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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 17:55

 

19 Mars 2013

Dans notre société dite « occidentale » la technologie occupe une place envahissante, devenue pour une majorité d’entre nous l’indispensable truchement entre nos désirs illimités et leur réalisation.

L’Homme moderne est désormais captif d’un monde de dispositifs qui sont autant de prothèses: Appareils électroménagers, automatismes divers, automobile, téléphone portable, Smartphone, Multimédia, Internet, ordinateur, tablettes, GPS, Cartes de crédit, clés USB, reconnaissance vocale, passeport biométrique, Domotique, télécommandes diverses, dispositifs RFID, etc, qui transforme l’individu en une mouche prisonnière d’une toile d’araignée numérique dont on ne sait pas très bien qui est l’araignée et quelles sont ses intentions.

Le fonctionnement de toute cette technologie n’est possible que grâce à un apport fabuleux d’énergie, faute de quoi le système s’arrêterait en quelques heures.

Notre ruche est subdivisée économiquement en trois secteurs: Le Résidentiel, le Tertiaire, et l’Industriel.

Le secteur résidentiel regroupe les activités relatives à la vie privée des individus.

Les deux autres secteurs ont pour vocation de fabriquer les produits et les services destinés au résidentiel.

Etant par définition un potentiel d’action, l’énergie est nécessaire chaque fois qu’une action est requise.

C’est ainsi que, bon an mal an, nous consommons 2 000 TWh pour faire tourner le moteur de la maison France. On parle alors d’énergie « primaire ».

Les individus, dans leur secteur résidentiel, en consomment environ 40%, pour leurs besoins domestiques et de transports particuliers.

Le reste est utilisé par les secteurs tertiaire et industriel pour leur procurer tout ce dont ils ont besoin dans le cadre de la société moderne: Logement, équipements domestiques, équipements de loisirs et de culture, alimentation, moyens de transport particuliers, réseaux de distribution d’énergie, infrastructures territoriales, transports collectifs, équipements de santé publique, d’enseignement, de sureté nationale, services publics, etc, etc…

Une partie des individus, appelés actifs, ont en charge la mise en œuvre de ces deux secteurs. Ils représentent environ 40% de la population.

Une fois terminée leur journée de travail, ils regagnent le secteur résidentiel.

L’usager est familiarisé avec l’énergie qu’il consomme dans le cadre de son activité dans le secteur résidentiel. Il mesure sa consommation pour le chauffage de son logement, l’eau chaude sanitaire, l’éclairage, les appareils divers, et bien sûr la consommation de son automobile.

C’est l’énergie qu’il achète directement en tant que telle, et qui atteint environ 800 TWh par an, soit 12,3 MWh par habitant.

C’est l’énergie « visible ».

Il reste donc 1 200 TWh d’énergie, qui est dépensée par les secteurs tertiaire et industriel pour créer le cadre de vie dans lequel les individus sont censés s’épanouir.

Cette énergie est parfois appelée « énergie grise » .

Lorsqu’une famille part en vacances en voiture, elle consomme une part d’énergie visible sous forme de carburant, mais aussi une part d’énergie grise qu’il a fallu dépenser pour fabriquer la voiture, construire les garages, construire l’autoroute, les aires de repos, les aires de service, les postes de péage, les bretelles de raccordement, les stations service, et mettre en place tous les services associés, y compris les services d‘urgences dans les CHU.

De même pour un voyage en train il a d’abord fallu construire un réseau, des machines, une signalisation, des gares, etc, etc…

Il est donc légitime, lorsqu’on analyse l’efficacité énergétique d’une action ou d’un appareil, de s’intéresser non seulement à l’énergie visible dépensée, mais aussi à l’énergie grise associée.

Globalement nous avons vu que pour 800 TWh d’énergie visible dépensée par les individus dans l’exercice de leur vie privée, il est dépensé 1 200 TWh d’énergie grise, soit un rendement énergétique de 40%.

Ce qui est logique puisque notre énergie est tirée essentiellement des combustibles fossiles par combustion, on ne peut donc échapper aux lois de la thermodynamique…

Si l’on connait la valeur globale de l’énergie grise, il est par contre très difficile de la chiffrer pour une application donnée.

On a des indications relativement précises pour les matériaux de base utilisés dans le bâtiment et dans l’industrie ( Aciers, cuivre, Aluminium, etc…), mais la précision diminue quand la complexité des produits finis croît.

Il est par exemple impossible de connaître l’énergie grise associée à la fabrication d’une voiture. Non pas qu’elle soit impossible à calculer, mais cette évaluation serait si complexe que le « jeu » n’en vaut pas la chandelle pour le constructeur, qui seul pourrait en connaître les éléments.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que derrière cette énergie grise il y a toute l’activité des secteurs tertiaire et industriel, qui génère les emplois des actifs, donc les salaires.

La chasse à l’énergie grise, le nouveau gibier à la mode, doit donc être pratiquée avec précautions, en sachant que derrière chaque MWh jugé dispendieux se cache peut-être notre propre emploi ou celui de notre enfant….

 

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commentaires

D
Bonjour,<br /> Je n’ai pas de données précises sur l’énergie grise évaluée par produit ou par application; on trouve des indications, mais je les crois tirées d’un chapeau.<br /> C’est un domaine nouveau qui n’est pas encore étudié systématiquement à ma connaissance.<br /> Je pense qu’il ne devrait pas être dissocié de l’analyse des emplois associés et de la compétitivité car les trois sont liés.<br /> Egalement il ne suffit pas de connaître la quantité d’énergie consommée pour telle ou telle action ou produit, mais il faut aussi connaître la nature et l’origine de cette énergie, et bien sûr son<br /> coût.<br /> C’est pourquoi le problème est si complexe et dépasse de très loin la simple analyse que l’on peut en faire avec nos faibles moyens.
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S
bonjour<br /> <br /> Je trouve très peu d'information valable sur ce sujet<br /> <br /> Je serais curieux par exemple de connaitre le bilan comparé de feu les ampoules à incandescence et celles fluocompact en terme d'énergie grise.<br /> Je crois que l'on aurait des surprises ... (si vous avez)
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