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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 16:34

01/06/2013

La nécessité d’une transition énergétique est apparue aux pays développés comme la conséquence d’un double constat: D’une part la mise en évidence d’une composante anthropique dans le réchauffement de l’atmosphère, et d’autre part la perspective de l’épuisement des ressources fossiles d’énergie sur lesquelles reposent 80% des besoins de la Planète.

L’association de ces deux causes est porteuse d’une contradiction apparente:

La composante anthropique du réchauffement est due aux émissions de CO2 qui accompagnent l’utilisation des énergies fossiles. Donc lorsque ces énergies seront épuisées, la pollution disparaîtra d’elle-même.

Seul demeurera le problème du remplacement des énergies fossiles.

Hélas ce raisonnement simpliste ne vaut que dans l’hypothèse d’un épuisement à très court terme des réserves fossiles.

Or les plus récentes évaluations, dans les détails desquelles nous n’entrerons pas, font état de réserves encore considérables pour le trio charbon-pétrole-gaz naturel, auxquelles sont venues s’ajouter les gaz et huiles de roche mère, sans compter les hydrates de Méthane et les éventuelles ressources abiotiques qui, pour le moment, ne sont que des conjectures, mais qui intéressent beaucoup de monde.

Il a donc fallu se rendre à l’évidence: les émissions anthropiques de CO2 ne cesseront pas rapidement d’elles-mêmes faute de combustible.

Elles ne cesseront que si l’Homme décide de les faire cesser.

Il a pour cela deux possibilités:

La première consisterait en une décision d’arrêt de la production d’énergie à partir de ces sources fossiles. Proposition évidemment absurde car une telle décision (Et qui la prendrait ?) serait inapplicable et l’économie ne le supporterait pas sans une solution de remplacement qui n’existe pas encore aujourd’hui à l’échelle planétaire (Car il s’agit bien d’un problème planétaire et non pas d’une affaire de sous-préfecture).

La seconde consisterait à capter et enfouir le CO2 produit par les activités humaines, en espérant ainsi limiter la croissance de sa concentration dans l’atmosphère.

Cette seconde possibilité devient donc la seule envisageable puisque désormais, il faut en prendre son parti, les réserves de combustibles fossiles sont encore très importantes et elles seront utilisées jusqu’à la dernière goutte.

Le programme CSC (Capture et Séquestration du Carbone) devient donc LE SEUL recours contre l’augmentation dramatique du taux de CO2.

Or comme chacun peut le constater, ce projet de CSC ne passionne pas les foules, ni les industriels occidentaux qui n’y voient que l’occasion de dépenser beaucoup d’argent, donc de perdre en compétitivité par rapport à des concurrents plus laxistes.

D’autant plus que le lien entre le réchauffement climatique et les émissions anthropiques de CO2 reste contesté par une partie de l’opinion, y compris un certain nombre de décideurs de la planète, dont quelques-uns s’accommoderaient bien de deux ou trois degrés supplémentaires.

Sans compter l’opposition des associations de défense de l’environnement qui redoutent les conséquences catastrophiques d’une remontée accidentelle du CO2 enfoui.

Dans ce contexte peu enthousiasmant il ne nous reste plus qu’à regarder monter le taux de CO2 (qui vient de passer la barre des 400 ppm) et à recenser les dégâts climatiques afférents, chacun essayant d’y échapper dans un sauve-qui-peut général.

Faute de mieux nous allons donc appliquer une stratégie qui consiste à étaler dans le temps les quantités de CO2 auxquelles nous n’échapperons pas. Le résultat sera de réduire le taux de croissance de ce gaz, pour le conserver dans des limites gérables jusqu’à épuisement naturel, qui interviendra alors dans un ou deux siècles.

C’est la stratégie adoptée par les pays développés.

Elle aura peut-être le mérite, sinon de faire baisser le taux de CO2, du moins de ralentir sa croissance et ainsi de modérer les ardeurs du thermomètre.

Cette stratégie peut être mise en place grâce à plusieurs options, qui devront éventuellement être cumulées:

- La première repose sur les économies d’énergie, c’est celle qui est privilégiée car profitable économiquement à moyen terme, surtout pour les pays dépourvus de ressources fossiles locales. C’est en même temps une solution qui n’est contestée par personne, contrairement aux autres.

- La seconde option consiste à recourir au nucléaire, dépourvu d’émissions de CO2. Mais, augmenter la part du nucléaire dans le but de réduire celle des fossiles carbonés, c’est choisir de remplacer la peste par le choléra. Cette « solution » très impopulaire est cependant défendue par une partie de l’opinion et soutenue par le lobby de l’atome.

Et l’on connaît la puissance des lobbies…

Notre président ayant décidé de faire l’inverse, nous gardons confiance dans sa capacité d’imposer ses choix.

- La troisième voie est celle du développement des énergies propres, renouvelables, et sans carbone ou a Carbone recyclable ( ENR).

La liste en est connue, et elles sont déjà mises en œuvre. Certaines depuis longtemps comme l’hydraulique, la biomasse (bois énergie), ou la géothermie. Les autres sont plus récentes, comme le solaire et l’éolien.

Leur développement se poursuit cahin-caha avec plus ou moins de bonheur selon les régions et les intérêts locaux, sans aucune concertation planétaire.

- On peut évoquer une quatrième option qui, bien que du domaine de la semi-fiction aujourd’hui, pourra dans l’avenir constituer un apport essentiel si les espérance d’aujourd’hui son confirmées. Il s’agit de l’Hydrogène naturel, et de la voie LENR ( Low Energy Nuclear Reaction), auxquels il faut ajouter la fusion dans un futur lointain ( très lointain…).

La transition énergétique ne pourra être considérée comme achevée que lorsque les réserves fossiles carbonées seront épuisées ou devenues hors de prix, c’est-à-dire vers la fin du vingt-deuxième siècle.

Le taux de CO2 atmosphérique aura alors atteint une valeur probablement double de celle d’aujourd’hui .

Il existe cependant un espoir de raccourcir le délai de la transition.

C’est de faire en sorte que le coût d’usage des énergies renouvelables deviennent inférieur à celui des énergies fossiles carbonées et du nucléaire.

Par coûts d’usage nous entendons:

Les investissements.

Les coûts de production.

Les coûts de distribution.

Les coût de compensation de l’intermittence éventuelle.

Les coûts de l’adaptation des équipements industriels qui devront passer du fuel ou du gaz à l’électricité.

Le coût du démantèlement des installations.

Le coût du traitement des déchets éventuels.

Ce coût d’usage est le paramètre qui déterminera le point de basculement de la transition énergétique.

Pour atteindre cette parité il y a deux moyens:

Soit réduire le coût des renouvelables.

Soit augmenter celui des fossiles et du nucléaire.

Nous laissons au lecteur le soin de deviner quelle sera le moyen choisi…

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