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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 16:12

30 Décembre 2010


Nous avons vu qu’il existe beaucoup de nanoparticules naturelles dans l’atmosphère. Nano poussières, suies, fumées d’incendies naturels, érosion éolienne, éruptions volcaniques, pollens. Il est important de savoir les distinguer des nanoparticules artificielles dans l’hypothèse d’une règlementation sur les émissions.


Le même problème se pose pour l’eau. Le milieu liquide contient également des nanoparticules naturelles qu’il importe de caractériser afin d’évaluer l’état des lieux avant l’intrusion inévitable des nanoparticules artificielles dans les prochaines années.


Ralf Kägi, Directeur du Laboratoire d’Etudes des particules de l’EAWAG, a effectué en 2009 une caractérisation de l’eau potable de l’usine de potabilisation zurichoise de Lengg.


 

 

 

 

http://www.eawag.ch/medien/publ/eanews/news_66/en66f_kaegi_1.pdf   


Les échantillons d’eau potable ont été préalablement traités par une méthode de séparation afin de ne laisser subsister que les nanoparticules:


Une sédimentation de 2 h suivie du prélèvement de la couche supérieure; puis une première centrifugation  de ½ h à 330g, suivie d’une seconde centrifugation de 1h à 2700g, et enfin une ultra centrifugation de 12h à


120 000g.


A la suite de ce traitement, seules les nanoparticules subsistent dans l’eau.


Les échantillons ainsi « purifiés » sont analysés en terme de quantités de résidus, de formes et de dimensions des particules restant en suspension.


Trois méthodes complémentaires ont été mises en œuvre:


- Microscopie électronique à transmission.


- Microscopie à force atomique.


- LIBD ( Laser-Induced Breakdown Detection ).


Ces trois méthodes conjuguées ont permis d’évaluer la population de nanoparticules à un milliard par cm3, avec une taille moyenne de 15 nm.


Cette valeur extraordinaire appelle plusieurs réflexions:


- Une eau potable n’est pas une eau pure. De cela on se serait douté, mais ce type de mesures nous permet de passer du doute à la certitude.


Il serait du plus grand intérêt d’effectuer les mêmes mesures sur des échantillons d’eaux dites « minérales » vendues en bouteilles.


- Ces mesures ne renseignent pas sur la nature des nanoparticules, mais seulement sur leur nombre, leurs formes et leurs dimensions. La nature des particules doit être déterminée par d’autres méthodes , notamment spectroscopiques et chimiques.


- Ce « simple » dosage quantitatif des nanoparticules exige la mise en œuvre de procédés et de matériels de la technologie la plus avancée, utilisés par des personnels hautement qualifiés, en laboratoire. On imagine quelle sera la difficulté lorsqu’il s’agira d’effectuer des analyses de terrain, et non plus seulement de compter, mais d’identifier et de doser séparément les particules présentes dans le liquide.


L’introduction des nanoparticules dans de nombreux produits de consommation courante s’effectue aujourd’hui sans aucun contrôle et en l’absence de connaissances sur leur degré de nocivité.


Au vu de la lenteur de réaction des organismes officiels de santé en présence d’un seul produit ( le Médiator) dont la nocivité était prouvée depuis plusieurs années, on imagine sans peine la catastrophe de santé publique qui pourrait se produire si quelques-unes des centaines de nanoparticules utilisées sans discernement se révélaient toxiques pour les organismes vivants.



 

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