concept lui-même.

Il faudrait alors concevoir une autre structure de première barrière, des années de travaux...

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15 juin 2021 2 15 /06 /juin /2021 19:34

 

 

Quelle consommation électrique en 2050 ?

15 Juin 2021

Notre article du 10 Juin se terminait sur ce constat surprenant :

Selon différents groupes d'experts, il n'existe aucun consensus sur les besoins d'énergie électrique de la France pour 2050.

Certes chacun avance des chiffres, mais avec de tels écarts que leur crédibilité est nulle.

Cette incertitude traduit pour le moins une absence de maîtrise de nos décideurs (ou supposés tels) sur les éléments constitutifs de l'évolution des besoins.

Non pas que ces éléments constitutifs soient inconnus, ils sont considérés depuis des décennies dans tous le bilans énergétiques par énergie et par secteur de l'économie.

Mais un constat des lieux à un moment donné ne permet pas d'augurer de son futur état si l'on ne se donne pas les moyens d'agir sur les différents facteurs.

Or des facteurs, il y en a beaucoup :

La mobilité électrique

Vaste sujet, qui englobe non seulement nos « bagnoles », qui sont tout de même 35 millions, mais également les véhicules poids lourds, de transports, de livraisons, collectifs, routiers ou chemin de fer, les véhicules de chantiers, et de terrassement.

Sans oublier les vélos et autres engins de transport individuel.

Tout ce beau monde est censé se convertir à des sources d'énergie renouvelables, utilisant soit de l'électricité, soit des biocarburants, soit de l'hydrogène avec une pile à combustible, soit un joyeux mélange de plusieurs sources dans des solutions hybrides.

Personne ne sait dire comment vont évoluer ces différentes solutions, et donc avancer des prévisions de marché avec un minimum de crédibilité sur les besoins futurs en électricité.

Car cette électricité verte, il faudra bien la produire.

Le projet d'interdire les véhicules thermiques polluants implique logiquement l'interdiction des hybrides et donc pose le principe d'une électrification massive des voitures.

Or, 20 millions de VEB (Véhicules Electriques à Batterie) consommeront près de 30 TWh annuellement.

La filière Hydrogène.

Cette filière, qui fait la une de la presse spécialisée mais qui comme l'arlésienne ne se montre pas souvent.

L'Hydrogène est depuis longtemps utilisé dans l'Industrie, et est produit à partir des fossiles. Ceci doit évidemment changer et l'une des solutions est l'électrolyse de l'eau à partie de l'électricité verte.

D'autre part ce gaz vert sera utilisé également avec une pile à combustible pour propulser une variété de véhicules électriques.

Ce même gaz doit servir également de moyen de stockage de masse pour compenser l'intermittence des sources éoliennes et solaires d'électricité.

Et last but not least, il sera mélangé au gaz naturel pour alimenter le réseau gazier pour le verdir au passage.

Toutes ces applications seront donc clientes d'une quantité d'électricité considérable pour produire cet Hydrogène salvateur.

Personne ne sait dire évidemment combien.

L'Hydrogène naturel.

Ce « cinquième élément», auquel les experts sérieux accordaient autant de considération qu'aux LENR ( Low Energy Nuclear Reaction), arrive sur le devant de la scène et pourrait bien étonner son monde.

Voir le sommet international des 2 et 3 Juin 2021 :

https://www.industrie-techno.com/article/l-excitation-monte-au-sujet-de-l-hydrogene-naturel-nous-avons-ca-sous-nos-pieds-depuis-le-debut-et-nous-ne-le-voyions-pas-lance-la-chercheuse-isabelle-moretti.65524

Les pompes à chaleur.

Les bâtiments de toutes natures, et particulièrement dans les secteurs résidentiels et tertiaires, sont l'objet d'une pression considérable pour d'une part réduire leurs besoins énergétiques et d'autre part éviter d'émettre du CO2.

Ils sont ainsi l'objet de deux campagnes, incitées par la réglementation :

D'une part réaliser une isolation thermique de plus en plus exigeante.

D'autre part améliorer l'efficacité énergétique de leur usage de l'énergie.

Les appareils de chauffage classiques ont un rendement énergétique inférieur ou égal à 100 %.

Par contre les systèmes utilisant une PAC peuvent prétendre à un coefficient énergétique trois fois supérieur, puisqu'ils prennent les 2/3 de leur énergie dans l'air du temps.

Il faut donc s'attendre logiquement à un très fort développement des systèmes de chauffage utilisant une PAC.

Mais les PAC fonctionnent à l'électricité, ce qui conduit évidemment à une demande supplémentaire du précieux fluide.

Evidemment personne ne sait dire combien. Certes on peut toujours avancer des hypothèses, mais pas plus crédibles que celles de Mme Irma.

La conversion à l'électricité de certaines applications industrielles.

De très nombreuses applications industrielles doivent faire appel à une source de chaleur ; certaines, à basse et moyenne température, utilisent des combustibles fossiles. Celles qui peuvent techniquement être converties à l'électricité sont susceptibles de choisir cette solution si la conditions de marché s'y prêtent ( Taxe carbone par exemple).

Là aussi ce marché est difficilement prévisible, mais il ne doit pas être négligé.

Il est à estimer en tenant compte des réseaux de chaleur existants utilisant la biomasse ou la géothermie.

L'évolution de la population.

Des prévisions à l'échéance de 2050 ne peuvent ignorer le facteur démographique et l'évolution des standards de confort et d'habitudes de consommation.

L'INSEE prévoit une croissance moyenne annuelle de la population de 0,3% et une diminution du nombre de personnes par ménages, ce qui mathématiquement augmenterait le nombre des ménages et donc la demande d'électricité.

De plus la demande de confort et donc d'équipements électriques est en augmentation.

Il n'est pas démontré que l'amélioration du rendement énergétique suffirait à compenser ces facteurs d'augmentation de la demande.

Les Biocarburants.

Les biocombustibles sont une alternative contre l'accroissement des émissions de CO2.

Ils sont donc appelés à remplacer une partie des fossiles.

Issus de la biomasse, ils cyclent du CO2 déjà présent dans l'Atmosphère et sur le moyen terme leur bilan carbone est nul, à condition de respecter le principe d'égalité des flux entrants et sortants.

Mais ils présentent des inconvénients dans d'autres domaines:

La première génération mobilise une partie de la SAU ( Surface Agricole Utile), ce qui crée un conflit potentiel avec les cultures alimentaires.

( Le maïs et la betterave utilisés pour faire de l'Ethanol ne peuvent en même temps nourrir les populations dénutries du Sahel ).

Ces produits ( genre E85) ne peuvent donc pas être généralisés sans violer les règles élémentaires de l'écologie.

La deuxième génération utilise les parties moins nobles des végétaux, mais suivant les choix ( énergie ou produits alimentaires) les espèces cultivées peuvent être délibérément choisies en faveur du biocarburant plutôt que de l'alimentation humaine.

La troisième génération ne présente pas ces inconvénients, mais elle n'a pas encore apporté la preuve de son efficacité industrielle.

L'utilisation des biocarburants dans la mobilité implique l'utilisation de moteurs thermiques dont les mauvais rendements sont incompatibles avec les objectifs d'amélioration de l'efficacité énergétique, et pas ailleurs leurs émissions polluantes ne sont pas supprimées.

Ce domaine des biocarburants demeurent donc une inconnue, qui se répercute sur la consommation d'électricité puisque entre les deux des choix devront être faits.

La compensation de l'intermittence des renouvelables.

Aujourd'hui on parle beaucoup de la production des énergies renouvelables éolienne et solaire, mais le problème de leur intermittence est très peu évoqué, voire même nié par une partie de l'opinion, parfois glissé sous le tapis en évoquant la possibilité de le résoudre avec des batteries, ce qui n'est vrai que pour une très faible partie.

Bien sûr la France possède des moyens hydroélectriques importants construits pour assister le nucléaire en complément de production, à hauteur de 10 % des besoins.

Ces installations sont progressivement transformées totalement ou partiellement en STEP qui sont un moyen de stockage classique pour l'électricité.

Mais ces moyens seront insuffisants lorsque la production d'électricité stable et continue des centrales classiques sera remplacée par des apports d'énergie fluctuants avec les régimes de vents et d'ensoleillement.

On ne peut plus construire de nouvelles centrales hydrauliques en France, pas plus que des step, pour ses raisons diverses bien connues.

L'autre moyen de stockage de masse considéré passe par la filière Hydrogène.

Il est évident que ce procédé comporte des pertes dans les différentes étapes ( Electrolyse + stockage+ transport+ piles à combustible ).

