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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 15:10

14 Mai 2011


Le débat actuel sur le nucléaire pose entre autres le problème de la mise à la retraite des réacteurs ayant dépassé une durée de fonctionnement de 30 années.


Le parc français de réacteurs en activité compte 58 machines pour une puissance installée nette de 63 250 MWe.


Le taux de disponibilité de ce parc est de 74% ( en 2009), pour des raisons de maintenance, et/ou d’incidents techniques. Rappelons que la moyenne mondiale est de 88%.


L’énergie fournie est donc de 63 250 x 8760 x 0,74 = 410 000 000 MWh,


ou encore 410 TWh.


La production totale d’électricité est de 550 TWh, ainsi répartis:


410 TWh, production nucléaire.


68 TWh, Hydroélectricité.


60 TWh, centrales thermiques à flamme.


9,5 TWh, éolien.


5,5 TWh, divers autres renouvelables.


Soit 553 TWh.


La consommation interne s’est élevée en 2010, à 488 TWh.


La différence, soit 65 TWh, a été exportée vers nos voisins européens.


11 réacteurs environ sont concernés par une possible cessation d’activité:


Bugey, 4 réacteurs de 900 MW.


Dampierre, 1 réacteur de 900 MW.


Fessenheim, 2 réacteurs de 900 MW.


Tricastin, 2 réacteurs de 900 MW.


Gravelines, 2 réacteurs de 900 MW.


Concernant une production d’environ 60 Twh, soit 15% de la production nucléaire ( le taux de disponibilité de ces vieux réacteurs a été estimé à 60% ).


Lorsque ces réacteurs seront déconnectés du réseau, la baisse de production sera de près de 15%, soit 60 TWh .


D’autre part, le programme d’inspection approfondie des réacteurs en activité va entrer en application en 2011, conformément à la décision du gouvernement. Une telle inspection impose un arrêt de la production pendant au moins trois mois. Il y a plusieurs dizaines de réacteurs à inspecter. Ce travail s’étendra sur plusieurs années, avec un impact sur la production que l’on peut estimer à l’équivalent de trois réacteurs, soit environ 26 Twh/an.


Ce programme d’inspection, conjointement avec la déconnection de 11 réacteurs, se traduira par une baisse de production annuelle de 86 TWh .


 

 

 


Les conséquences de cet arrêt sont évidentes:


- D’exportatrice, la France deviendra importatrice, avec une perte immédiate de quelques milliards d’euros de recettes.


D’autre part, la remise en question de la prolongation de durée de vie des réacteurs nucléaires est un mouvement européen. Il est donc certain que la pénurie consécutive à l’arrêt des vieux réacteurs touchera aussi nos fournisseurs éventuels. On le constate déjà aujourd’hui avec l’Allemagne,  qui nous achète des quantités importantes d’électricité suite à leur décision de déconnecter sept réacteurs.


La France risque donc de se trouver avec un déficit de production impossible à combler par des importations, qui de toutes façons nous coûteraient fort cher.


- Il est fort probable que les dirigeants français n’accepteront pas cette perte financière considérable, ils autoriseront certainement EDF à augmenter sa production thermique.


Aujourd’hui la France produit 60 TWh dans des centrales thermiques à flamme ( charbon, fuel ). Il est facile d’augmenter cette production, pour retrouver un bilan énergétique favorable.


- Ces tribulations économico-atomiques se traduiront par une augmentation assez considérable des tarifs de l’électricité, d’autant plus que EDF devra provisionner des réserves pour le démantèlement.


- Il ne faut pas exclure une éventuelle conséquence bénéfique: Un investissement massif dans les énergies renouvelables, qui passeraient progressivement de 15 TWh/an à 30 TWh en 2020.


On peut rêver….



 


 


 


 

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