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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 18:44

27 Janvier 2011


Actuellement il y a en France environ 100 000 installations photovoltaïques < 3 KW raccordées au réseau EDF ( 0,3 % des 33 millions d’abonnés).


Dans l’hypothèse d’une « rentabilité » estimée en moyenne à 1000 euros par an et par installation, le montant global de la rente versée par EDF sous forme de rachat de cette production photovoltaïque s’élève à 100 millions d’euros (rachat à 50 cents le KWh).


Cette rente est financée par prélèvement sur la facture des autres usagers.


Il y a environ trente  millions d’abonnés , ce qui fait 3,3 euros/an par abonné.


Ce prélèvement modeste est tolérable dès lors qu’il est présenté comme contribution au développement des énergies durables.


Grâce à ce soutien financier la filière s’est développée, un marché s’est créé, et une nouvelle génération de produits apparaît.


Il est donc logique de prévoir une évolution dans plusieurs directions:


D’une part une forte croissance du nombre des installations raccordées. Aujourd’hui, environ 0,7% des 15 millions de bâtiments éligibles sont raccordés. On peut raisonnablement prévoir qu’ils pourraient être 10% dans dix ans, si les conditions restent attractives.


L’énergie rachetée par EDF est aujourd’hui plafonnée:


Les installations résidentielles de petite puissance ( la grosse majorité) sont limitées à E max= (Pmax installée) x ( 1 500 heures) en KWh.


Ce qui fait  4 500 KWh pour la très grosse majorité des installations.


Aujourd’hui la moyenne est autour de 2000 Kwh, ce qui fait 1 000 euros/an à 50 centimes le KWh.


La technologie permet de prévoir un doublement des rendements dans les années qui viennent, ce qui permettra de doubler la production tout en restant dans les limites du plafond.


Dans cette perspective, 1,5 millions de raccordements et doublement des rendements, la rente annuelle versée par EDF atteindrait un montant considérable, dépassant le milliard d’euros.


Le mode de financement actuel ne convient plus pour de telles sommes.


Nous aurions une distorsion de concurrence, les particuliers-fournisseurs étant en situation privilégiée par rapport à d’autres fournisseurs d’électricité français ou européens.


Sans compter avec les autres usagers qui n’accepteront pas longtemps de verser une rente à leur voisin photovoltaïque.


L’expansion du photovoltaïque doit donc s’accompagner d’un retour progressif au vrai prix du KWh.


Il se posera alors la question de la vraie place du particulier dans la filière de production électrique raccordée au réseau.


On peut se demander si c’est vraiment son rôle de se substituer aux grands acteurs professionnels pour la production d’énergie distribuée en réseau national.


D’autre part, la gestion de plusieurs millions de petites unités de production posera d’énormes problèmes de l’offre et de la demande, eu égard au caractère sporadique de leur fourniture, qui dépend le l’ensoleillement.


En effet, on aura remarqué que le Soleil brille en général le jour et de préférence aux heures où la demande d’énergie électrique est faible.


Pour calmer le jeu, Il est d’ores et déjà prévu de diminuer la rente photovoltaïque de 10% chaque année, ce qui conduit à un tarif de rachat de 20 euro cents en 2020 ( contre 58 euro cents aujourd’hui).


Plutôt que de chercher à transformer les particuliers en épiciers du Kilowatt, on peut se demander s’il n’eut pas été plus astucieux d’orienter ce marché vers des installations particulières optimisées pour servir avant tout les besoins du foyer, ce qui correspond à des matériels différents, notamment des panneaux hybrides couplés à des système de récupération et de stockage de chaleur par accumulation. Le développement des batteries de haute capacité pourrait de plus apporter une solution de stockage.


Avoir choisi l’option qui exploite un effet passager d’aubaine financière comporte le risque d’aboutir à une impasse.


Il est possible qu’à partir de 2015 les demandes de raccordement fléchissent, en regard de l’intérêt financier décroissant, qui compromettra sérieusement la rentabilité du placement.

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