Pour compenser ces pertes il faudra donc produire davantage d'électricité (entre 10 et 20% de plus ?).

La 5G.

Ce réseau va induire un nombre illimité d'applications plus ou moins utiles, en tous cas consommatrices d'électricité. Même si chaque objet connecté ne consommera qu'une faible quantité d'énergie, leur nombre pèsera sur le total.

Par ailleurs la 5G contribuera également à l'amélioration de l'efficacité énergétique en général.

Personne ne sait dire aujourd'hui si le bilan sera favorable.

il existe ainsi de nombreuses raisons de voir la demande d'électricité augmenter significativement dans les prochaines décennies. Les chiffres avancés par l'Académie des énergies sont peut être impressionnants ( 730 à 940 TWh contre 480 aujourd'hui ) mais ne sont peut-être pas exagérés.

Le PPE évoque pour 2050 une possible demande électrique de 630 TWh, ce qui est très conservatif.

La stratégie pour passer de 480 TWh à 630 TWh en trente ans en se passant des fossiles est peut-être gérable avec des moyens classiques.

Mais pour passer de 480 à 940 TWh, toujours sans fossiles, il faut des moyens considérablement plus importants.

On aura bien sûr compris que cette querelle byzantine sous tend en réalité le débat sur le nucléaire.

Une demande électrique en baisse pourrait être compatible ( ? ) avec le retrait du nucléaire, bien qu'encore discutable.

Par contre si la demande électrique est en hausse significative ( + 40% en 2050 ), les renouvelables n'y suffiront pas, même en tripotant les chiffres de production.

Il faut vingt ans pour renouveler un parc nucléaire, il faudra donc se décider sans trop tarder, ou bien accepter les aléas du risque d'un mauvais choix dont il faudrait bien assumer les inconvénients.

 

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10 juin 2021 4 10 /06 /juin /2021 17:54

 

L'électricité fantôme de la transition énergétique.

10 Juin 2021

En 2019 la consommation française d'énergie finale s'est élevée à 1 750 TWh environ, soit 150 Mtep, toutes énergies confondues.

( Il s'agit des besoins des utilisations clients finales, compte non tenus des diverses pertes dues aux rendements de transformation, à la distribution, aux réseaux, pertes qui dépendent beaucoup de la nature de l'énergie )

Les fossiles se taillent la part principale de 62% (1 110 TWh).

Les renouvelables font 20% ( Hydraulique, Eolien, Solaire PV, ENRt+ déchets )

Le nucléaire se charge du reste, soit 18 % environ, exclusivement consacrés à l'électricité.

L'électricité couvre 27% du total des besoins (480 TWh ), fournis par le nucléaire, le thermique et la partie des renouvelables « électriques ».

(L'autre partie des renouvelables étant la biomasse et les biocarburants utilisés pour les applis non-électriques).

L'objectif de la transition énergétique est donc le remplacement des 62% de fossiles par des renouvelables, avec une option supplémentaire de 18% si le retrait du nucléaire est décidé, soit au total 80%.

Les énergies renouvelables peuvent se grouper en deux catégories :

Les ENRe, qui génèrent nativement de l'électricité, et les ENRt qui génèrent de la chaleur ( cette chaleur pouvant être convertie en électricité dans une centrale mais ce n'est qu'une option).

ENRe : Hydroélectrique, Eolien, Solaire PV et thermoélectrique, Géothermie haute température.

ENRt : Biomasse, Biogaz, Biocarburants.

Aujourd'hui on ne sait pas dire quelles seront les parts des ENRe et des ENRt dans le futur mix énergétique lorsque les fossiles auront été éliminés.

On ne sait pas non plus dire quand cette élimination sera réalisée ( on espère d'ici la fin de ce siècle ).

On ne sait pas davantage dire si et quand le nucléaire aura disparu, s'il disparaît un jour ou s'il est confirmé dans son rôle de ENRe. La décision appartient aux instances internationales qui, apparemment, ont autres choses à faire que de statuer sur cette querelle byzantine...

Faute de décisions claires confirmées par des programmes concrets, on ne peut faire que des hypothèses à partir des données actuelles.

Aujourd'hui en France, la production totale ENRe + ENRt est de 350 TWh, soit 20% des besoins 2019 en énergie finale.

Demain, si la transition énergétique est effectivement réalisée, et dans l'hypothèse d'une demande constante, ces 20% devront devenir 100% si le nucléaire est exclus des ENRe.

Dans ce cas les ENR qui fournissent actuellement 350 TWh devront demain être capables d'en fournir 1750 . Gloup.

Dans le cas, vraisemblable, où il y aurait 50% d'ENRe et 50% d'ENRt, d'où sortiront les 875 TWh d'électricité ?

Et les 875 TWh de biomasse, biogaz et biocarburants ?

Où sont les programmes de constructions des installations capables de fournir de telles quantités d'énergie ?

Notre estimation, bien que rustique, n'est pas contredite par les experts, les écarts portant sur la part du mix énergétique réservée aux ENRe dans les scénarios.

Voir par exemple :

https://www.connaissancedesenergies.org/quelle-consommation-delectricite-en-france-en-2050-la-bataille-des-chiffres-210323

L'Académie des technologies prévoit un besoin d'énergie électrique de 730 à 840 TWh en 2050.

RTE s'en tient à 630 TWh mais en conservant une part de nucléaire.

Un « léger » écart de prévision, qui suscite bien des controverses :

« Les prévisions relatives à la consommation électrique de la France en 2050 font l'objet de nombreux débats. Réagissant au travail de prospective de RTE, un collectif de 280 ingénieurs anciens élèves de l’École Polytechnique(8) a entre autres demandé au gestionnaire de réseau à ce que « soit étudiée une hypothèse où la consommation finale d’électricité serait [...] de 700 TWh par an, à quoi s’ajouterait une consommation pour produire de l’hydrogène » (soit une hypothèse proche de celle retenue par l’Académie des technologies) ».

Comme rappelé plus haut, les experts du PPE auront beaucoup de grain à moudre pour convenir d'une stratégie réaliste, d'autant plus qu'il reste à définir le programme de développement des ENRt.

En tous cas désormais nous connaissons la stratégie énergétique la plus récente :

« Wait ans see »...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 14:37

 

La tarification des recharges de batteries, un casse-tête.

28 Mai 2021

l'électricité est un fluide familier largement utilisé par tous les citoyens depuis la nuit des temps. Pour le consommateur avisé, abonné au tarif domestique réglementé, son prix moyen s'établit au niveau de 15 centimes le kWh environ pour un abonnement de 6 KVA.

C'est une sorte de référence populaire du prix de l'électricité.

Populaire au sens de très répandue ;-)

Le modèle économique qui sous tendait jusqu'à une date récente le secteur de la distribution domestique de l'électricité est issu historiquement du caractère quasiment régalien de la production, avec la monoculture de EDF dont l'Etat est actionnaire à plus de 70%, avec un parc nucléaire et hydroélectrique très largement dominant.

(EDF est qualifié de fournisseur historique, ce qui veut tout dire...)

L'électricité était alors, et est encore jusqu'en 2022 pour le tarif réglementé, un produit dont le prix était fixé par l'Etat.

Le consommateur étant aussi un citoyen électeur, ce tarif est demeuré « raisonnable » dans la mesure du possible.

(C'est vrai encore pour l'énergie elle-même, vendue aux particuliers à environ 6 centimes HT le kWh, çà l'est moins pour les taxes associées, qui deviennent de moins en moins « raisonnables »).

Dans la répartition des coûts entre secteurs domestique et professionnel, le citoyen électeur a été favorisé, d'où un tarif public parmi les plus bas d'Europe.

(Les allemands ont fait l'inverse, ce qui explique en partie la différence des prix pratiqués).

Hélas (?) cette situation est bouleversée par deux événements qui vont impacter ce modèle économique de papa.

Le premier est l'ouverture du marché à la concurrence, qui répond à la nouvelle doxa de la libre entreprise telle qu'elle est enseignée aujourd'hui dans les bonnes écoles de Commerce, et pour lesquelles l'électricité est désormais non plus un service stratégique et de première nécessité, mais

un produit générateur de profits.

L'électricité n'est pas encore importée d'Asie, mais...

Le « mais » fait référence au développement du réseau international de câbles, éventuellement sous-marins, qui permet des échanges internationaux du précieux fluide.

Dans ce nouveau concept, la notion d'indépendance énergétique de la France n'est plus qu'un très lointain souvenir et les notions, autrefois sacrées, d'obligation de service public et de stocks stratégiques sont un peu malmenées comme on peut l'imaginer.

Il faut bien vivre avec son temps, que diable...

