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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 11:13

5 Janvier 2012

Après une inspection générale que l’on espère approfondie, l’ASN a donc rendu son rapport.

Les initiés auront bien sûr compris qu’il ne peut s’agir que d’une inspection superficielle, connaissant le temps nécessaire à l’inspection approfondie d’un seul réacteur, mais bon….

Nos réacteurs sont donc sûrs, en ce sens qu’ils ne posent pas de problèmes de sécurité immédiats.

Au lecteur de conclure s’il faut s’en réjouir ou s’en inquiéter.

En annexe, les experts ont tout de même précisé que, si l’on voulait vraiment bénéficier de cette sécurité au-delà de l’immédiat, il y aurait lieu de procéder à quelques menus travaux dont le montant a été provisoirement chiffré à dix milliards d’euros.

( Un peu comme chez DARTY, où l’on vous vend un matériel parfaitement fiable, mais en vous conseillant de prendre une extension de garantie au cas où…).

Il nous faudra donc mettre la main à la poche pour cette fameuse extension de garantie.

Le nucléaire français produit 300 TWh annuellement.

Dix milliards d’euros répartis sur dix ans, cela fait donc environ 0,33 centimes par KWh. Pas de quoi fouetter un chat.

Mais, l’expérience nous a montré hélas que l’évaluation de telles dépenses est toujours largement sous-estimée, surtout dans le nucléaire. Il faudra plutôt compter sur deux ou trois milliards par an pour des travaux aussi importants, et donc supporter un surcoût qui sera répercuté sur les prix de cession.

Aujourd’hui EDF vend son électricité nucléaire 42 euros le MWh( Janvier 2012). C’est le prix de cession aux fournisseurs, soit 4,2 centimes du KWh.

Un surcoût de 1 centime représente alors une augmentation de 25% du prix de cession, soit au moins 12% sur la facture du client final.

Cet effort reste cependant acceptable compte tenu du coût du KWh français, parmi les plus faibles d’Europe.

D’autre part, il est clair que cet investissement ne sera pas réalisé à fonds perdus. Il implique une prolongation de la durée d’exploitation des réacteurs concernés, ce qui nous éloigne donc un peu plus de la sortie du nucléaire. On ne va pas arrêter des réacteurs sur lesquels on effectue pour

Deux ou trois milliards de travaux d’aménagement par an !

Les anti-nucléaires vont évidemment s’insurger contre cette débauche de milliards, sauf si l’Etat a l’intelligence de consacrer des sommes équivalentes, voire supérieures, au développement des énergies renouvelables. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Actuellement il existe un appel à projets du Gouvernement Français pour l’implantation d’un parc éolien offshore atteignant 6 000 MW à l’horizon 2020. Ce qui représente environ 1 000 éoliennes de 6 MW d’ici 2020.

Ces mille éoliennes pourront fournir environ 10 TWh par an, soit 3,3% de la production du parc nucléaire. Une goutte d’eau.

Un très gros effort doit donc être consenti pour espérer un jour remplacer la production nucléaire….

 

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