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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 16:04

10 Janvier 2012

En France, les énergies éoliennes et solaires ont longtemps été considérées comme des danseuses ne pouvant faire le poids en face de l’électricité nucléaire disponible à prix cassé.

Nous avons donc accumulé un retard très important par rapport à nos voisins, moins obnubilés par l’atome et peut-être plus clairvoyants…

Grâce aux ( ou à cause des ) mouvements écologiques, confortés par la catastrophe de Fukushima, un mouvement européen d’opinion s’est développé en faveur d’un retrait du nucléaire.

L’exemple de nos voisins européens a fini par convaincre les dirigeants français qu’il devenait urgent de s’intéresser concrètement aux énergies nouvelles sous peine de rendre notre retard irrattrapable.

Un premier appel d’offres avait bien été lancé en 2004, mais sans aucun succès. Il s’agissait d’un projet modeste visant à susciter l’installation d’un parc off shore de 1000 MW éoliens à l’horizon 2010, avec tarif de rachat règlementé garanti jusqu’en 2026.

On peut attribuer l’échec à diverses causes, prix trop élevé fixé par les candidats ( 135 euros le MWh ), conflits d’usage avec les associations de défense du littoral, et peut-être manque de volonté politique.

Les temps ont changé, les mentalités aussi, peut-être la volonté politique est-elle au rendez-vous, aidée par l’ambiance électorale ?

Toujours est-il que l’Etat a lancé un nouvel appel d’offre en deux temps:

Un premier appel en Juillet 2011 pour un parc de 3000 MW répartis sur cinq zones maritimes: Le Tréport, Fécamp, Courseulles-sur-mer, Saint Brieuc et saint Nazaire. Un second appel suivra rapidement pour une autre tranche de 3000 MW . L’entrée en production est prévue pour 2015.

L’ensemble comportera environ 1 200 grosses éoliennes de 5 MW.

A ce jour trois consortiums sont intéressés:

- EDF EN, avec Alstom.

- GDF Suez avec Vinci, Areva.

- Iberdrola et Eole-Res.

Le prix d’achat sera fixé par les industriels, avec un plafond de 175 à 200 euros le MWh selon la zone. (A comparer au prix de marché actuel de 45 euros le Mwh).

Souhaitons à ce projet plus de succès que le précédent n’en a connu.

Pas trop de succès quand même, car à 200 euros le MWh nous allons y laisser notre chemise.

( Car bien sûr ce surcoût sera facturé au client final à travers la CSPE ).

Si la première tranche arrive à terme en 2015, la production sera un peu inférieure à celle d’un seul réacteur de 1 500 MW.

Il s’agit donc d’un projet pilote aux ambitions modestes.

Son but est d’aider au développement d’une filière industrielle française.

L’objectif de retrait du nucléaire nécessiterait un changement d’échelle puisque pas moins de 7 000 éoliennes seraient requises pour substituer 30% de la production nucléaire. Le reste étant réparti entre le solaire thermique ou photovoltaïque, la biomasse, l’hydraulique et la géothermie.

Il est évidemment hors de question de substituer 100 TWh à 200 euros le Mwh à 100 TWh à 45 euros le MWh ( prix actuel du marché ) !

Le consommateur final descendrait dans la rue.

Il faudra donc regarder attentivement les prix de rachat qui seront proposés par les industriels répondant à l’appel d’offre, et surtout la durée pendant laquelle ces prix seront garantis par l’Etat, et sous quelle forme le surcoût sera compensé ( CSPE ou autre ).

De ces éléments financiers dépendra l’avenir de l’éolien au-delà de 2020.

 

 

 

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