Cette ouverture à la concurrence (Qualifiée de « pure et parfaite », tout un programme ) a suscité bien des convoitises et plusieurs dizaines (!) de fournisseurs d'énergie électrique sont sur les rangs en France pour tâcher de vendre des kWh que bien souvent ils ne produisent pas eux-mêmes.

Le citoyen un peu informé est conscient que, là où un fournisseur dominant perd de l'argent, à fortiori si le marché est autoritairement partagé entre plusieurs dizaines d'autres, la banqueroute est assurée.

Qu'à cela ne tienne, pour donner du grain à moudre à ces concurrents quasiment factices, « on » a décidé de leur céder une partie de la production nucléaire de EDF à un prix de braderie (42 euros le MWh). Ce qui évidemment achève de mettre à genoux cette honorable maison, d'autant plus que par ailleurs Bruxelles exige la mise à l'encan du parc hydroélectrique sous des prétextes fallacieux, cachant la vraie stratégie qui est la destruction de EDF, un peu trop hégémonique aux yeux de certains.

C'est en bonne voie....

Mais ne nous égarons pas car ceci est une autre histoire...qui ne manquera pas d'avoir des répercussions sur le prix du kWh.

( Bye bye le kWh à 6 centimes HT )

Le second événement perturbateur est l'arrivée de la voiture électrique, censée remplacer les modèles à pétrole.

Tout a été dit sur ce changement de portage.

Il existe aujourd'hui 11 000 stations services délivrant des carburants fossiles, chacune offrant en moyenne 4 « pompes » capables de fournir en 10 minutes du carburant pour parcourir 700 km ( c'est une moyenne évidemment).

Ces facilités n'existent pas, pas encore, pour la voiture électrique.

Le parc de bornes de recharge est parcimonieux, voire sporadique, l'énergie disponible est assez fantaisiste quant à la puissance, à la disponibilité, à la durée acceptée, au format des câbles de branchement, au type de facturation, et bien sûr à la tarification pratiquée.

(Quand les bornes sont opérationnelles, ce qui n'est pas toujours le cas...)

Ces aléas restreignent l'usage du véhicule à batterie aux déplacements limités aux possibilités de la batterie, sous peine de se heurter aux problèmes listés plus haut.

( Ceci explique le succès des voitures hybrides, à double motorisation, qui est une triste farce ).

L'arrivée de la voiture électrique a suscité un grand intérêt en raison bien sûr de son absence d'émissions de CO2 et de polluants ( à l'usage ), mais aussi par les économies réalisées (supposées) sur le carburant nouveau.

Là où il fallait débourser plus de 10 euros pour faire 100 km avec un modèle thermique, il ne fallait plus que 2 euros avec le même modèle en électrique !

Et c'est vrai, mais à deux conditions : circuler en ville, où la récupération d'énergie au freinage est effective et avec une possibilité de recharge domestique à 15 centimes le kWh à la maison.

(voire même gratuitement sur certaines bornes de parking d'entreprises ou de centre commerciaux).

Mais les premières tentatives de déplacements de longues distances sur autoroutes ont vite mis en évidence des problèmes spécifiques :

A 130 km/h les moteurs électriques atteignent des régimes très élevés auxquels les pertes fer et cuivre pénalisent durement le rendement et accroissent considérablement la consommation; de plus, sur autoroute, la récupération d'énergie au freinage est inexistante, et surtout il faut faire le plein dans une station-service.

Et c'est là que se pose le problème du coût de la recharge et de la disponibilité des bornes.

Pour les carburants pétroliers les prix sont encadrés et les variations ne portent que sur une part minime concernant surtout la marge distributeur et le type de carburant que le client choisit. Les taux de TVA et la taxe sont identiques partout pour le particulier.

Pour la recharge d'une batterie il en va tout autrement.

Le client n'achète pas un produit, mais un service.

( Encore une situation ambiguë qui devra être clarifiée...)

Ce service est constitué par un certain nombre de prestations:

Localisation stratégique de la station de recharge.

Disponibilité d'un poste de branchement sans nécessité de faire la queue deux ou trois heures.

Puissance disponible selon le besoin du client : de 20 kW jusqu'à 350 kW pour les super-chargeurs.

Compatibilité avec les différents standards de branchements.

Confort d'utilisation : protection contre les intempéries, possibilités de restauration, etc.

Souplesse de facturation : abonnements, carte de crédit, etc .

Selon ces possibilités le prix pourra varier significativement notamment en fonction du temps d'occupation de la borne, et de la qualité de l'énergie appelée ( charge en 40 kW ou 150 kW par exemple ).

Ramené au prix du kWh domestique à 15 centimes, l'écart peut être considérable.

Il est évident que le service rendu sera très différent selon que la station n'offre que des bornes de 20 kW ou qu'elle permet la charge rapide à 150 kW, voire même super rapide à 350 kW.

Dans le premier cas il faudra des heures pour recharger une batterie de 100 kWh, dans le troisième cas vingt minutes suffiront. Il est normal que les prix soient différents.

Mais à l'opposé, si la station n'offre que des bornes à 150 kW, et que le client n'est pas pressé, il doit pouvoir procéder à un charge à puissance modérée sans payer le prix fort de la charge rapide dont il n'a que faire. Il paiera alors plutôt un supplément pour le temps d'occupation de la borne.

( Pour le prestataire il n'est pas indifférent que le client utilise la borne vingt minutes ou deux heures  !!).

Par ailleurs la taxe sur la consommation de produits énergétiques ( TICPE ) ne doit (ne devrait) porter que sur les kWh, et non pas sur le service. Il faut donc un compteur d'énergie sur chaque borne, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Et la facturation doit faire apparaître clairement la partie énergie et la partie service.

Last but not least, il faut décider sur quelle énergie portera la taxe ? Celle consommée par le client, ou celle qui est fournie à la station et dont une partie est perdue à cause des différents rendements ?

Et quid du (des) taux de TVA ?

Et re-quid de la signature de l'engagement de garantie de service public aujourd'hui exigée des fournisseurs alternatifs d'électricité ?

La fourniture de l'électricité de recharge de nos batterie n'est-elle pas un service public ?

Et d'où sort cette histoire d'abonnement auquel il faudrait souscrire pour avoir droit à telle pompe ?

A-t-on jamais vu cette farce dans les stations pétrolières ?!!

On voit qu'il reste de nombreux problèmes à régler dans le domaine de la distribution de l'électricité pour nos batteries.

Tous ces problèmes, et bien d'autres, sont toujours sans solution normative et la plus grande fantaisie règne donc dans le domaine de la tarification de la recharge.

(A la décharge des autorités « compétentes » (lesquelles exactement?) ce secteur est tellement évolutif qu'il serait vain de tenter d'établir une normalisation qui serait rapidement obsolète).

Il existe cependant des structures dont l'un des rôles, voire le seul, est de tâcher de mettre un peu d'ordre et de clarté dans ce problème qui risque de devenir un sérieux obstacle au développement du marché, et donc de la transition énergétique dans la mobilité :

Au niveau européen, l'AVERE ( Association des Véhicules Routiers Européenne ) dont la création remonte à 1978 à l'incitation de la Commission Européenne, suite aux chocs pétroliers.

AVERE France est en charge pour la France, et concernant le véhicule électrique, l'AFIREV ( Association Française pour l'Itinérance de la Recharge des Véhicules Electriques ) créée en 2015 , réunit des représentants des principaux acteurs de la mobilité et de la production et distribution d'électricité, et de la gestion des réseaux de recharge.

La voiture électrique, la vraie, aura décidément bien du mal à trouver sa place et à convaincre les citoyens qui commencent à se poser les vraies questions.

A suivre dans :

https://www.afirev.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 mai 2021 2 18 /05 /mai /2021 17:57

 

 

Petite chronique du CO2.

18 Mai 2021

Chaque COP (n) est l'occasion pour les Etats de réaffirmer l'urgence de mettre en pratique les bonnes résolutions prises lors de la COP (n-1).

Cette année la COP26 reprendra le vieux thème de ce qui est devenu un pèlerinage traditionnel à l'issue duquel chacun retournera à ses occupations, espérant la survenue d'un « deus ex machina » qui se chargera de réaliser les vœux des dévots de la croisade climatique.

Hélas, point de deus dans la machina et, comme en d'autres circonstances d'ailleurs, c'est à l'Humanité qu'il appartient de résoudre les problèmes qu'elle a créés par son usage inconsidéré des ressources de la nature.

Les « fautes » dont l'Homme s'est rendu coupable sont innombrables; le dérèglement climatique n'est qu'un des aspect de ces forfaitures; mais il a ceci de particulier que ses conséquences seront supportées par l'ensemble de la Planète et surtout qu'elles se feront sentir dans un délai très court qui n'autorise aucune tergiversation.

