7 Avril 2011
Quand c’est possible les centrales nucléaires sont installées en bord de mer. Nous avons vu pourquoi, c’est une question de refroidissement.
Nous avons vu aussi les inconvénients, installations de pompage en-dessous du niveau de la mer, donc gros risque d’inondation en cas de surcote ( pas même nécessaire d’avoir un tsunami, une bonne surcote suffit, voir au Blayais).
Il est donc raisonnable, quand c’est possible, de construire plutôt à l’intérieur des terres, à l’abri des fureurs de la mer.
Oui mais, pas question de pomper plusieurs dizaines de m3 par seconde dans une rivière, le débit n’est pas suffisant et de plus l’échauffement de l’eau serait intolérable.
Il faut donc refroidir avec des tours aéro-réfrigérantes. C’est très onéreux et cela se voit de loin.
Par exemple, les deux tours de la moderne centrale de Civaux sont d’énormes machins de 178 mètres de hauteur, auxquels il faut ajouter les panaches blancs de vapeur d’eau, qui doublent la hauteur. Civaux comprend deux réacteurs de 1450 MWh chacun.
Moyennant quoi la centrale peut se contenter de pomper « seulement » 4 m3 par seconde dans la Vienne, dont la moitié est rejetée dans la rivière, munie de quelques atomes turbulents. Le reste disparaît en vapeur d’eau par les tours.
Malgré cette relativement faible ponction il peut se poser quelques problèmes lors des étiages. En dessous de 12 m/s de débit de la rivière, les réacteurs sont censés être arrêtés. Mais cette occurrence est tout à fait exceptionnelle et ne met pas en cause la sureté, seulement la fourniture de courant.
Lors des été très chauds, il faut éviter de réchauffer la rivière. Pour cela on dispose d’installations frigorifiques qui abaisse la température des eaux de rejet quand c’est nécessaire.
On peut , en cas d’absolue nécessité, réduire la hauteur des tours de réfrigération. Cela a été fait à Chinon, où il aurait été indécent de planter des tours disgracieuses de 178 mètres à proximité des châteaux de la Loire. Mais il a fallu disposer des ventilateurs à l’intérieur des tours. C’est un surcoût important et une perte de rendement énergétique.
Dans l’hypothèse d’une poursuite du programme nucléaire, et dans la sous-hypothèse d’une prise en compte de la leçon de Fukushima, les éventuelles nouvelles centrales devraient être édifiées à l’intérieur des terres. Ce qui suppose donc de voir fleurir ces énormes tours de refroidissement dans nos campagnes.
Je ne suis pas sûr qu’une ferme éolienne de cinq cent grosses machines soit plus esthétique qu’une tour de réfrigération….