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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 13:41

 

15 Mai 2012

On attribue à Einstein ( On ne prête qu’aux riches) le constat suivant:

«La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne; la pratique, c’est quant tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. »

Ce constat s’applique merveilleusement à la fusion froide.

Chaque génération de physiciens théoriciens est convaincue de détenir le savoir ultime, jusqu’à la génération suivante qui apporte des vues nouvelles repoussant les bornes du savoir ancien.

Nous avons tous présents à l’esprit les bonds que les Galilée, Newton, Maxwell, Einstein, et d’autres, ont fait accomplir à la physique théorique à partir de bases pourtant considérées à l’époque comme ultimes.

Mais les progrès sont lents, d’autant plus lents que les changements de paradigme proposés sont importants.

Les physiciens préfèrent avancer dans leurs travaux en utilisant les outils existants, c’est-à-dire les théories connues et réputées robustes ( Une théorie robuste est celle qui permet d’expliquer les phénomènes qu’elle est censée couvrir sans être démentie tous les six mois).

Lorsqu’une observation ne cadre pas avec l’une ou l’autre des théories connues, les physiciens adoptent une démarche en trois temps:

Dans un premier temps l’observation doit être validée. Les expériences sont répétées, effectuées par des équipes de chercheurs différentes, dans des conditions différentes, le but étant de prouver la reproductibilité et d’éliminer les biais, et notamment de s’affranchir de l’équation personnelle.

Dans un deuxième temps, si l’observation a été validée et considérée comme révelatrice d’un phénomène nouveau, les physiciens recherchent une explication à partir des théories officielles ou de nouveaux développement théoriques en accord avec les paradigmes actuels.

Dans un troisième temps, si les théories officielles sont impuissantes à expliquer le phénomène nouveau, et seulement si, alors on considère la nécessité d’élaborer d’autres théories, quitte à sortir des sentiers battus du paradigme officiel.

Cette suite de démarches, appelée « méthode scientifique », ne permet pas une progression rapide mais garantit la solidité du terrain sur lequel le physicien construit son savoir.

En clair il s’agit de ne pas prendre des vessies pour des lanternes.

Le phénomène allégué de la fusion froide a longtemps stagné au niveau de la première étape, c’est-à-dire de la validation.

Présenté initialement sous l’appellation de « Transmutations à basse énergie », il s’est trouvé immédiatement rangé au magasin de la patascience à cause de la forte connotation alchimique.

( Voir notamment l’ouvrage « Transmutations biologiques et physique moderne » de Louis Kervran, Ed. Maloine, 1982, ISBN 2-224-00831-7).

Le phénomène, rebaptisé « fusion froide » plus récemment, a trouvé un certain écho auprès de quelques groupes de chercheurs un peu kamikazes désireux de secouer la chappe de plomb de la hiérarchie scientifique.

( La Science officielle ne cautionne aujourd’hui que les travaux dans la lignée du Tokamak, c’est-à-dire le projet ITER, qui consiste ni plus ni moins qu’à reproduire un Soleil artificiel ).

Et puis, si par hasard çà marche, les perspectives énergétiques de la fusion froide pourraient révolutionner nos sociétés, comme l’électricité le fit en son temps.

Quelques résultats positifs ont été annoncés, avec suffisamment de crédibilité pour amener les grands de la recherche internationale et industrielle à s’intéresser à la question. Les perspectives de juteux brevets sont si formidables qu’aucune piste ne doit être écartée. Qu’est-ce quelques millions de dollars consacrés à la recherche, en face des milliards de royalties potentielles ?

Comme indiqué dans un article précédent, on ne parle plus maintenant de fusion froide, décidémment encore trop connotée, mais de LENR ( Low Energy Nuclear Reaction) ou de CANR ( Chimically Assisted Nuclear Reaction). Ces nouvelles appellations, anglo saxonnes de surcroît, devraient suffire à donner à la chose la respectabilité qui lui faisait défaut.

( Dame Pernelle serait bien aise de voir son cher Nicolas ainsi réhabilité).

Dûment dotée d’une identité honorable, et cautionnée par de solides parrainages, la fusion froide est donc entrée ( aux forceps il est vrai) dans le saint lieu de la Science officielle.

De nombreux groupes d’études ont en cours des expérimentations visant à établir sur des bases solides l’existence du phénomène, et à rechercher des pistes théoriques pour donner du corps à ce qui pourrait bien être la découverte du siècle.

On peut trouver un état des lieux sur le site

 

http://lenr-canr.org/

Affaire à suivre…

 

 

 

 

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commentaires

C
Blog(fermaton.over-blog.com),No-22. - THÉORÈME OMÉGA.- La Science des Sciences.
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