Il est admis que l'essentiel de ce dérèglement est dû aux émissions anthropiques de CO2, en majorité liées à l'utilisation des combustibles fossiles.

Or le CO2 de l'Atmosphère fait partie du cycle du Carbone qui inclut les océans, l'eau terrestre, les roches, les volcans, la biosphère, etc. Ce cycle est très long car il inclut des procédés eux-même très longs, notamment géologiques. Le CO2 injecté dans l'Atmosphère de façon inopinée y séjournera donc plusieurs siècles même si l'injection s'arrête aujourd'hui.

Et l'on n'est pas sûr de retrouver ensuite la même situation qu'au départ !

Il nous faut donc non seulement cesser d'émettre ce CO2 indésirable, mais également reprendre celui que l'on a inconsidérément répandu depuis un siècle et demi.

Les sources d'énergie de substitution aux fossiles sont pourtant connues, déjà industrialisées et pour certaines déjà en production, mais à un niveau mondial peu significatif.

( Solaire photovoltaïque et thermique à concentration, Eolien, Hydrolien, Géothermie, Biomasse, Bio carburants ).

D'autres sont des solutions d'avenir à valider comme la fusion nucléaire, ou l'Hydrogène naturel.

La fission nucléaire, bien que contestée, demeure cependant une solution qui répond au problème du CO2.

Il n'y a donc pas d'obstacle technologique.

Mais alors, où est le problème ?

Il faut rechercher les causes de la paralysie des Etats face à la transition énergétique dans l'impossibilité actuelle de décrire et d'implanter cette transition dans le respect des règles de la rationalité économique, qui est l'hypothèse centrale de la théorie économique.

L'être humain montre des comportements majoritairement irrationnels dans ses choix personnels.

Pour corriger cette tendance naturelle, source de nombreuses incohérences, la Société technologique s'est dotée d'un outil permettant de donner aux nouveaux projets une efficacité permettant le développement du progrès dans un cadre rationnel.

Il s'agit de la théorie économique moderne, qui repose sur le critère de rationalité.

Encore faut-il que soient précisés les critères retenus pour définir de quelle rationalité l'on parle.

Dans le domaine de l'Industrie, et donc de l'Energie, le critère essentiel de rationalité est l'efficacité financière.

(Dans le domaine de l'aide humanitaire, de la santé publique, ou de l'éducation, d'autres critères sont retenus, mais qui ne concernent pas les Compagnies cotées en Bourse).

Or, la transition énergétique exige un bouleversement complet des outils industriels existants et des méthodes de production, de distribution et de stockage de l'énergie nouvelle.

Et cela implique de renoncer à des outils de production existants (et rentables) pour investir des sommes colossales dans une nouvelle économie technologique dont le succès n'est pas garanti, ni au plan technique, ni au plan de la fameuse rentabilité économique.

Dans cette mutation il y aura beaucoup de coups à prendre et, faute d'une stratégie mondiale claire, il faudra garder deux fers au feu afin de ne pas être pris au dépourvu.

Par exemple les constructeurs historiques d'autos devront fabriquer à la fois des thermiques, des électriques et des hybrides, voire même des véhicules à Hydrogène, pour ne pas être largués.

Les grandes compagnies assises sur l'extraction, le raffinage, le transport et la distribution des énergies fossiles devront se diversifier dans les renouvelables ou céder leur place à de nouveaux exploitants des nouvelles sources.

La taxation du CO2 est un réflexe de politicien qui ne résout aucun des problèmes cités plus haut, et qui au contraire ne fait que charger la mule, en l'occurrence le consommateur final sur lequel retombera le fardeau d'un impôt nouveau.

(voir gilets jaunes)

Les exhortations de la COP 26 ne changeront rien à cette situation, à part les engagements qui resteront théoriques puisque les vrais acteurs ne seront pas présents.

Devant un tel chantier, seuls les Etats ont le pouvoir de prendre les choses en mains avec des moyens comparables à ceux qui ont conduit à remettre le monde en marche à la sortie du dernier conflit mondial.

La France a pu construire de toutes pièces un parc électronucléaire et un ensemble de barrages hydroélectriques pour au moins avoir de l'électricité.

C'est ce type d'action qui seul pourrait amorcer la transition énergétique. Les méthodes actuelles ne sont certes pas inutiles, mais leur efficacité insuffisante risque de nous mener jusqu'au XXII ème siècle avec encore 50% d'énergie fossile et 3 ou 4 °C d'augmentation de la température.

Il nous faudrait alors ajouter des dépenses complémentaires colossales pour corriger les conséquences de ce changement de climat ( Augmentation du niveau des océans, sécheresse, changement d'affectation des sols, déficit hydrique généralisé, déplacements massifs de populations, etc).

Il serait dramatique que cette COP 26 ne soit qu'un simple copier-coller des épisodes précédents, reprenant des engagements jamais tenus et se satisfaisant d'un tableau futur, idyllique certes, mais non accompagné d'un programme politique lui donnant quelques chances d'être réalisé.

La non rentabilité économique de la transition énergétique est une chose entendue, sinon elle aurait eu lieu depuis longtemps !

Il faut donc cesser de rêver ; ne cherchons plus à tordre les chiffres pour leur faire dire ce que les politiques voudraient entendre.

Bien sûr la transition énergétique finira par se fera d'elle-même par épuisement des réserves fossiles, mais quand, et faut-il accepter le risque d'un naufrage qui laisserait les pays fragiles encore plus démunis face à une situation de catastrophe qui verrait les pays riches se partager une énergie devenue parcimonieuse ?

En attendant la canicule permanente, vous pouvez toujours faire de bonnes affaires avec le pétrole, en consultant ceci :

https://actufinance.fr/investir/petrole/

Et bonne chance à la COP 26...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 09:51

26 Avril 2021

 

Dans notre article du 30 Janvier nous rappelions la croissance persistante de la consommation mondiale d'énergie de sources fossiles, et la croissance simultanée du taux de CO2 atmosphérique et de la température de la basse Atmosphère.

La cause semblait entendue, tout cela est lié et la responsabilité des activités humaines ne fait plus de doute, ce verdict est entériné par les experts du GIEC, qui réunit les travaux de la fine fleur des recherches en climatologie.

Les conclusions de cette auguste assemblée n'ont pas varié depuis deux décennies, sinon dans les détails.

Il est donc stupéfiant que, depuis cet avertissement solennel, quasiment rien n'aie changé dans les comportements énergivores, sinon à la marge.

Le message du GIEC n'a manifestement pas convaincu tout le monde, de tableau suivant en porte témoignage ( dans la mesure de la confiance que l'on peut accorder aux sondages).

L'humanité et le changement climatique, coupable ou non coupable ?

Il y aurait donc quasiment la moitié des sondés pour lesquels la responsabilité de l'humanité n'est que partielle dans le changement climatique.

Ce qui évidemment change tout ( pour ces semi-sceptiques ) quant à l'urgence de bouleverser leurs habitudes de vie pour tenter de parer un danger qui n'est pas nié mais dont la cause principale serait à chercher ailleurs.

Il est vrai que la climatologie est une science basée sur la « modélisation prédictive* » ; ces deux termes associés induisent naturellement une certaine méfiance. Sans aller jusqu'à évoquer Nostradamus, on peut comprendre que certains répugnent à considérer comme acquises des conclusions sur le climat futur de la Planète basées sur des connaissances d'aujourd'hui, même ( surtout ? ) si ces conclusions sortent de modèles informatiques. Tout le monde a entendu parler des phénomènes chaotiques et de leur grande sensibilité aux conditions initiales. Or, en matière de climat, ces conditions initiales dépendent de très nombreux paramètres, dont certains restent à découvrir, et dont les interactions ne sont pas encore tout à fait caractérisées ( c'est un euphémisme ).

Pour parler clairement, le climat obéirait aux « lois » du chaos, ce qui donnerait aux prévisions pour la fin du siècle un caractère de prédictions de mauvais aloi.

Une prédiction ne vaut que par la confiance accordée au(x) prédicateur(s), en l'occurrence le GIEC.

*Les bons auteurs précisent que dans le domaine de la modélisation prédictive :

« Il n'existe cependant aucune garantie quant à la survenue effective des données de sortie ».

Qu'en termes galants ces choses-là sont dites, disait Jean-Baptiste en d'autres temps....

Il y a ainsi des circonstances dans lesquelles la réalité prend la forme du consensus, lorsqu'elle ne peut être démontrée par les méthodes habituelles de la démarche scientifique.

