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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 08:44

30 Mars 2011


Le problème de l’énergie s’est invité au centre des débats, et il ramène au rang d’amusements de sous-préfectures les traditionnelles querelles autour de la laïcité, de la sécurité, et même de l’école.


C’est que nos concitoyens commencent à réaliser qu’il y a le feu au lac, et que leur train train quotidien pourrait bien être bouleversé dès lors qu’il y a du mou dans la filière énergétique.


Pour le français moyen, jusqu’à présent l’énergie c’était un truc abstrait ne concernant que quelques grands acteurs comme EDF, GDF, TOTAL, AREVA, lesquels faisaient leur affaire des aléas des marchés et des négociations avec les émirs du Moyen-Orient ou d’ailleurs, et mettaient à notre disposition une profusion de gaz, de pétrole et d’électricité pour un coût somme toute raisonnable. Le citoyen ne s’est jamais demandé d’où provenait l’essence qui coulait de la pompe, ou l’électricité qui arrivait à son compteur, ni ci cela pouvait avoir une fin.


Et puis, voilà que des hordes protestataires se sont manifestées sous des bannières écologiques, exigeant qu’il soit mis bon ordre à ce laissez aller énergétique, source de graves perturbations de l’environnement.


Leurs injonctions consistaient essentiellement en l’abandon des énergies fossiles carbonées et du nucléaire. Le plus vite possible.


Leurs arguments étant cohérents, il a été considéré que leur requête méritait d’être prise en compte. Aussi, une grande activité a-t-elle été déployée pour développer des solutions énergétiques propres et renouvelables, à même de remplacer les anciens produits puants et toxiques justement mis en cause.


C’est ainsi qu’il fut fait appel à l’énergie solaire et au vent, peu suspects de générer des troubles environnementaux, et surtout disponibles gratuitement, donc sans la nécessité de flatter quelque émir pour avoir accès au pactole. On alla même jusqu’à s’occuper du CO2 abusif pour le réinjecter dans les profondeurs.


De très belles réalisations éoliennes et solaires thermiques et photovoltaïques furent mises à la disposition du marché. Des industriels s’intéressèrent à la chose, des systèmes furent proposés aux éventuels clients.


C’est alors que nous vîmes surgir d’autres hordes ( peut-être les mêmes), tout aussi protestataires que les premières, bien qu’avec des revendications différentes. L’essentiel de leurs exigences est cette fois l’interdiction des éoliennes et des fermes photovoltaïques, avec des arguments tout aussi péremptoires. Et en surplus, abandon de la séquestration du carbone.


Notre citoyen observe avec effarement cette montée aux créneaux des contre tout, conscient que cette fronde tous azimuts, si elle est suivie d’effets, risque d’avoir pour principal effet un tarissement de ses sources habituelles d’approvisionnement.


En effet, sans être un expert de la chose énergétique, il comprend tout de même que si l’on supprime à la fois le pétrole, le gaz, le nucléaire, l’éolien, et le solaire, il va se passer quelque chose, surtout que personne, parmi les contestataires les plus acharnés, n’est en mesure de lui expliquer par quoi on allait remplacer tout çà.


Un sourde inquiétude monte donc au sein des masse consommatrices de produits éclairants, chauffants, fumants et pétaradants, les lendemains ne sont plus radieux, une menace pèse sur notre société d’abondance.


Nos hommes politiques ne sont pas indifférents à ce tumulte, surtout pour des raisons électoralistes, faut-il le souligner.


Les analystes patentés, comme le citoyen éclairé, savent bien sûr qu’il est impensable de couper le robinet énergétique sans provoquer un effondrement de la société. Personne ne prendra le risque de créer une pénurie pour réduire nos appétits. Le recours aux énergies de remplacement propres et durables est une démarches qui reçoit l’assentiment général.


Mais, parmi ces énergies, les seules qui sont acceptées par les poly contestataires sont l’hydraulique et la géothermie, bien incapables à elles seules de satisfaire les besoins.


Le solaire et l’éolien, portés aux nues dans les débats d’idées, sont vilipendés sur le terrain, accusés de porter atteinte à l’environnement, consommer de l’espace, être peu rentables, et autres joyeusetés.


La stratégie des décideurs politiques est donc toute tracée: Ne changeons rien aux habitudes, attendons que les poly contestataires se soient mis d’accord sur un programme énergétique cohérent, avant de démolir un système qui a le mérite d’exister. Il est urgent d’attendre…


C’est ainsi que EDF construit de nouvelles unités de production d’électricité thermique à flamme, et va probablement obtenir la prolongation des centrales nucléaires existantes, à part deux ou trois qui sont un peu limite. Il faudra bien lâcher un peu de lest….En souvenir de Fukushima.


Tout ceci est, bien entendu, pure fiction. La réalité sortira des urnes en 2012. Sera-t-elle différente ?



 


 


 

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