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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 16:08

4 Janvier 2011


Les prévisions d’évolution d’un domaine aussi critique que l’automobile sont toujours téméraires. Il suffit de lire la Presse des précédentes décennies pour s’en convaincre et s‘en amuser. Mais l’exercice reste intéressant car il présente au moins un intérêt, celui de nous interroger  sur les  problèmes de notre temps.


La décennie qui vient de se terminer a été marquée par une prise de conscience planétaire des risques que l’Homme fait courir à son écosystème par un usage incontrôlé des ressources naturelles, et de la perspective d’épuisement des ressources énergétiques fossiles sur lesquelles est fondé le développement économique.


Les instances internationales ont donc pris des résolutions pour réduire à terme l’empreinte anthropique sur la planète. Les problèmes énergétiques sont au premier rang des préoccupations, car ces mesures protectrices ne doivent pas briser l’élan du progrès des pays en voie de développement.


L’automobile est concernée d’une part par la nécessité de réduire les émissions de CO2 et de NOx, et d’autre part par l’obligation de se préparer à un pétrole rare et cher. Deux raisons qui justifient pleinement le remplacement du pétrole par l’électricité.


Mais à la condition évidente que cette électricité ne soit pas produite par une source elle-même non renouvelable et/ou émettrice de gaz à effet de serre ou polluants.


Cette condition clé est souvent sous-estimée à tort car elle sous-tend un ensemble de décisions Politiques.


Trois types de décisions politiques sont attendues dans le secteur énergétique:


- Développement des centrales nucléaires .


- Incitations au développement des énergies propres et renouvelables (Solaire, éolien, Hydraulique, géothermique ).


- Développement des centrales thermiques de nouvelle génération avec capture et séquestration du CO2.


En ces domaines les technologies existent, mais les décisions politiques sont imprévisibles car dépendantes des groupes d’opinions, et des possibilités de financements.


Ces décisions politiques, et surtout leur mise en pratique, ne pourront donc prendre effet qu’à moyen terme, au-delà de 2020.


D’ici là le développement de la voiture électrique devra se faire dans un contexte énergétique discutable, sauf en France où 85 % de l’électricité est d’origine nucléaire.


Aujourd’hui l’achat d’un véhicule électrique correspond à une posture écologique, et non pas à une démarche économique ou à une nécessité technique ou règlementaire.


On ne peut pas bâtir une étude de marché sérieuse sur des postures écologiques ou des incitations tarifaires opportunistes, donc non pérennes.


Un marché ne peut se bâtir que un service nouveau, une motivation économique, ou l’obligation de respecter de nouvelles normes.


La voiture électrique n’est pas un service nouveau, on roule en voiture depuis un siècle et les voitures actuelles donnent toute satisfaction. Les véhicules électriques proposés souffrent d’un manque d’autonomie et de performances insuffisantes.


L’intérêt économique est évoqué à propos du coût de fonctionnement.


Sur la base d’une recharge de 30 KWh en heures creuses à domicile, l’usager devra débourser 1,8 euros TTC.


Pour avoir l’équivalent énergétique de 30 KWh utiles, il faut en dépenser le double en gasoil, soit environ 6 litres au prix de 7,5 euros TTC.


L’usager « électrique » peut donc espérer réduire sa facture carburant de 75%. En tenant compte des prix actuels bien entendu. Pour un usager qui parcours les fameux 15 000 kms par an, l’économie est de 855 euros par an. A chacun d’apprécier en fonction de son propre budget, du surcoût du véhicule électrique et des contraintes associées ( autonomie faible, performances réduites). Le choix n’est pas évident dans le contexte actuel.


Mais dans un proche avenir les conditions économiques peuvent changer, avec un prix de gasoil à deux ou trois euros, et à condition que EDF ne réajuste pas ses prix en les alignant sur le pétrole, ou n‘applique pas une taxe «carburant »  sur les recharges de batteries….


N’oublions pas également que si l’usager doit recharger sa batterie dans une station service, ou s’il doit procéder à l’échange vide contre pleine, le prix du KWh n’aura plus rien à voir avec celui d’EDF !.


Reste l’obligation éventuelle de respecter de nouvelles normes, par exemple interdiction d‘émettre du CO2 en ville, ou taxe carbone dissuasive. Et/ou l’augmentation de la taxe sur les carburants.


Donc un futur marché extrêmement difficile à déterminer.


Les constructeurs doivent avancer dans le brouillard en développant plusieurs solutions puisqu’il n’est pas possible de dire dans quelle direction ira ce nouveau marché.


EV, HEV, PHEV, sont proposés pour tester les réactions du public, en sachant que ces réactions seront conditionnées par l’existence ou non d’infrastructures de recharge et de distribution de batteries, et par l‘incertitude sur les futurs tarifs de l‘électricité auto et des taxes carbone.


Il y aura beaucoup de plâtre à essuyer au cours de cinq prochaines années…



 

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