Cette réalité « provisoire » est alors glissante, en ce sens qu'elle s'adapte aux nouvelles donnes apportées par les progrès de la recherche scientifique.

( A ne pas confondre avec les réalités alternatives chères à Donald ).

Il en a été ainsi pour de nombreuses découvertes où ce qui été admis comme vrai était remis en question quelques années plus tard, et plusieurs fois de suite.

Ce fut ainsi (et cela l'est encore) le cas pour la physique atomique, pour la médecine, pour l'astrophysique, sans que cela soit contesté, car la Science a su éviter de se figer dans des dogmes, au moins à l'époque actuelle...

Tant qu'il s'agit d'affaire de spécialistes et que la vie même des citoyens n'est pas directement impactée, tout va pour le mieux et le monde profite des retombées de cette Science à formulation variable, mais vivante.

Mais lorsqu'un résultat scientifique prend la forme d'une prévision qui nous annonce que notre civilisation va disparaître avant un siècle, et qu'il est urgent d'arrêter tout pour conjurer la catastrophe, on peut comprendre que certains émettent quelques réserves avant de brûler leur vaisseaux.

Voilà peut-être pourquoi les conclusions du GIEC ne recueillent qu'un consensus mou.

On ne peut pas espérer implanter une stratégie mondiale dans ces conditions, l'échec serait assuré, conduisant à une situation pire que celle qui nous attend si rien n'est fait.

Anyway, comme disent nos voisins d'en face, pour implanter une stratégie mondiale, il faut un gouvernement mondial, ce qui n'existe pas faut-il le rappeler.

Et personne ne souhaite un tel gouvernement, pour des raisons évidentes...

Un consensus mou ne peut aboutir qu'à des stratégies molles, voire même contradictoires voire pas de stratégie du tout, c'est alors un peu la politique du chien crevé au fil de l'eau.

Les courbes de croissance de la consommation d'énergie fossile et du taux de CO2 montrent sans ambiguïté que les efforts consentis jusqu'à présent ici et là n'ont eu aucun résultat, ou que ces résultats ont été largement compensés par l'appétit énergétique du « monde moderne » qui ne sait pas évoluer sans encore plus d'énergie.

50% d'adhésion aux objectifs de la lutte mondiale contre le réchauffement climatique, c'est peu mais il faudra faire avec.

Les promesses de lendemains décarbonés ne suffisent plus, il faut désormais des actes forts. Le temps des engagements pour la saint glin-glin est révolu, c'est à peu près ce qui s'est dit la semaine dernière, et c'est ce qu'on attend de la prochaine COP 26.

Le retour des USA dans le concert climatique peut être un signe encourageant, mais un signe de quoi ?

Il y a deux gros obstacles à l'implantation d'une stratégie efficace : les sources fossiles d'énergie, et le mouvement anti-nucléaire.

Le trio Pétrole-Gaz-Charbon paraît indétrônable, il apparaît qu'il le restera jusqu'à épuisement des réserves, il y en a encore pour un siècle ou deux.

Ce trio est devenu le sang de notre société moderne, comment faire pour le remplacer sans mettre en péril cette société, et sans refuser au tiers-monde l'accès au progrès ?

Le nucléaire, dépourvu d'émissions de CO2, pourrait être une réponse partielle, mais il rencontre une opposition farouche, dont on comprend les motivations, qui plombe toute stratégie qui y ferait appel.

La COP 26 devra donner des réponses claires à ces problèmes.

On a compris qu'en 2050 et au-delà le monde sera encore vivable grâce aux belles promesses, mais on fait quoi demain matin ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 18:10

 

La voiture électrique, accouchement difficile.

10 Avril 2021.

Il aura donc fallu dix ans pour réaliser que la voiture électrique à batterie (VEB) inaugure non seulement un saut technologique, mais également qu'elle entraîne un bouleversement des infrastructures associées et un changement radical de l'approche du concept de mobilité.

Les premières réactions du marché ont certes été prometteuses, mais c'était oublier que quelques hirondelles ne font pas le printemps.

En 2020 il y avait 200 000 VEB en France, pour un parc de véhicules de 32 Millions, soit 0,6 %.

Cette (très) faible représentation, après dix ans de promotion soutenue ( ô combien ) et malgré les primes à l'acquisition fort conséquentes, témoigne de la difficulté d'opérer un changement aussi radical sans avoir préparé le secteur à accueillir cette nouvelle technologie.

Il faut dire que la barre est très haute.

Le pétrole permet aujourd'hui de proposer des véhicules à moteurs thermiques qui offrent à la fois une autonomie supérieure à 700 km voire davantage, des performances attractives, un réseau l'alimentation en carburant de plus de 10 000 stations service qui permet de « faire le plein » n'importe où en moins de dix minutes sans file d'attente.

Un seul véhicule à pétrole, même bas de gamme, permet à la fois un usage journalier régional et l'accès aux grands itinéraires, et si nécessaire il est toujours possible d'atteler une remorque ou une caravane.

Ajoutons que la taxe carbone, censée contraindre les automobilistes à délaisser le pétrole, n'a pu être appliquée car on ne peut toujours pas tondre un œuf.

Quant à la vignette Crit'air, …. No comment.

Aujourd'hui, la voiture électrique à batterie ne peut pas offrir simultanément ces mêmes avantages.

Il n'existe aucun modèle de VEB possédant l'ensemble des qualités que l'on trouve dans un modèle thermique, même de moyen-bas de gamme.

( Nos articles précédents le démontrent amplement, et la presse spécialisée sérieuse le reconnaît )

De plus, très peu de VEB sont homologués pour le remorquage, ce qui est souvent dissuasif pour le futur client, surtout à la campagne...

Il apparaît clairement que l'ensemble des avantages dont dispose n'importe quel véhicule thermique ne peut être obtenu qu'avec deux véhicules électriques à batterie : l'un pour les déplacements locaux, l'autre pour les grands espaces.

Encore faut-il mettre un bémol sur l'usage « grands espaces ». En effet, si une grosse batterie de plus de 120 kWh permet d'afficher une autonomie de 4 ou 500 km ( d'ailleurs encore trop juste), le réseau ( 350 kW ) de recharge rapide de telles batteries n'existe pas encore pour satisfaire un volume de trafic important.

Et quel automobiliste accepterait de perdre une ou deux heures sur une autoroute pour récupérer 200 km d'autonomie sur une borne poussive incapable de lui fournir plus de 50 kW ?

Et quelle station service accepterait de voir ses bornes occupées trop longtemps alors que d'autres clients s'impatientent ?

(Le phénomène de « queuing » est déjà pris en considération dans certains pays, il est bien réel même s'il est complètement ignoré en France, et pour cause ).

Voir ici :

https://www.neozone.org/blog/wp-content/uploads/2019/12/tesla-superchargeur-800x469.jpg

Les constructeurs, évidemment conscients de ces problèmes, tentent de les contourner en proposant des véhicules hybrides.

Mais ces véhicules ne sont que des véhicules thermiques légèrement* électrifiés pour les peindre en vert car un « vrai » hybride coûterait les yeux de la tête .

*Certains ne disposent que d'une autonomie électrique ridicule dont le rôle réel est de réduire la consommation dans les conditions du test d'homologation.

(Il existe même des hybrides non rechargeables, qui ont, hélas, reçu l'homologation !!...).

Enfin, il ne faut pas oublier que la moitié des ventes de véhicules concerne des occasions. Or, une

Batterie de VEB doit être remplacée un jour ou l'autre et son coût est exorbitant. Un VEB sans batterie n'est qu'un morceau de fer. Sur un VEB d'occasion il est quasiment impossible de connaître l'état réel de la batterie ; l'achat d'occasion est donc une loterie, la perte pour le vendeur risque d'être une mauvaise surprise.

Le problème demeure donc entier, personne n'a encore trouvé le moyen de sortir de ce cercle vicieux.

L'Hydrogène vert pourra dans l'avenir constituer une alternative pour résoudre les problèmes d'autonomie et de temps de rechargement ( quelques minutes pour l'Hydrogène contre une ou deux heures voire davantage pour un VE à batterie, voire blocage en cas de queuing ).

Mais une filière Hydrogène ne peut être opérationnelle qu'à l'échéance de dix ans, avec de nombreux problèmes à résoudre ( Production d'Hydrogène vert, stockage, réseau de distribution, développement des piles à Hydrogène, etc ).

Et bien sûr développement des véhicules adéquats, ce qui représente des investissements très lourds pour des constructeurs qui devraient supporter à la fois le reliquat de véhicules thermiques ( à biocarburants?), les hybrides, et les électriques à batterie.

