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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 15:14

 

8 Juin 2012

Dans l’article précédent nous avons vu que la notion de « peak-oil » est toute relative.

Les experts de l’AIE ( Agence Internationale de l’Energie) présentent un cycle de production pétrolière mondiale en trois phases ( voir graphique dans l’article du 7 Juin):

Une première phase concerne la production des gisements en cours d’exploitation. Cette production aurait déjà atteint son maximum en 2010, à 70 Millions de barils par jour et chuterait jusqu’à 20 Mbarils/j en 2035.

Sur cette seule ressource nous serions donc déjà entrés en pénurie.

A cette production déclinante, L’AIE ajoute la future production correspondant à la montée en puissance des nouveaux gisements déjà découverts et encore en début d’exploitation, c’est la deuxième phase. Le peak-oil se trouve alors reporté à 2015-2020.

Une troisième phase vient éloigner encore l’échéance, constituée de la production de gisements encore à découvrir. Le peak-oil est reporté au-delà de 2035. Cette troisième phase est évidemment problématique.

Ces trois phases contribueraient pour 70 % à la production mondiale en 2035.

Le reste de la production étant constitué du pétrole non conventionnel et du pétrole obtenu par les procédés GTL, CTL, ou BTL ( Gas To Liquid, Coal To Liquid, Biomass To Liquid).

Selon le crédit que l’on accorde à cette belle construction de l’AIE, on pourra à loisir affirmer que le peak-oil s’est déjà produit, ou qu’il se produira entre 2015 et 2020, ou bien qu’il est reporté aux calendes grecques.

( Les calendes grecques se situant au choix en 2035 ou à la Saint Glin-glin).

Point n’est besoin de consulter madame Irma pour comprendre que la probabilité d’une baisse de la production mondiale avant 2035 est assez élevée, suffisamment pour inciter les Etats à commencer sérieusement à rechercher des solutions de rechange.

Les procédés de liquéfaction de différentes substances énergétiques sont de bons candidats pour plusieurs raisons:

- Le secteur des transports routier, aérien, et maritime, restera encore longtemps dépendant des carburants liquides. L’électrification n’interviendra que très lentement et partiellement, et le transfert de la route au rail n’est pas pour demain matin. Quant à réduire le besoin en transport, c’est une option assez improbable avant longtemps.

- Face à la probable incertitude croissante des approvisionnements en pétrole, les Etats non producteurs devront fabriquer du carburant de synthèse sous peine de compromettre leur indépendance stratégique.

- Le maintien d’un prix élevé du pétrole et la forte probabilité d’augmentation de ce prix permettent de rentabiliser les procédés de liquéfaction qui sont par nature plus onéreux que le simple raffinage.

Ce qui n’était pas rentable économiquement avec un pétrole à vingt dollars devient très intéressant à 100 ou 200 dollars !

- La transformation du gaz en produits pétroliers liquides permet leur acheminement facile à partir de sites éloignés, notamment off shore (Small scale technology).

- Les procédés de liquéfaction, basés sur la réaction de Fischer-Tropsch, sont bien connus, et peuvent être mis en œuvre industriellement avec les technologies du moment.

Les rendements ne sont pas extraordinaires, l’IFP cite les valeurs suivantes:

56% pour le GTL.

43% pour le CTL.

33% pour le BTL.

Ce rendement est exprimé en rapport de l’énergie du produit final à l’énergie du produit entrant.

Ces résultats peuvent être améliorés, mais lorsque l’aspect stratégique prime, le rendement devient secondaire.

Il en va différemment lorsque c’est l’impact sur l’environnement qui prime.

L’Afrique du Sud, qui possède beaucoup de charbon, a construit plusieurs usines de liquéfaction qui ont permis de couvrir le tiers de ses besoins. La Société SASOL est aujourd’hui le spécialiste mondial.

En 2011 la Shell a inauguré au Qatar une usine le production de produits pétroliers à partir du gaz naturel ( Pearl GTL) d’une capacité de 140 000 barils/jour.

Les Etats-Unis ont mis sur pied un programme de développement de ce type de carburant à partir du gaz naturel ( NGCP, Natural Gas Conversion Process).

Il ne fait pas de doute que le mouvement est lancé, avec malheureusement des dégâts collatéraux causés par des émissions de CO2 abondantes.

Il est évident aussi que les investissements importants consentis pour ces nouveaux procédés de transformation ne seront pas disponibles pour le développement des énergie renouvelables.

Les Etats qui ne disposent pas de ressources fossiles sur leur territoire devront profiter du répit qui leur est offert par les marchés pour investir massivement dans les énergies nouvelles sous peine de se trouver vassalisés lorsque les énergies fossiles seront en fin de vie.

La question est: quelle sera la durée du répit ?

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commentaires

V
Salut Doc,<br /> Longue vie à votre blog!
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