Des choix stratégiques devront donc être faits car il ne sera pas possible de supporter en même temps toutes les technologies.

En attendant cet Hydrogène salvateur (2020, 2030 ? ), et si les menaces qui pèsent sur les carburants pétroliers se précisent, contraignant les constructeurs à renoncer à produire des moteurs thermiques, et/ou interdisant l'accès des villes aux véhicules à pétrole, les usagers devront choisir de passer à l'électrique ou chercher d'autres moyens de se déplacer.

En cette occurrence, c'est donc la mobilité elle-même qu'il nous faudra repenser, en ménageant une place très importante aux transports collectifs dont le rôle sera déterminant.

Quant aux bio caburants, ils ne sont véritablement écologiques que s'ils sont de troisième génération, sous peine d'aggraver le problème. Ils ne sont pas encore prêts à prendre la relève du pétrole, et leur utilisation n'éliminera pas les émissions de polluants liés au moteur thermique.

Certains, plus pragmatiques que les penseurs de la stratégie, cherchent des solutions clé en mains pour doubler ce cap difficile qui nous attend au cours des deux prochaines décennies.

On peut citer l'entreprise EP Tender, qui tente de développer une solution de location de batterie remorquée qui pourrait être échangée rapidement dans des stations-service pour éviter l'obligation de recharger à une borne, coûteuse en temps.

Souhaitons-lui bonne chance car les problèmes de logistique et de sécurité sont nombreux dans ce domaine où les normes et la législation n'existent pas.

Rappelons par exemple que la plupart des VE citadins ne sont pas homologués pour tirer une remorque, or ce sont eux les premiers intéressés par une réserve d'électricité pour effectuer un long parcours occasionnel.

Voir ici :

https://www.avem.fr/2017/07/13/ep-tender-du-feu-vert-de-renault-jusquaux-impressions-sur-la-route/

Repenser la mobilité n'est pas chose facile.

Dès le milieu du XIX ème siècle ce problème de mobilité motorisée existait déjà ; il commença à recevoir une solution grâce aux compagnies de chemins-de-fer départementaux qui multiplièrent les petites lignes locales pour les voyageurs et les marchandises. La traction à vapeur était alors utilisée.

Mais ce développement fut stoppé par le pétrole désormais disponible et qui nous emmena là où nous sommes aujourd'hui. Il permit le moteur thermique, et donc les automobiles et surtout les camions et autocars qui tuèrent dans l’œuf les petits trains évidemment prisonniers des voies ferrées.

Voir ici :

https://www.ouest-france.fr/bretagne/finistere/finistere-des-balades-le-long-des-anciennes-voies-de-chemin-de-fer-6894144

Depuis quasiment un siècle, le développement du territoire et de la mobilité s'est effectué autour du pétrole. Le chemin de fer fait de la résistance mais rencontre beaucoup de difficultés, coincé entre la nécessité de service public et celle de la rentabilité financière.

On peut dire, sans tomber dans l'excès grandiloquent, que le pétrole est désormais le sang qui irrigue l'organisme territorial de la contrée. Et c'est ainsi pour l'ensemble du Monde développé.

Retirer ce sang, c'est tuer l'organisme si l'opération n'est pas compensée par des mesures appropriées capables de maintenir en action tous les rouages qui font le tissu social et économique.

Ces mesures appropriées ne sont pas identifiées aujourd'hui.

La première mesure à mettre en œuvre est évidemment le réseau de distribution électrique pour l'alimentation des autos en électricité, sans lequel la voiture électrique demeurera un jouet pour citadins. Quelles densité de bornes de charge, quelles puissances, quelles tensions, quelles situations, quels moyens de stockage ( Capacité de charge disponible ), quelle connectivité, quelle normalisation, quelles structures de contrôle de la conformité, quelle tarification, quelles responsabilité pour RTE, etc, etc.

Or cette première étape se déroule dans le plus grand désordre, sans qu'on puisse identifier les responsabilités, le plan de développement, les technologies prévues, le planning, ni même s'il y a un pilote dans l'avion...

Quant au prix de l'électricité délivrée, aujourd'hui c'est le régime pratiqué sur le souk d'Agadir qui s'applique.

Il est clair que tout cela n'est pas de nature à encourager le citoyen à passer à l'électrique ; il ne le fera que sous la contrainte, ce qui n'est pas souhaitable dans un pays prompt à revêtir les gilets et/ou les bonnets de triste mémoire.

L'automobiliste assez téméraire pour tenter Paris-Marseille en VEB un jour de départ en vacances sera bien inspiré de placer sa famille sous la protection de Sainte Françoise Romaine.

La seconde mesure, pourtant souvent évoquée lors des raouts sur l'écologie, concerne le rafraîchissement du réseau de transports collectifs, indispensables évidemment pour réduire le nombre de véhicules individuels en circulation .

Inutile de s'étendre à commenter la situation actuelle, nous en sommes encore à supprimer des lignes de chemin de fer dites secondaires, la tendance sera quasiment impossible à inverser.

A moins d'invoquer Saint Antoine...ou sa consœur précédente.

Quant à faire voyager nos voitures en train, c'était possible il y a quarante ans, c'est devenu un cauchemar aujourd'hui, on se demande bien pourquoi.

La troisième mesure consiste à préparer le réseau de distribution électrique à recevoir ce nouveau service qui sera gros consommateur d'énergie, et surtout de puissance.

Dix millions de VE branchés* chaque soir sur un chargeur domestique de 6 kW provoqueront un appel de puissance de 60 GW, supérieur à la puissance maximale du parc nucléaire actuel.

Cette situation est évidemment intenable. Un black-out général se produirait d'ailleurs bien avant.

Elle ne doit donc jamais se produire.

Pour éviter qu'elle se produise, il est impératif de gérer ce service en temps partagé, ce qui implique la mise en œuvre du réseau intelligent. Le Linky est prévu pour cela, mais la mise en œuvre du Smart-Grid est encore loin d'être opérationnelle.

*Dix millions de VEB représentent moins de 30% du parc de véhicules particuliers et utilitaires; c'est plus ou moins la prévision du PPE pour 2028.

Le déploiement du VE ne pourra avoir lieu que si ( au moins ) ces trois mesures sont suffisamment avancées pour accompagner la croissance du parc de véhicules électriques à batteries de manière crédible.

Faute de quoi nous devrons nous débrouiller avec des véhicules électriques dans un monde où la mobilité est conçue pour le pétrole mais où le pétrole sera interdit.

 

 

 

 

 

 

 

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26 mars 2021 5 26 /03 /mars /2021 16:29

 

26 Mars 2021

La quête du saint Graal de l'énergie.

Notre civilisation moderne s'est édifiée sur un socle qui est l'Energie.

Une recherche sur Google donne 77 millions de résultats pour le mot « Energie », contre 18 millions pour le mot « Dieu ».

Bien sûr, comparaison n'est pas raison, mais celle-ci donne quand même la mesure de l'intérêt du monde pour le sujet.

Lorsque la Science œuvre dans le domaine de l'origine du Monde, le concept de base n'est-il pas celui de l'énergie ? Le Big bang est-il autre chose qu'une explosion d'énergie ?

Quant aux religieux qui évoquent la création de toutes choses, le « que la lumière soit » est-il autre chose que le postulat énergétique que le scientifique formule dans « E = mc² » qui lie en un même destin la lumière et la matière sous la bannière de l'Energie ?

Certains même suggèrent que Dieu et l'Energie seraient de même essence, mais ne nous égarons pas...

( Ne dérogeons pas au principe de NOMA, Non Overlapping MAgisteria)

Bien sûr tout cela n'a été dévoilé que récemment, et mis en équations seulement au début du XXè siècle, puis perfectionné par l'exploration de la structure de l'atome, puis du noyau atomique, puis des dizaines de particules complétant la panoplie du physicien afin d'en donner une image mathématique ressemblante et surtout opérationnelle.

( Opérationnelle, ô combien, les bombes A et H et autres réacteurs nucléaires sont là pour en apporter la preuve).

Toutes les étapes de ces travaux ont mis en évidence l'omniprésence de l'énergie, et surtout montré le caractère colossal de la quantité d'énergie contenue dans le noyau de l'atome.

La quantité colossale d'énergie du noyau atomique ne pouvait qu'aiguiser les convoitises, et l'Homme ayant ouvert la boîte de Pandore, il fallait bien s'attendre à des surprises.

Mais au fait, c'est quoi l'énergie ?

Il n'existe aucune définition satisfaisante ; l'énergie est aussi difficile à définir que la vie, peut-être les deux sont-ils une seule et même chose.

Le philosophe s'approche de la vérité en évoquant le « Deus ex machina » , meilleure image que l'on puisse donner de l'Energie.

L'Univers est constitué de corpuscules et de rayonnements; cet ensemble est organisé en atomes, eux mêmes organisés en molécules, le tout résultant en un monde dont l'être humain s'efforce de comprendre l'essence et d'en tirer le meilleur parti possible.

A son échelle l'être humain est animé par l'Esprit, que certains préfèrent appeler âme, et que les plus grands penseurs se sont efforcés de découvrir sans jamais y parvenir.

Par analogie on pourrait dire que l'Univers est animé par l'Energie, qui en serait en quelque sorte l'âme.

Quant à connaître l'essence même de cette énergie, il faut y renoncer, comme de renoncer à savoir ce qu'il y avait avant le temps, ce qu'il y a au-delà de l'infini, ou pourquoi la vitesse de la lumière est liée à la masse et à l'énergie, ou pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien.

Même si l'être humain ne connaîtra jamais l'essence des choses, sa grandeur est de s'efforcer d'en tirer parti pour améliorer sa condition.

Autrefois les seules sources d'énergie étaient issues du rayonnement solaire : Le Soleil permet la vie, et donc l'énergie animale ; il met en mouvement l'atmosphère et le circuit de l'eau, qui procurent l'énergie éolienne et hydraulique. Le charbon, le gaz naturel, le pétrole, ne sont que des réserves d'énergie solaire dont l'utilisation a été différée.

On sait aujourd'hui que cette énergie, reçue sous forme de rayonnements, est le résultat d'une réaction de fusion nucléaire réalisée dans le Soleil .

L'humanité a découvert tardivement la radioactivité, et la présence de nombreux éléments radioactifs dans la croûte terrestre ( Une partie de la chaleur interne du Globe provient de leur désintégration; Le Radon de nos sous-sols est un Gaz radioactif issu de la filière de désintégration naturelle de ces produits. Le ministère de la santé lui attribue le décès de 3 000 personnes annuellement en France par cancer du poumon.

La société industrielle, toujours à l'affût d'une aubaine énergétique, fut-ce pour posséder une arme plus destructrice que celle du voisin, a bien sûr cherché à utiliser l'énergie nucléaire et a réussi au-delà de toute désespérance.

Fission et Fusion sont les deux seuls moyens connus de la science actuelle pour extraire de l'énergie des noyaux atomiques.

Leur mise en œuvre requiert des moyens compliqués, dangereux, extrêmement onéreux et polluants. Mais ce sont les seuls connus aujourd'hui, et encore faut-il préciser que seule la fission a pu être exploitée industriellement, et avec beaucoup de retombées toxiques.

Les travaux sur la fusion ont conduit à la bombe H, mais le procédé n'est pas encore assez contrôlé pour être utilisé industriellement ( voir projet ITER ).

Mais on ne doit pas écarter la possibilité d'une éventuelle troisième voie d'extraction de l'énergie du noyau atomique, voie initiée par Martin Fleishmann et Stanley Pons en 1989, et qui permettrait de réaliser la fusion à basse température.

La communauté scientifique dans son ensemble a dénié toute crédibilité à l'annonce des résultats des deux chercheurs, en termes non ambigus :

« Il n'existe aucune preuve ; Il s'agit d'un fantasme alchimique ; c'est une supercherie ; c'est de la pseudo science ; c'est totalement absurde ; ce sont des crackpots*, etc... »

* cinglés

Voila nos chercheurs habillés pour l'hiver...

On ne peut être plus clair.

Trente-deux ans plus tard, on en est au même point, mais une communauté de chercheurs indépendants continue à travailler sur le sujet.

( voir « Conférence Internationale sur la Matière Nucléaire Condensée »)

Le 23è ICCF ( International Conference on Cold Fusion) est programmé pour septembre 2023 à l'Université de Xiamen en Chine.

https://www.iccf21.com/

( On pourra également se reporter aux travaux de Louis Kervran sur les transmutations biologiques, en consultant ISBN 2-224-00831-7 )

Nous ne prendrons pas parti, mais il est important de connaître ce débat car il pourrait déboucher sur une révolution énergétique, et donc économique et sociétale.

Aujourd'hui les recherches sur la dite « fusion froide » sont cantonnées dans le purgatoire des idées classées saugrenues, en compagnie de la mémoire de l'eau, de l'homéopathie, de la télépathie, de la clairvoyance, du pétrole abiotique, de la vie extra-terrestre, etc.

D'autres idées, qualifiées en leur temps de saugrenues, y ont également séjourné plus ou moins longtemps, comme la rotondité de la Terre, l'héliocentrisme, les météorites, l'existence des microbes, l'aviation, les atomes, la relativité, les vagues scélérates, la supraconductivité à température ambiante, l'ancienneté de l'espèce humaine au-delà de 4000 ans, le gramophone, etc. Toutes ces « élucubrations » sont aujourd'hui passées dans notre quotidien.

Alors, n'enterrons pas trop vite la fusion froide.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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16 mars 2021 2 16 /03 /mars /2021 09:58

 

Le Nucléaire, chasse gardée de l'Etat.

15 Mars 2021

Autrefois en France, avant l'ouverture du marché de l'électricité à la concurrence, le secteur de l'énergie électrique était coiffé par EDF depuis la production jusqu'à la distribution en passant par le transport et les échanges internationaux, le tout chapeauté par l'Etat, au même titre que les fonctions régaliennes.

Ce réseau électrique fut organisé autour de l'électronucléaire et de l'Hydroélectricité avec l'objectif de donner à la France son indépendance énergétique dans le secteur de l'énergie électrique.

Ce plan a parfaitement fonctionné, faut-il le rappeler.

Mais les temps ont changé.

La France n'est plus que l'un des vingt-sept pays de la Communauté Européenne, laquelle est essentiellement une communauté économique ( CEE ).

On sait que l'économie est de nos jours administrée suivant le principe de la concurrence pure et parfaite, principe devenu le cathéchisme auquel l'Europe a adhéré, chaque pays membre étant tenu de s'y conformer.

Les récalcitrants ne peuvent que se soumettre ou se démettre, ce que nos voisins d'outre-Manche ont fait récemment.

Notre pays n'ayant pas (pas encore) manifesté son intention de les imiter, nous sommes dans l'obligation de nous conformer au credo.

La Commission ayant pointé du doigt le caractère monopolistique de EDF, la France fut mise en demeure d'ouvrir son « marché » de l'électricité à la concurrence.

Mais petit problème : Pour vendre de l'électricité, il faut d'abord non seulement la fabriquer, mais aussi la produire à un coût compétitif.

Plusieurs moyens peuvent être utilisés pour obtenir de l'électricité afin d'en faire commerce :

Le premier consiste à la fabriquer soi-même. Mais pas question de bidouiller un réacteur nucléaire, c'est une technologie sensible que l'on ne doit pas mettre entre toutes les mains et qui nécessite des investissements colossaux hors de portée du premier venu. Pas question non plus de monter des centrales à combustibles fossiles, émettrices de CO2, au moment où le client exige du propre et du bien-pensant. Oubliés aussi les barrages hydroélectriques genre Génissiat, ce n'est plus l'époque.

Reste alors à faire appel au solaire, à l'éolien, et à la petite hydroélectrique.

Mais même ces technologies, que l'on prétend très bon marché tant qu'on n'y a pas touché, se révèlent onéreuses et peu propices à tailler des croupières au grand EDF.

En effet dans l'Industrie small n'est plus beautifull, il n'est que de voir la course à la puissance dans l'éolien pour comprendre que là se trouve les bonnes affaires.

(C'est là que l'on découvre  que la vocation de EDF a toujours été de fournir de l'énergie électrique au pays, alors que ses futurs concurrents ont surtout la vocation de faire du business).

Le second moyen consiste à acheter de l'électricité sur le marché de gros européen, un peu comme l'épicier achète des carottes à un grossiste. Mais les cours du MWh sont capricieux et l'on sait qu'il est très risqué de faire du business en revendant un produit dont on ne contrôle pas le coût d'approvisionnement. On peut y laisser beaucoup de plumes.

Et de toutes manières les quantités sont très limitées car le débit des échanges frontaliers est lui-même très limité.

De plus il faut ajouter un dernier obstacle : pour être adoubé fournisseur du réseau français il faut se soumettre aux conditions légales de la garantie du service public de l'électricité, ce qui impose le plus grand sérieux dans ses approvisionnements.

( Cette exigence n'a pas « encore » été levée par la Commission, mais cela peut venir...)

Aussi,un troisième moyen a-t-il été trouvé, assez farfelu, dont l'étrangeté en a « sponté » plus d'un :

Il s'agit simplement de s'emparer d'une partie de la production nucléaire de EDF pour un coût inférieur à son coût de revient, ce qui est évidemment un bon moyen de concurrencer le dit EDF.

C'est le dispositif ARENH, mis en place en 2011 (Loi Nome), qui restera dans l'Histoire comme exemple de piratage organisé par la Commission de Bruxelles au nom de la concurrence pure et parfaite.

Ce tour de bonneteau a laissé sans voix les opposants au nouveau système économique, tant la ficelle était grosse.

Cette ponction piratée s'élève au quart de la production nucléaire, et ceci jusqu'en 2025, et au moment où EDF doit investir des sommes colossales pour conformer les sites nucléaires aux nouvelles règles de sûreté post-Fukushima.

(Et il y en a qui, après cela, reproche à EDF sa dette « colossale » tout en appréciant ses tarifs parmi les plus bas d'Europe...).

Pour tenter de mettre un terme à cette gabegie, il y a trois possibilités :

La première consiste à mettre fin au dispositif ARENH, mais celui-ci ayant reçu force de Loi ( Loi Nome), son abrogation pure et simple devra passer par le Parlement, lequel ne sera pas forcément d'accord.

La deuxième consiste à augmenter le prix de cession du MWh nucléaire à sa vraie valeur. Je suggère de retenir la valeur souvent avancée par les opposants à cette technologie, chiche...

La troisième voix consiste à nationaliser le nucléaire* pour le mettre à l'abri du piratage, c'est le but principal du projet HERCULE qui rencontre évidemment une forte opposition. L'énergie produite par cette entité serait alors vendue aux fournisseurs d'électricité à un prix unique qui serait bien sûr le vrai prix.

* En y mettant aussi les grands barrages, sur lesquels la « concurrence » fonde de grands espoirs.

L'aboutissement, ou l'échec, de ce projet HERCULE, outre qu'il mettrait fin à une situation grotesque, sera l'occasion de savoir si l'Etat français possède encore un peu de pouvoir dans sa stratégie d'indépendance énergétique, ou si le réseau national est devenu le souk de Marrakech livré aux charmeurs de serpents...

 

 

 

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12 mars 2021 5 12 /03 /mars /2021 20:04

 

 

 

 

La lutte contre le CO2, un conflit de sociétés.

12 Mars 2020

La transition énergétique implique (entre autres) le renoncement à l'usage des produits énergétiques fossiles carbonés.

Compte tenu des indicateurs du changement climatique déjà constaté, cette transition doit être mise en œuvre en urgence si nous voulons minimiser les conséquences de ce changement sur les conditions de vie de notre espèce.

Tels sont les termes du constat renouvelé tous les ans lors des réunions internationales ( COPXX ) chargées de suivre les engagements des pays participants et de faire le point de l'avancement des travaux.

Dans notre article du 30 Janvier dernier, nous avons montré que, malgré 26 années d'engagements des Etats et en dépit des efforts incontestables effectués dans le développement des énergies nouvelles, la consommation des énergies fossiles continue de croître de façon alarmante, + 55% sur les 23 dernières années !

Continuer dans la voie actuelle serait donc l'assurance de l'échec d'une stratégie très médiatisée mais inefficace au plan mondial, même si quelques succès peuvent être constatés ici ou là.

Il y a donc lieu de se poser des questions sur les raisons de cet échec et sur les mesures susceptibles de faire bouger les lignes.

Il ne faut pas croire que le problème climatique sera résolu naturellement par l'épuisement des réserves d'énergie des fossiles. Les échelles de temps sont différentes selon que l'on considère le tarissement naturel du trio Charbon-Pétrole-Gaz ( de un à trois siècles ) ou la menace de catastrophe climatique par dérèglement de l'effet de serre ( quelques dizaines d'années seulement ).

Les controverses autour des intérêts financiers respectifs des sources d'énergie nouvelles capables de se substituer aux fossiles sont dérisoires en face du risque couru par l'Humanité en cas d'échec du contrôle des émissions de CO2.

Ainsi, les guerres picrocolines autour du coût de production de l'éolien versus le nucléaire doivent cesser car elles ne sont que perte d'un temps précieux qui nous fera défaut au pied du mur.

De même, retarder de plusieurs années la construction d'un parc éolien offshore au prétexte qu'il nuit à l'environnement, c'est renforcer le risque de voir ce même environnement ravagé par des catastrophes climatiques non anticipées.

Nous ne pouvons plus nous payer de luxe de choisir entre telle et telle technologie, nous aurons besoin de toutes les technologies disponibles, y compris le nucléaire.

La crise du Covid nous a démontré que contre un ennemi mortel des moyens financiers considérables peuvent être mobilisé.

La crise climatique n'est-elle pas un danger mortel ?

Certaines pesanteurs intellectuelles et économiques, voire financières, entravent l'élan vers une transition énergétique puissante et suffisamment efficace pour prendre de vitesse la catastrophe qui nous menace si nous nous contentons d'une stratégie des petits pas hésitants.

Ces pesanteurs se manifestent parfois jusqu'aux niveaux des structures de décision, où elles introduisent les germes du doute quant à la réalité du risque encouru par nos civilisations :

Scepticisme envers la validité des prévisions du GIEC sur les hausses de température et/ou sur la responsabilité principale des activités humaines sur l'augmentation du taux des GES.

Optimisme exagéré quant à la possibilité de réduire drastiquement la demande mondiale d'énergie.

( Complètement à l'opposé des prévisions de l'AIE qui annonce une croissance de 30 à 45% de la demande mondiale d'énergie dans les trente prochaines années)

Doute quant à l'ampleur de la catastrophe annoncée, qui « pourrait » être contrebalancée par certains avantages apportés par le « nouveau » climat.

Croyance en une balance bénéfice-risque plutôt favorable.

Optimisme non justifié quant à l'efficacité du programme CSC (Capture et Séquestration du Carbone).

Doute quant à la possibilité de se passer de production « de base » pour l'électricité, les renouvelables fluctuantes ne permettent pas un service continu.

Espoir dans les possibilités d'exploitation de l'Hydrogène naturel dont la découverte récente pourrait apporter une contribution importante, mais quand ?

Renoncement à la  lutte  contre les puissances financières soutenant l'exploitation des sources fossiles d'énergie devenues « indétrônables ».

Manque de moyens financiers pour soutenir une transition énergétique exigeant des investissements colossaux ; seuls les pays riches pourraient assumer l'abandon des ressources fossiles.

(ce qui n'est pas tout à fait faux).

Or la lutte contre les émissions anthropiques de CO2 n'a de sens que si elle concerne l'ensemble de la Planète.

Par ailleurs, de nombreux pays ne possèdent pas d'infrastructures réseaux capables de distribuer l'électricité ou le gaz (biogaz) et sont donc dépendants du pétrole. Ils ne possèdent généralement pas davantage les infrastructures hydrauliques capables de stocker l'électricité et qui sont indispensables pour compenser la variabilité des sources éoliennes et/ou solaires.

Enfin, aujourd'hui l'électricité représente environ 25% de la consommation d'énergie. Demain, s'il faut abandonner les fossiles, il faudra bien se convertir à l'électricité, dont la part augmentera considérablement de 25% à 50 ou 60% ; c'est une surcharge considérable du besoin électrique que les renouvelables ne pourront pas prendre en charge.

Il existe ainsi de nombreuses raisons, bonnes ou mauvaises, qui tempèrent l'enthousiasme de certains décideurs peu soucieux de compromettre le développement de leur pays en abandonnant un système qui marche pour un autre qu'ils ne sont pas sûrs de pouvoir maîtriser.

Parallèlement au développement des énergies renouvelables, on constate un regain d'intérêt pour le nucléaire, à la fois pour son caractère décarboné et pour sa capacité à produire de grosses quantités d'électricité de façon continue non dépendante du vent ou de l'ensoleillement.

Aujourd'hui le nucléaire produit 25% de l'électricité Européenne et selon la SFEN, 72 réacteurs sont en construction dans le monde, et 160 nouveaux réacteurs sont en projet.

Il est probable que cette technologie devienne incontournable en attendant la disponibilité de renouvelables bien maîtrisées, probablement après 2050 voire au-delà.

Mais une partie de la société rejette le nucléaire, pour des raisons respectables, ce qui risque de transformer le problème technologique en problème de société, voire de civilisation.

On peut craindre que la transition énergétique soit dominée par un affrontement fossiles contre nucléaire dans lequel il nous faudra, comme d'habitude, choisir entre la peste et le choléra, avec une forte probabilité d'avoir les deux en fin de compte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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